Marine Johannès et les Bleues fières d’avoir « fait douter la meilleure équipe du monde », Team USA
Marine Johannès face à Team USA.
Passées les larmes du coup de sifflet final de la finale des Jeux olympiques de Paris 2024 perdue contre Team USA (66-67), les Bleues avaient retrouvé le sourire ou presque en zone mixte, médaille d’argent autour du cou. Mais si les joues étaient désormais sèches, la déception d’avoir échoué si près du but était bien palpable. Un sentiment qu’IIiana Rupert ne pouvait réfréner. « C’est beaucoup de mois et d’années de travail. Passer aussi près ce soir, c’est dur à encaisser. Tout le monde me dit d’en profiter, qu’on a remporté la médaille d’argent […], mais pour l’instant c’est quand même assez compliqué. »
Un regret légitime et largement compréhensible au regard de la physionomie du match et du score final, qu’exprimait également Valériane Ayayi. « On savait qu’il fallait rester soudées et on l’a fait. On va prendre le temps de digérer, mais à un moment on va se rendre compte qu’on est vice-championnes olympiques, qu’on a fait trembler les Américaines, qui n’avaient pas tremblé depuis un long moment. Mais pour l’instant, c’est de la frustration. »
« On a vu qu’elles n’étaient pas sereines »
De la déception qui laissait cependant vite la place à des sentiments bien plus positifs, eu égard notamment aux problèmes qu’ont causé les Bleues aux Étasuniennes, comme le soulignait à juste titre Marième Badiane. « On a été dans le combat, on les a impactées physiquement, et on a tout le temps été avec elles (Team USA). Y a plus d’un moment dans le match où elles ont douté. Je suis super fière de l’équipe. Il nous a manqué 30 secondes. C’était pour elles ce soir, mais c’aurait très bien pu être pour nous […]. En tout cas, la France a envoyé un message fort à toutes les nations et on peut en être fières. »
Un constat partagé par sa sœur d’arme dans la raquette française, Iliana Rupert. « Elles n’ont pas l’habitude d’être bousculées et de disputer un match aussi serré. On savait que ça pouvait être un avantage pour nous et ça l’a été pendant longtemps. Malheureusement, on n’ a pas réussi à le faire jusqu’au bout. Mais on a vu qu’elles n’étaient pas sereines. On savait qu’on en était capables, mais le montrer c’est autre chose. On peut être fières de nous. » Un sentiment du devoir accompli que la joueuse de la Virtus Bologne complétait alors. « Voir le public lancer la Marseillaise pendant qu’on recevait les médailles, c’est juste formidable […]. J’aurais aimé être sur la première marche, mais on peut être fières de ce qu’on a fait tout au long de la compétition. »
Une revanche dès la Coupe du Monde 2026 ?
Même son de cloche pour Marine Johannès, qui, malgré la frustration d’être passée si proche de l’exploit, se montrait satisfaite. « On devait faire un match parfait, et on l’a pas fait. Un point c’est rien, ça se joue à un détail. Mais on a montré une belle image de nous. On a écouté Jean-Aimé (Toupane, le sélectionneur), on a respecté le plan de jeu. Tout est passé par la défense et on a fait ce qu’on a pu. On peut être fières de notre match, d’avoir fait douter la meilleure équipe du monde. »
Un match au presque parfait qui ne manquait pas de rendre les coéquipières de Gabby Williams ambitieuses, à l’image d’Iliana Rupert. « C’est un grand pas en avant pour le basket français. Après ce genre de match, on a envie de repartir, donc on pense direct à la suite. » Une suite avec en point de mire les prochains jeux de Los Angeles, au pays du basket et sur les terres de leurs bourreaux du jour, comme un symbole.
Un objectif que Marine Johannès évoquait, espérant pouvoir concilier JO et WNBA à l’été 2028. « Ce sera un objectif je pense. Si on veut de moi. » Des propos dans la veine de ceux de la cadette de l’équipe, Dominique Malonga (18 ans), dont il y a fort à parier qu’elle sera du voyage dans 4 ans. « Il y aura plein d’étapes avant donc on ne va pas aller plus vite que la musique. Mais c’est sûr que j’ai les prochains jeux dans un coin de ma tête. » Avant de conclure, impatiente d’en découdre une nouvelle fois avec Team USA. « Mais avant ça, il y aura d’autres compétitions où on pourra prendre notre revanche. » Vivement la Coupe du Monde 2026 en Allemagne !
Propos recueillis à Bercy.
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