Une sortie en apothéose pour Sarah Michel-Boury et Nicolas Batum : les destins croisés des capitaines
Les deux capitaines de l’équipe de France vont terminer leur carrière internationale sur des finales de Jeux Olympiques à domicile
Leurs destins internationaux ne sont en rien comparables. D’un côté, Sarah Michel-Boury a dû patienter longtemps avant de revêtir le maillot bleu. Très longtemps. Convoquée pour la première fois en 2010 pour la préparation de la Coupe du Monde, elle ne passe pas le cap du premier stage de l’Alpe-d’Huez, ne revient que quatre ans plus tard mais doit cette fois déclarer forfait. Sa première sélection, elle la fêtera à plus de 26 ans, lors d’un match amical contre la Grande-Bretagne à Roanne en mai (81-54).
De l’autre, pour Nicolas Batum, c’était une évidence. Considéré comme le nouveau grand talent du basket français, l’actuel ailier des Clippers a été lancé dans le grand bain lors de la toute première de Vincent Collet, à Strasbourg contre l’Autriche (98-57) en juillet 2009, à tout juste 20 ans.
Tous les deux devenus multi-médaillés (sixième podium à venir ce week-end pour Michel-Boury, septième pour Batum), ils ont tous les deux, aussi, fini par endosser le brassard de capitaine de l’équipe de France : lors de la Coupe du Monde 2022 pour la Francilienne, dès la fenêtre internationale de septembre 2018 pour le Normand. De fait, les deux capitaines vont connaître une fin rêvée ce week-end : une finale de Jeux Olympiques, à domicile, face à la grande équipe américaine. Qui dit mieux ?
Leurs impressions
« Après Tokyo, je m’étais dit que c’était bon ! »
Sarah Michel-Boury (avant sa 145e, et dernière, sélection) : « Il nous reste un match et on veut aller chercher la plus belle des médailles. On sait que ça va être dur. Les États-Unis seront favorites, comme toujours, mais on est chez nous. On sait que rien n’est impossible. On va essayer de mettre en place des choses mais surtout de profiter du moment. Ce sera la meilleure façon d’aborder cette finale. Il nous reste une seule marche à franchir, qu’est-ce qu’on a à perdre ?!
Terminer comme cela, c’est de la fierté. Après le bronze à Tokyo, j’avoue que je m’étais dit : « C’est bon maintenant, j’ai une médaille, je ne vais peut-être pas continuer. » Mais au final, des coéquipières qui ne sont même pas là aujourd’hui, comme Sandrine (Gruda) ou Endy (Miyem), qui m’ont dit que j’étais malade, que Paris allait être grandiose, qu’il faut aller jusqu’en 2024. Je les remercie pour cela car elles ont été essentielles dans ce cheminement. Je suis heureuse qu’elles aient pu être présentes dans la salle pour la demi car elles rêvent avec nous. Je n’aurais jamais imaginé jouer cette finale des Jeux Olympiques. »
« C’est la magie des Jeux, des dingueries peuvent se passer »
Nicolas Batum (avant sa 175e, et dernière, sélection) : « Les Américains sont plus forts qu’il y a trois ans à Tokyo. Mais on est à la maison, et c’est les Jeux Olympiques, donc on ne sait jamais. On ne sera pas favoris, mais c’est la magie des Jeux. Des dingueries peuvent parfois se passer sur 40 minutes et un match de basket. On va se battre à fond, avec une salle et un pays derrière nous. Ce sera génial ! Une revanche contre les États-Unis, ça peut être que magnifique. Ce sera ma dernière avec ce maillot-là, ce sera une dernière extraordinaire. Ils s’appellent les Avengers. Dans le film Endgame, le Doctor Strange dit qu’ils ont une chance sur 14 millions d’accomplir leur mission. Si c’est comme ça, on va tenter de la saisir. Disputer une médaille d’or à la maison contre les États-Unis, ça va être complètement dingue ! »
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