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ITW Pascal Donnadieu : « Je ne sais pas si c’était vraiment ma dernière »

Vice-champion olympique, Pascal Donnadieu recharge actuellement les batteries en Bretagne après une nouvelle aventure argentée en tant qu'adjoint de l'équipe de France. Le nouveau directeur sportif de Nanterre est revenu sur la quinzaine olympique des Bleus et sur son futur rôle au sein du club francilien, dont il fut le coach pendant 37 ans avant de changer de casquette.
ITW Pascal Donnadieu : « Je ne sais pas si c’était vraiment ma dernière »

Pascal Donnadieu a remporté sa quatrième médaille en six campagnes avec l’équipe de France

Crédit photo : Guillaume Poumarède

Pascal, deux semaines après la finale olympique, que reste-t-il de cette épopée, avec du recul ? La satisfaction de la médaille, ou les regrets de ne pas avoir pu aller au bout ?

Avant tout un sentiment de fierté, tant la concurrence est féroce. J’aime bien parler de continuité : ça veut dire que l’on va deux fois en finale sur deux olympiades. Ce n’est pas anecdotique. Après, bien évidemment qu’il y a encore une petite once de regrets quand on est compétiteur. On espère toujours aller au bout. On s’aperçoit qu’il n’y a pas un fossé avec les États-Unis non plus, juste une différence encore.

Justement, les deux finales ont eu le même scénario : vous revenez à -3 dans le money-time, mais sans jamais vraiment les faire trembler non plus… Que manque-t-il encore pour faire pencher la balance ?

Je pense qu’ils ont encore une toute petite marge. À Tokyo, on avait tendance à diminuer nos mérites, notamment sur la victoire de la phase de poules. Là, on ne peut pas dire qu’il manquait des joueurs de leur côté. C’était vraiment la très, très grosse équipe. Forcément, ils ont de l’expérience, ce sont les meilleurs joueurs au monde. Il aurait fallu que tous les voyants soient au vert et certains, comme l’adresse aux lancers-francs, ne l’étaient pas complètement. Dès lors, il se passe ce qui s’est passé. On n’est pas loin, ce qui est intéressant, mais pas suffisamment près aussi.

« Il n’y a jamais eu de désunion »

Quelle fut la bascule pour les Bleus au cours de la quinzaine, entre le premier tour décevant à Villeneuve-d’Ascq et l’incroyable phase finale à Bercy ?

Dans ce genre de compétition, c’est déjà le travail qui prime. Quand on sent qu’on n’est pas encore en place, il y a beaucoup de travail du côté des joueurs et du staff. Il faut l’adhésion de tout le monde, ce qui a été le cas. On dit toujours, aussi, que le match le plus important est le quart de finale. Or, ce jour-là, nous avons été présents et en ordre de marche. Bien sûr qu’il y a eu des ajustements et de la mise en place. Étant donné que je ne suis qu’assistant-coach, je ne vais pas tout vous révéler (il sourit). Il y a eu des rectifications afin d’être encore plus opérationnel face au Canada. Le mérite en revient au staff et aux joueurs, qui sont restés unis et solidaires. Tout le monde a tiré dans le même sens et ça a donné le résultat qu’on a vu.

D’ailleurs, comment le groupe a fait pour ne pas exploser, notamment après la petite passe d’armes née des propos d’Evan Fournier après la phase de poules ?

Depuis 2017, Pascal Donnadieu officie dans l’ombre de Vincent Collet en équipe de France (photo : FIBA)

C’est toujours ce qui est perçu de l’extérieur, mais il n’y a jamais eu de désunion entre les joueurs et le staff. Tout le monde avait le même objectif : aller le plus loin possible. J’ai senti un groupe toujours tourné vers l’envie d’aller chercher une médaille, voire plus. Même dans la difficulté, contrairement à ce qui a été dit, il n’y a jamais eu de désunion entre les uns et les autres.

Le staff technique a été particulièrement critiqué à Villeneuve-d’Ascq. Êtes-vous resté hermétique à cela ?

Je parle en mon nom, mais on n’est jamais complètement hermétique. Quand on a de l’expérience, on sait très bien ce qui se passe autour, surtout qu’il y avait des attentes très importantes. En ce qui me concerne, je ne vais pas vous dire que je ne lis pas ce qui se passe à droite et à gauche. Ce n’est pas vrai. Et si on ne le lit pas nous-mêmes, on nous le rapporte. Mais j’estime que c’est notre passion et notre travail de résister à la pression environnante, quand on veut avoir des ambitions lors d’une compétition aussi importante que les JO. On doit être capable d’évacuer tout ça.

« Servir le basket français, ça ne se refuse pas »

Qu’a apporté le nouveau venu Kenny Atkinson au sein du staff ?

De la complémentarité, son œil de la NBA. C’est bien d’avoir un aspect multi-culturel. Chacun apporte sa pierre à l’édifice, ses qualités, ses compétences, en fonction de sa culture et de son parcours. Que ce soit humainement ou sportivement, Kenny s’est bien fondu dans le staff.

C’était théoriquement votre dernière sur un banc… Mais que se passerait-il si l’on vous proposait de continuer l’aventure au sein du staff tricolore ?

J’ai dit que j’arrêtais de coacher en club, donc à Nanterre. Mais je ne sais pas si c’était vraiment la dernière. J’ai déjà dit que j’étais ouvert à l’idée d’occuper un poste d’une sélection éventuelle, pourquoi pas à l’étranger. Si on me propose de rester au sein de l’équipe de France, quelque soit la mission, je suis ouvert à tout. C’est tellement passionnant de pouvoir servir le basket français et son pays que je pense que j’accepterais n’importe quelle mission que l’on pourrait éventuellement me proposer. Servir le basket français, ça ne se refuse pas.

Quand on regarde les douze vice-champions olympiques, on voit qu’un tiers de l’équipe de France a transité par Nanterre : Evan Fournier, Isaïa Cordinier, Mathias Lessort et Victor Wembanyama…

C’est une très grande fierté ! Surtout que ces joueurs-là ont eu un rôle prépondérant dans la bonne marche de l’équipe, encore plus quand les matchs comptaient vraiment. Mes rapports avec eux vont au-delà du sportif. Se dire qu’Evan et Victor ont démarré leur carrière professionnelle à Nanterre, qu’on a permis à Mathias et Isaïa d’exploser… (il s’interrompt) J’ai notamment une très grande fierté par rapport à Isaïa car j’ai toujours été convaincu qu’il avait largement le niveau et qu’il fallait juste qu’on lui donne l’opportunité. Il a fait deux saisons extraordinaires à Nanterre, peut-être passées un peu sous les radars, même s’il avait été dans le meilleur cinq de l’EuroCup. En plus d’être un garçon charmant, c’est un basketteur qui a été trop longtemps sous-estimé et qui a pu donner toute sa pleine mesure lors de ces Jeux Olympiques. Pour moi ,ce n’est pas une surprise, juste la confirmation de tout le bien que je pense de lui.

« À Nanterre, je serais bien reparti avec la même équipe »

Maintenant que la page Jeux Olympiques est tournée, la transition vers un nouveau rôle à Nanterre démarre véritablement… A-t-il fallu du temps cet été pour réaliser que vous n’étiez plus à la tête de l’équipe ?

On m’a souvent posé la question mais je pense que ça se fera progressivement quand la saison démarrera. La transition avait démarré avant les JO. En ce qui concerne Nanterre, après notre formidable saison, on voulait essayer de garder une ossature. Personnellement, je serais bien reparti avec la même équipe. Malheureusement, quand un club comme le nôtre se fait remarquer, cela devient impossible financièrement de conserver des joueurs comme Justin Bibbins, Ibou Fall-Faye ou Joel Ayayi. Je ne suis absolument pas aigri par rapport à ça, puisque ça a toujours été la réalité économique de Nanterre. On a essayé de les garder, mais le fossé était trop énorme. Il y a aussi un garçon comme Juhann (Begarin), sur lequel on a dit beaucoup de choses, mais dont je pense que la saison à Nanterre a été salutaire pour lui, même si ça a été moins clinquant que ce que les gens espéraient. Je suis content de le voir rejoindre Monaco, une équipe d’EuroLeague. Je me dis qu’il va continuer à grandir et ça ne se refuse pas de rejoindre l’ASM.

Pensez-vous qu’il peut exister en EuroLeague avec Monaco ?

L’immense sourire de Pascal Donnadieu après la qualification en finale olympique (photo : FIBA)

Oui. Comme je lui ai souvent dit, il a tout pour être l’un des meilleurs défenseurs en Europe. Après, je pense que la faculté à s’exprimer en attaque dans le jeu de Monaco prendra un peu plus de temps mais je lui ai souvent répété qu’il pouvait être top de chez top en défense. Et que le reste viendra naturellement…

Vous êtes en charge du recrutement de Nanterre. Pouvez-vous nous parler de la cuvée 2024/25 de la JSF ?

J’ai tout fait pour qu’on essaye de bâtir la meilleure équipe possible. La première chose à se dire, c’est qu’avec cette vague de départs, le fait d’accueillir Paul Lacombe et Milan Barbitch est très bien pour un club comme nous. Ce sont deux garçons dans le Top 15 des meilleures évaluations du championnat, deux très gros coups qu’on a réussi à faire. Paul est plutôt un joueur en fin de carrière mais reconnu pour sa polyvalence, son état d’esprit. Concernant Milan, c’est un petit clin d’œil car il a été champion en U15 avec nous. C’était déjà un très beau joueur à l’époque. Il sort de deux grosses saisons individuelles mais où les résultats collectifs n’ont pas suivi (avec Fos et Blois). C’est un garçon à fort potentiel.

Dans nos bonnes pioches, il y a aussi Frank Jackson car je pense on n’a pas vu son vrai visage à l’ASVEL. Malgré tout, c’était quand même un garçon à 10 points de moyenne en EuroLeague. Je suis convaincu de son potentiel. Ça reste un joueur de très haut-niveau pour nous. D’avoir attiré ces trois joueurs-là, d’avoir gardé Desi Rodriguez et une petite base, ça me parait être un recrutement très satisfaisant.

« Armel Traoré devait nous rejoindre »

Pourtant, vous êtes numériquement le club le plus en retard avec encore deux joueurs à recruter…

Oui, à cause des aléas du mercato, mais qui nous sont aujourd’hui préjudiciables. Premièrement, on avait un accord avec Armel Traoré : il devait nous rejoindre deux ans, c’était acté. Mais il y avait un petit accord avec lui en cas d’opportunité en NBA, malheureusement pour nous, tant mieux pour lui. C’était le premier joueur avec qui on s’était mis d’accord, sauf que nous n’étions pas les seuls à avoir repéré ses qualités (il rit).

Mon deuxième regret, c’est que j’avais très vite pris contact avec Brice Dessert et Mathis Dossou-Yovo. C’était plutôt bien parti mais ça ne s’est pas fait finalement. Ils ont échangé avec le coach, Philippe, et ils ont considéré qu’ils préféraient partir à Strasbourg pour l’un, à l’étranger pour l’autre. Je les avais mis dans ma short-list, surtout qu’il faut que l’on mette l’accent sur le fait d’avoir des JFL performants à Nanterre, mais suite à leurs entretiens avec le staff technique de Nanterre, ils ont préféré d’autres projets et il faut le respecter.

J’ai vu que mon collègue Vincent Loriot, pour qui j’ai beaucoup de respect tant il fait un gros travail au Mans, a dit que l’on avait fait le choix d’attendre et de scruter le marché avant de se décider… Ce n’est pas ça du tout. C’est qu’on a perdu Armel en route et que nos priorités nous ont ensuite échappé. Là où il a raison, c’est qu’il n’est pas simple de trouver des plans B ou des plans C sur le marché ensuite.

À part la gestion du recrutement, quel est concrètement votre nouveau rôle à Nanterre ?

Déjà, nous étions l’un des rares clubs sans directeur sportif. Je faisais un peu office de GM lorsque j’étais coach mais ça va maintenant me permettre de le faire à 100%. Outre le fait d’impulser des pistes et des dynamiques pour le recrutement, c’est de faire en sorte que tout se passe bien sportivement. Il faut savoir qu’on a un jeune coach, novice en Betclic ÉLITE, et un nouveau staff : ce sera l’épauler et faire en sorte qu’ils puissent bénéficier de mon expérience, s’ils en ont besoin.

« Je ne veux pas être le directeur sportif qui se lève à chaque action »

Philippe Da Silva est-il prêt à assumer la relève ?

Pour l’instant, il a entraîné en N2 à Cergy-Pontoise. On lui donne l’opportunité de montrer ce qu’il est en capacité de faire. Ce métier est dur et intransigeant : les résultats sont l’unique juge de paix. Mais si on l’a nommé, c’est qu’on a confiance en lui et qu’on pense qu’il est l’homme de la situation pour faire en sorte que la transition s’opère correctement.

Savez-vous où vous allez prendre place le 21 septembre pour le premier match de la saison à Limoges ?

Passage de flambeau entre Pascal Donnadieu et Philippe Da Silva à Nanterre (photo : Julie Dumélié)

(il rigole) Honnêtement, ça fait partie de mes interrogations. À l’extérieur, je pense que ce sera plus facile, ça devrait être au bout du banc.

Et pour les débuts à domicile alors, face au Portel le 28 ?

Normalement au bout du banc aussi quand même, entre mes amis Guy (Fenolland, l’intendant) et Nico (Barth, le kiné). Mais il ne faut pas mélanger tous les rôles. Je ne veux pas être, comme je le vois quelque fois, ce genre de directeur sportif omniprésent qui se lève à chaque action, qui va au temps-mort, etc. Il sera bien temps de débriefer après les matchs. La capacité à dire les choses aux joueurs et au staff vient de la capacité à pouvoir prendre du recul, ce qui doit être une caractéristique du directeur sportif pour l’analyse. J’espère que j’aurai cette faculté à peut-être pouvoir le faire. Donc oui, je compte ne pas être le directeur sportif qui se lève à chaque décision arbitrale. Peut-être que je n’y arriverai pas, mais c’est ce que je me suis fixé comme règle…

Commentaires


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sp49
C'est a lui qu'il faut proposer le poste de sélectionneur. Il a l'expérience vécu ,avec collet ,et toutes les compétitions internationales . Il faut lui donner sa chance sur 1 an reconductible si ça fonctionne. Pas de fauthoux ,svp,pour le moment, il n'a encore rien prouvé .
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macroy- Modifié
Certainement pas ! C'est la fausse bonne idée par excellence ! C'est un très bon coach a l'échelle nationale et il l'a prouvé mais il est beaucoup trop gentil et "bonhomme" comme dit un camarade pour le très haut niveau. Pas assez de charisme, et,surtout, pas assez leader. Fauthoux ,que je n'ai jamais pu blairer, étant limougeaud de coeur, possède,lui ces qualités de leader et a fait du bon boulot même s'il a moins d'expérience que Donnadieu. Bien a toi.
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bernard
t'as raison ma poule !
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allan
T'as raison ma poule !
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bruno
T'as raison ma poule !
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dalton
T'as bien raison poule !
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david
T'as grave raison ma grosse poule !
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oedipe
T'as raison ma poule !
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bernard
T'as raison ma poule !
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thetruth
Il est gentil mais quand vous discutez avec ses anciens joueurs, ils disent tous la même chose, "humainement c est bien mais tactiquement c est faible, c est pour ça qu'ils laissent beaucoup de libertés" Il y a des coachs plus intéressants
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leon_21
le " tactiquement c est faible", c'est la remarque générale sur l'ensemble des entraineurs français. Très fort dans le développement individuel de joueurs, mais le sens tactique collectif c'est faible, d'où l'absence de français dans les grands championnats.
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yo1935
c est quoi les francais absents dans les grands championnats ? il y a une tonne de francais en espagne et en Turquie, il y en a des les meilleures equipes grecques, ...
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headband_dri
Même quand il rectifie les propos d'un confrère il le fait avec tact et bonhommie, certains devraient en prendre de la graine !
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david_rivers14
Super interview comme d'habitude avec ce coach aussi incroyable humainement que professionnellement... Nanterre m'a toujours fait rêver par son jeu.. Belle réussite !
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ryosanada
Sacré coach qui a fait beaucoup pour Nanterre et le Basket Français.
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djokeric- Modifié
Mes favoris serieux et réalistes pour le poste de sélectionneur: - Kokoskov qui a le profil IDÉAL - Collet pcq c'est ce que fait Siutat depuis qu'il est en poste. - Donnadieu pcq si Collet en a marre et que les consanguins de la fédé reste dans le même schéma de reflexion, ça sera lui, d'autant que comme par hasard il a arrêté le coaching en club juste après les JO de Paris. Ça ressemble à un arrangement entre copain et que les dés sont pipés. Allez Boris, t'a failli réussir l'exploit d'ouvrir le basket français avec Atkinson, ce qui aurait été un excellent choix. Va nous chercher Kokoskov pour que le basket français puisse atteindre le niveau supérieur.
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