Matthew Strazel, la promotion Bleue : « Je monte en puissance »
Matthew Strazel a terminé avec la meilleure évaluation française face à l’Allemagne, ce lundi 8 juillet.
L’Allemagne a mis quasiment 7 minutes pour marquer un panier ce lundi 8 juillet à Montpellier, contre l’équipe de France. Face à Dennis Schröder, Matthew Strazel (1,82 m, 21 ans) n’a pas tremblé. Au contraire, le meneur de l’AS Monaco a cadenassé le MVP de la dernière Coupe du monde tout en s’exprimant avec brio de l’autre côté du terrain.
Missions n°1 : défendre dur et organiser l’attaque des Bleus
Titularisé lors des trois premiers matches de préparation, Matthew Strazel semble s’être imposé comme le meneur n°1 des Bleus sur ce mois de juillet. L’idée est simple : il doit lancer le match des tricolores avec une défense très haute. « Ce qu’il amène chaque fois, c’est son intensité défensive », explique ainsi le sélectionneur Vincent Collet. « C’est ça le but du premier cinq et puis même dans le basket en général. Le premier cinq est là pour défendre, pour ne rien donner de facile. Si on arrive à le faire à chaque match comme ça je pense que c’est positif », estime le quadruple champion de France. Ce dernier doit également installer l’attaque française. « Ma mission numéro 1 reste défensive et d’organiser l’équipe correctement. » Une mission qu’il remplit pour le moment avec brio. « Je trouve qu’il a à chaque fois fait le boulot en termes d’organisation dans les débuts de match pour lancer son équipe. » Et s’il est resté très discret sur les deux premières rencontres, face à la Turquie et l’Allemagne à Cologne, il s’est plus montré ce lundi. « Je me sens plutôt bien, j’arrive à trouver des responsabilités offensivement », explique-t-il. Il faut dire que le staff l’a invité à davantage s’exprimer en attaque sur ce troisième match de préparation :
« On lui avait demandé d’être un peu plus agressif, parce qu’il n’avait pas shooté, je crois, dans les deux premiers matchs, poursuit Vincent Collet. Donc ce soir, il y a eu une vraie différence. Il a fait un très bon match. C’est de bonne augure. Espérons qu’il soit capable de réitérer. S’il est à ce niveau-là, pour nous c’est très intéressant. Mais bon, c’est un jeune joueur, il faudra voir dès vendredi s’il peut être dans la constance. »
Ils n'ont peur de rien 👊
Face à l'Allemagne, Bilal Coulibaly et Matthew Strazel, deux des trois plus jeunes joueurs de l'effectif, ont cumulé 20 points, 8 rebonds et 4 passes 🤝#TeamFranceBasket | #PassionnémentBleu pic.twitter.com/KuOnAS1SCJ
— Équipes de France de Basket (@FRABasketball) July 10, 2024
Car Matthew Strazel, exigeant envers lui même, sait qu’il aurait pu éviter « des pertes de balles », lui qui en a commis 3 en 24 minutes. « Mais dans l’ensemble, je monte en puissance. J’espère que c’est que le début et que je vais pouvoir aider l’équipe au mieux pendant ces Jeux. » Car l’équipe de France a besoin d’impact à la mène. Dans le dur à Jakarta en 2023, les Bleus ont donc choisi de se tourner vers celui qui avait effectué une partie de la préparation de la dernière Coupe du monde, avant de s’exprimer avec brio lors de la fenêtre internationale de février. « L’intégration s’est faite assez rapidement. J’ai l’habitude de jouer avec des super joueurs. Là, ce sont des super joueurs aussi. J’ai pris l’habitude avec Monaco de jouer à côté de joueurs comme ça et d’essayer de trouver ma place petit à petit sans rien forcer », relate Matthew Strazel. L’enfant de Marne-la-Vallée pense pouvoir amener de « l’adresse et de la créativité ». Sans omettre qu’il est d’abord là pour lancer l’équipe des deux côtés du terrain. « Je n’aime pas forcer les situations. Je vais sortir de ma boîte quand on me le demande. Mais comme j’ai dit, premièrement, c’est défensivement et d’organiser l’équipe correctement parce qu’à côté de moi, il y a des joueurs qui ont plein de sélections et un talent offensif incroyable. »
Déçu pour Elie Okobo mais ravi d’être aux JO
Un rôle qu’il a bien intégré et qui a convaincu le staff de l’amener à Lille à partir du 27 juillet. C’est dimanche qu’il a appris qu’il ferait partie de l’aventure olympique, non loin de chez lui, à Paris. Mais, empathique et collectif de nature, il n’a pas explosé de joie.
« Si vous voulez que je vous dise la vérité, je l’ai appris parce que j’étais avec Elie (Okobo). Et j’ai appris que c’est Elie qui ne faisait pas (les JO) donc pour des raisons qui regardent le staff, ça m’a quand même fait beaucoup de mal. Ma première réaction c’était d’être deg’, c’est paradoxal, car j’avais envie de partager ce moment avec lui. Maintenant voilà ce sont des choix. Si ça se trouve s’il avait été là, je n’aurais pas été dans la liste. Donc maintenant je suis super content de faire partie de cet équipe.
J’ai mis du temps à réaliser que moi je faisais partie de l’équipe, ça m’a fait mal de savoir que Théo (Maledon) et Elie nous quittaient. Et seulement quelques heures après, j’ai réalisé que j’allais vivre quelque chose d’inoubliable et d’incroyable. J’ai hâte qu’on y soit et de partager ces moments avec l’équipe et la France. »
Un maillot de l’équipe de France qu’il a déjà porté sur la scène internationale, notamment aux côtés de Victor Wembanyama. Ensemble, ils ont guidé les Bleuets à une finale de la Coupe du monde U19 en 2021, à Riga en Lettonie. La connexion a été retrouvée entre eux. « On en a reparlé, lui et moi. On est contents de pouvoir jouer ensemble. Ça s’est plutôt bien passé quand on a joué ensemble en U19, j’espère que ça va être pareil pendant ces Jeux. »
Un rôle de titulaire qui se confirme
Et si Matthew Strazel a brillé ce lundi au point de terminer avec la meilleure évaluation française (11, pour 9 points à 3/8 aux tirs, dont 3/6 à 3-points, 5 rebonds, 4 passes décisives et 3 balles perdues en 24 minutes), le staff espère que les autres meneurs de l’effectif vont également apporter leur pierre à l’édifice. « Je souhaite que ces alter egos, Franck (Ntilikina) et Andrew (Albicy), montent, et qu’à chaque fois, on puisse en trouver au moins un qui nous permette d’assurer le jeu », insiste Vincent Collet. En attendant, Matthew Strazel va conserver son rôle de meneur titulaire.
« Je n’ai pas de raison pour l’instant de changer quoi que ce soit puisque ça fonctionne bien. Même si on a perdu ce lundi, notre entame était encore de très bonne facture. On ne peut pas dire que ce soit le début de match qui nous ait pénalisé. Donc, je n’ai pas de raison de changer quoi que ce soit. Pour l’instant, il me donne satisfaction. On peut pas dire que ce soit notre cinq majeur à coup sûr, tant qu’on sera dans les clous, je trouve qu’il lance le match de la bonne façon. Avec l’intensité défensive folle, de la relance rapide et du partage du ballon. Donc les trois critères qu’on met en avant. Pour l’instant moi ça me va. »
Matthew Strazel va maintenant devoir reproduire son bon travail face à la Serbie, ce vendredi 12 juillet à Lyon.
A Montpellier,
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