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Comment l’Espagne a fait déjouer la France en finale de l’Euro 2022 ?

Process Corporation explique comment l'Espagne a fait déjouer la France en finale de l'EuroBasket 2022.
Crédit photo : FIBA

Pour vaincre l’équipe de France masculine en finale de l’EuroBasket 2022, l’Espagne a remporté la bataille tactique. Pour la sixième fois en six matches couperets, le sélectionneur italien Sergio Scariolo a dominé son homologue français, Vincent Collet.

Sergio Scariolo a encore réussi ses paris en finale (photo : FIBA).

Process Corporation nous décrypte les options tactiques prises par le staff de la Roja. En commençant par une statistique : 62 à 48. « Ce n’est pas le score, mais la différence du nombre de tirs tentés. Les Espagnols ont eu 14 fois plus de chances de marquer« , rappelle Process Corporation. Cela s’explique par la différence de balles perdues : 19 pour les Français contre 9 pour les Espagnols – 3 à 12 interceptions -, ou encore celle au rebond offensif : 5 à 11.

Une défensive agressive sur Fournier et Heurtel

« Et pour compenser un tel différentiel (de tirs tentés », il faut shooter à un pourcentage beaucoup plus élevé. Difficile contre la défense espagnole », estime Process Corporation. Une défense qu’il nous présente ci-dessous, en commençant par l’agressivité déployée sur les deux principaux créateurs des Bleus. « Sur Evan Fournier et Thomas Heurtel, ils ont été très agressifs. Pour les autres joueur les espaces et les avantages. Ils ont volontairement laissé le short-roll à Rudy Gobert, en mouvement. Pour le laisser décider, avec des aides fortes autour.

Next defense + protection, un choix rare au niveau international mais payant

Tactiquement, sur la défense des pick and rolls, l’Espagne a opté pour une combinaison de « protection » (par ailleurs utilisée par les Français, voir plus bas) et « next » (une défense à la mode en EuroLeague depuis quelques années). « Ils ont ajouté de la variation défensive pour complexifier le travail de lecture« , décrit Process Corporation, qui ajoute au sujet de la « next defense » : « Être très fort sur la balle avec un joueur (défenseur sur non porteur, NDLR) venant d’ailleurs. Cette aide forte est dangereuse (pour la défense), mais elle parie sur le fait que le porteur ne fera pas la passe, ou hors timing. » Quant au choix de faire de la « protection », cela permet de couvrir le roll de Rudy Gobert vers le cercle.

Willy Hernangomez provoquant la faute d’Evan Fournier (photo : FIBA).

En début de préparation, Vincent Collet expliquait qu’en raison du manque d’entraînement, quasiment toutes les sélections optaient pour les switches sur la défense des pick and rolls. L’attaque des switches a été bien maîtrisé par les tricolores sur l’Euro. Hors, grâce notamment à la capacité des joueurs espagnols à appliquer des options qu’ils ont travaillé ou vu en club, les Bleus ont rencontré une nouvelle défense le soir de la finale « et a eu du mal à s’adapter » relève justement Process Corporation.

D’autant plus que les caractéristiques, déjà gênantes, de la défense espagnole sont venues s’ajouter aux ingrédients ayant fait déjouer les Français. Ainsi, les fameuses « mains actives » espagnoles ont permis de gratter de nombreux ballons, et de se nourrir de ces balles perdues pour marquer dans la foulée (33 points sur 88).

De la patience et de la continuité en attaque

Le basketball espagnol est toujours vu comme un basket qui se joue vite. Mais la rapide projection vers l’avant, avec un changement de statut (de défenseur à attaque) quasiment instantané, ne veut pas dire que les Espagnols tirent en 7 secondes ou moins. « Contrairement à une légende urbaine, les Espagnols ne jouent pas vite, estime Process Corporation. Au contraire. Sur cet EuroBasket, c’est le 19e (!) en terme de possessions. » Ainsi, les joueurs de Sergio Scariolo « ont joué long, patients, pour fatiguer les Français et trouver des choses (avantages) à la fin des systèmes.« 

Les « protections basses » françaises bien attaquées

Lorenzo Brown a maîtrisé son sujet face aux protections basses françaises (photo : FIBA).

Si Rudy Gobert est l’un des tous meilleurs défenseurs au monde, c’est parce que ses forces sont intelligemment exploitées. Ainsi, les Bleus l’utilisent en protection sur la défense pick and roll. Avec sa grande taille, envergure et sa mobilité relativement forte pour un tel gabarit, il est capable de gêner le porteur de balle en sortie d’écran, que ça soit pour tirer ou faire la passe à l’intérieur qui roule vers le cercle. Une défense vue et revue par le staff espagnol qui pris des options pour exploiter les faiblesses de cette défense. Les Ibériques ont attaqué Rudy Gobert balle en main pour le faire descendre. C’est ainsi que l’on a vu Willy Hernangomez rester dans l’ouverture sur short-roll ou arriver lancé face à un Rudy Gobert obligatoirement en mouvement. A ce jeu-là, Moustapha Fall (également utilisé en protection) a également souffert. Enfin, Lorenzo Brown s’est régalé, se levant à mi-distance (un tir a priori à faible pourcentage) avec réussite ou utilisant le dribble « snake » pour provoquer le switch et le faire payer en servant Willy Hernangomez (défendu par Terry Tarpey).

Juancho Hernangomez, plus qu’un facteur X

Enfin, car tout ne peut pas être prévu, Juancho Hernangomez a attendu le jour de la finale pour réaliser son meilleur match de l’Euro, avec notamment un 6/7 à 3-points en première mi-temps. « Plutôt bon jusque là, l’acteur éphémère s’est transcendé, constate Process Corporation. Dans deux grandes situations : les écrans non-porteurs (screen off) et les tirs en réceptions (catch & shoot).« 

Bref, grâce à des joueurs plus aptes à mettre en place des choix diversifiés, mais aussi de nombreuses options (box and one, triangle et deux) rares à ce niveau-là, l’Espagne a su faire déjouer les Français, en attaque (19 balles perdues) comme en défense (88 points encaissé, 48,4% de réussite aux tirs, 24 passes décisives pour 9 balles perdues).

Sergio Scariolo a remporté son quatrième EuroBasket, malgré une sélection jugée moins forte que par le passé… sur le papier (photo : FIBA).

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