Maxime Bezin, de la Pro B à la Boulangère Wonderligue : « Ce n’était pas une question de basket féminin ou masculin »
Après trois saisons en Pro B avec Lille, Maxime Bezin entraîne désormais l’ESBVA
Entre le Palais des Sports Saint-Sauveur et le Palacium, il y a seulement cinq kilomètres. Mais en parcourant cette petite distance, Maxime Bézin (38 ans) a complètement changé de dimension. Faiseur de miracles en Pro B ces trois dernières saisons avec Lille, le technicien a vécu sa première grande émotion européenne mercredi en se qualifiant pour les quarts de finale de l’EuroCup après trois prolongations (108-90 contre l’Estudiantes Madrid).
Doté d’une excellente réputation dans le milieu grâce à ses excellents résultats avec le LMB, notamment une troisième place en 2023, le successeur de Rachid Meziane à la tête de Villeneuve-d’Ascq s’est offert un luxe que peu d’entraîneurs peuvent se permettre : refuser des propositions de head coach en LNB. Il en aurait ainsi décliné quatre, jamais vraiment satisfait du projet proposé. Jusqu’à l’appel de l’ESBVA, qui l’a fait replonger dans le basket féminin, lui qui a notamment coaché le Limoges ABC entre 2011 et 2017 en Ligue 2, dans une alternance qui rappelle les schémas précédemment empruntés par Pierre Vincent, Fabrice Courcier, Hervé Coudray ou Marc Silvert.
« Quand Villeneuve-d’Ascq, champion de France et finaliste de l’EuroLeague, me sollicite… »
« Ce n’était pas une question de basket féminin ou masculin », explique-t-il. « C’est vraiment la notion de projet et de culture de la gagne qui étaient prépondérantes. Ça fait 17 ans que je fais ce métier-là : j’ai fait de la Ligue 2 et de la LFB à Limoges, j’ai fait de la Pro B avec les garçons. Mon objectif premier était d’aller au plus haut niveau. Quand Villeneuve-d’Ascq, champion de France et finaliste de l’EuroLeague, me sollicite, je ne me suis pas posé la question. Pourtant, je me l’étais posé pour des projets proposés dans le basket masculin qui ne répondaient pas à mes aspirations. En revanche, l’ESBVA y répond tout à fait. C’est un honneur de pouvoir mouiller ce costume pour un club qui fait partie de la culture du basket féminin français. »
Arrivé pendant la trêve à Villeneuve-d’Ascq, Maxime Bézin a pourtant hérité d’une situation qui n’a rien à voir avec celle théorique d’un champion de France et finaliste de l’EuroLeague. L’ESBVA traîne encore comme un boulot son entame catastrophique avec 11 défaites consécutives toutes compétitions confondues. « En signant à Villeneuve-d’Ascq, je ne venais pas juste pour faire progresser une équipe mais surtout pour gagner », souffle-t-il. « Il y a un vrai besoin de victoires à Villeneuve-d’Ascq. Quand on veut aller vers le haut niveau, il faut avoir ce niveau d’exigence. C’est peut-être ce qui nous a fait défaut. »
Le renouveau Bezin pour l’ESBVA?
Depuis sa prise de pouvoir, si l’on excepte la défaite à Lyon qui coûte cher dans la course aux playoffs, l’ESBVA semble toutefois en voie de rémission. Le succès contre Landerneau (81-65) a chassé le spectre de la dernière place, tandis que l’aventure européenne apporte un peu de piquant avec une confrontation contre le Besiktas. Surtout, les Nordistes jouent bien. « L’arrivée de Maxime a apporté pas mal de renouveau », confirme Carla Leite. « Ça nous a fait du bien. Il a changé beaucoup de choses, il a mis une plus grosse défense en place. C’est bénéfique car on progresse. »
De là à renverser Bourges en quart de finale de la Coupe de France ce samedi soir ? Un exploit au Prado ouvrirait les portes d’une fin de saison excitante, même si Villeneuve-d’Ascq n’a pas renoncé à l’idée de viser la huitième place, actuellement occupée par Tarbes (6v-7d, contre 4v-9d). « On avance bien, notamment défensivement », affirme Maxime Bezin. « Tout se passe bien depuis début janvier mais on a encore une grosse quantité de travail, une grosse quantité de matchs avec l’enchaînement La Boulangère Wonderligue – Coupe de France – EuroCup. Je suis content d’être dans cet environnement-là mais il faut qu’on gagne maintenant. Il y a encore des matchs à jouer en championnat. Quand on sera en place, je pense qu’on va en gagner et qu’on pourra titiller les équipes devant. C’est l’objectif en tout cas. »
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