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[Les pires records de Pro A] Le jour où… Toulouse est resté scotché à 32 points (3/5)

« Je ne m’en souvenais pas du tout », rigole Alex Nelcha au téléphone, dans un Français encore pratiquement parfait. « Mais quelle catastrophe ce match. La feuille de statistiques dit tout du cauchemar. J’aimerais bien revoir la rencontre. » Pas sûr que le Vénézuélien, désormais préparateur physique à Limburg (Allemagne), s’inflige une telle souffrance mais la vidéo aurait effectivement certainement des vertus pédagogiques : comment les Spacer’s ont-ils pu rester bloqués à 32 points à Chalon-sur-Saône, plus faible total offensif de l’histoire de la LNB ? Les 30 secondes de possession n’expliquent pas tout…

Néanmoins, l’ancien intérieur de Maurienne, Dijon, Le Mans, Montpellier et Limoges a raison : à défaut des images, les chiffres (à découvrir ici) font ressortir l’ampleur de la souffrance vécue par Toulouse en ce mardi 27 octobre 1998. Douze petits paniers inscrits en 40 minutes, 25 d’évaluation collective, un joueur star (Forrest McKenzie, autrefois capable de tourner à plus de 27 points de moyenne avec Gravelines) maintenu à un zéro pointé en 30 minutes, une première mi-temps avec seulement 12 unités collectives au compteur (12-28)… Après dix heures de bus, les Toulousains avaient été totalement dépassés en Saône-et-Loire. « Un record comme celui-là, c’est sûr, tu t’en souviens, ça te remue », témoignait le capitaine d’alors, Christophe Soulé (qui n’a pas répondu à nos sollicitations), dans La Depêche plus de trois mois après. « On avait fait un début de match catastrophique, on avait perdu notre confiance et, à partir de là, tout s’est enchaîné. » Une gabégie offensive qui avait laissé des traces dans l’environnement des Spacers puisque le président Christophe Mercier avait présenté sa démission dès le lendemain.

Formation accélérée pour Jean-Aimé Toupane

Sur le banc toulousain, un tout jeune quadra vivait alors son septième match en tant qu’entraîneur : Jean-Aimé Toupane, propulsé head coach après la 4e journée en lieu et place de Laurent Buffard. Soit une sorte d’apprentissage à la dure pour celui qui officie désormais à l’INSEP, après avoir notamment laissé une trace indélébile à Clermont-Ferrand. « Le contexte n’était pas simple », resitue le coach champion d’Europe espoirs en 2010. « Nous avions une équipe de bas de tableau, avec un entraîneur novice qui venait d’arriver. On était dans une logique de jeunes joueurs avec des garçons comme Ali Bouziane ou Christophe Oyie. Il y a plein de paramètres qui ne sont pas optimaux et ce match-là, à Chalon, découle de cela. Les gars voulaient faire le maximum mais on était dans une telle situation de chaos que c’était compliqué. On n’avait pas les armes pour lutter. Mais cela m’a beaucoup appris, notamment qu’à l’impossible nul n’est tenu. On a ensuite réussi à remobiliser tout le monde pour repartir. Les joueurs étaient impactés moralement mais à force de travail et de communication, ils ont compris que leur intérêt était de sauver le projet du club. C’est quelque chose de formateur, on apprend plus vite avec les échecs. Perdre comme cela n’est jamais agréable mais le plus important est de savoir s’en relever et ce qu’il faut retenir. Et la plus belle preuve est que nous avons réussi à nous maintenir sportivement en fin de saison. » Effectivement, malgré un bilan peu reluisant (25 défaites en 30 rencontres), les Toulousains devanceront Gravelines-Dunkerque et Montpellier au panier-average particulier en fin de saison mais seront finalement rétrogradés en Pro B par la LNB pour manque de garanties financières (notamment suite au retrait de la société Extand, sponsor principal des Spacer’s) avant de disparaître au cours de l’été 1999. Non sans un dernier trou d’air offensif en janvier sur le parquet de l’ogre palois (39-68).

Finalement, le moins surprenant dans l’affaire est peut-être l’identité de l’équipe ayant limité Toulouse à 32 points : l’Élan Chalon. Si vous avez été assidû depuis le début de semaine, vous savez que Philippe Hervé a tiré quelques enseignements de la correction reçue la saison précédente des mains de l’ASVEL (38-89). « Nous avions une équipe hyper-performante défensivement, avec de vrais spécialistes : Andre Owens, Maurice Beyina, Jimmy Nebot », se remémore l’ex-technicien bourguignon. « Ce n’était peut-être pas la même saison mais notre système défensif était issu du -51 de l’année précédente. Après, pour qu’il n’y ait eu que 32 points de marqués, on était peut-être bon défensivement mais l’adversaire y est forcément pour quelque chose aussi. Ce n’est pas que la réussite ou la faillite d’une seule équipe. Pourtant, ils avaient quelques bons joueurs en face : les Skeeter Henry, Stéphane Lauvergne ou Forrest McKenzie… »

-les-contreperformances-historiques-du-championnat--le-jour-ou-chalon-a-contenu-toulouse-a-32-points--3-5-1594914031.jpegL’équipe 1998/99 de l’Élan Chalon
(photo : Élan Chalon)

Un record indéboulonnable ?

Des cinq tristes records abordés cette semaine, celui-ci parait bien être le plus armé pour tenir sur la durée. Dans toute l’histoire de la Pro A, seulement cinq autres équipes ont marqué moins de 40 points (dont une seule fois seulement à moins de 38 ; Levallois battu 35-74 par Limoges le 22 octobre 1994). Surtout, depuis le passage des 30 secondes de possession à 24 en 2000, il a fallu le vide abyssal traversé par la SIG Strasbourg en 2011 à Orléans (0-42 à cheval sur deux quart-temps) pour trouver trace d’une marque à moins de 40 points. Néanmoins, un tour dans les archives de la Pro B tend à nuancer ce constat avec les 36 points inscrits par Quimper en 2010, les 37 de Bourg-en-Bresse en 2013 ou les 38 de Saint-Quentin en 2006. « Je ne sais pas si ce record tiendra longtemps mais c’est sûr que l’on met maintenant plus de points qu’à l’époque : ça se jouait en 70 points, aujourd’hui c’est 80 et demain, qui sait si ce ne sera pas 85 ? », admet Philippe Hervé, avant de conclure dans un sourire : « En tout cas, on en a reparlé avec Ali Bouziane, qui est venu entraîner les Espoirs de l’Élan cette saison, et on en a profité pour se moquer un peu de lui. » Tout le monde n’a pas la chance, comme Alex Nelcha, de vivre dans un endroit où personne ne connait l’existence de cette soirée chalonnaise d’octobre 1998…

Les plus faibles performances offensives de l’histoire de la Pro A :

  • 32 points (Chalon 67 – 32 Toulouse, le 27 octobre 1998)
  • 35 points (Levallois 35 – 74 Limoges, le 22 octobre 1994)
  • 38 points (PSG Racing 60 – 38 Chalon, le 6 septembre 1997 ; Chalon 38 – 89 ASVEL le 11 octobre 1997)
  • 39 points (Pau-Orthez 68 – 39 Toulouse, le 23 janvier 1999 ; Toulouse 55 – 39 Montpellier, le 26 janvier 1999 ; Orléans 96 – 39 Strasbourg, le 8 janvier 2011)

Les contreperformances historiques de Pro A :

  1. Lundi : Le jour où… Avignon est reparti de Cholet avec 59 points dans ses bagages (55-114)
  2. Mardi : Le jour où… Chalon a perdu de 51 points à domicile (38-89)
  3. Mercredi : Le jour où… Toulouse est resté scotché à 32 points (32-67)
  4. Jeudi : Le jour où… Roanne a démarré par un 28-0 à Bourg-en-Bresse
  5. Vendredi : Le jour où… Strasbourg a pris 37-0 en un quart-temps

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