Jordan Loyd, le sauveur monégasque : « C’est pour ça que je suis ici »
Jaron Blossomgame n’a aucun mal à l’admettre. À 74-77, il n’en menait pas large sur le banc. « Je n’étais vraiment pas bien à ce moment-là », se marre l’ancien intérieur du Ratiopharm Ulm. À l’image de toute la salle Gaston-Médecin qui retenait son souffle, avec toute une saison dans la balance sur les quatre dernières minutes de jeu. Jusqu’au moment choisi par Jordan Loyd pour tout renverser. Très décevant en début de saison, ensuite progressivement revenu à la hauteur de son statut, l’ancien Raptor est entré dans la légende de la Principauté en l’espace de 56 secondes, à la 37e minute. Un laps de temps où il a enquillé huit points d’affilée : deux lancers-francs sur une faute antisportive sévère de Bonzie Colson, un tir longue distance à 45 degrés sur la tête de Darrun Hilliard puis trois nouveaux tirs de réparation après une nouvelle faute de Jarell Martin. « Après la blessure de James, un autre patron en la personne de James a pris les manettes en deuxième mi-temps », applaudit Sasa Obradovic. « On ne dira jamais assez combien c’est un champion. Je le sais depuis longtemps. On l’a vu ce soir sur ses prises de décision et son importance dans le money-time. »
Pourtant lui-même touché à la cheville sur cette séquence, Jordan Loyd a tout changé en faisant passer le score de 78-79 à 86-79. « Cette fin de match était évidemment une souffrance », nous-a-t-il dit. « Mike (James) s’est blessé, moi aussi. Mais avec la sortie de Mike, il fallait réussir à faire quelque chose. Élie (Okobo) et les autres ont fait du bon boulot pour me trouver et j’ai assumé mes responsabilités. C’est pour ça que je suis là. J’ai confiance en mes capacités et heureusement, j’ai marqué ce trois points et quelques (cinq) lancers-francs. Ça nous a bien aidé (il sourit). »
Le baromètre monégasque
On a eu coutume de dire cette saison que Jordan Loyd était le baromètre du jeu monégasque. Quand le natif d’Atlanta, tout va pour l’ASM. Et inversement… Il suffit de regarder cette série pour s’en convaincre. Les deux défaites de la Roca Team ? 4 points à 1/7 à chaque fois pour lui. Et les trois victoires ? 33, 15, puis 21 unités. « Sa fin de match montre le type de leader qu’il est, à la fois sur et en dehors du terrain », souligne Jaron Blossomgame. « Son talent est juste incroyable, il a eu les nerfs solides pour faire la différence », poursuit Yakuba Ouattara.
Vu en Israël lors de sa saison rookie, champion NBA en 2019 dans un rôle du bout du banc avec Toronto, Jordan Loyd est engagé dans sa quatrième saison d’EuroLeague après Valence, l’Étoile Rouge et le Zénith Saint-Pétersbourg. Et sa première campagne de playoffs est déjà un succès absolu. « On va au Final Four, je n’ai pas les mots. En début de saison, personne ne nous pensait capable de le faire… Je suis tellement heureux pour le club, tellement heureux d’avoir contribué à quelque chose d’aussi spécial. Ça a été un effort hors du commun pour en arriver là. Je ne sais pas quoi dire, c’est totalement fou… Ce soir, on va en profiter mais maintenant qu’on est au Final Four, pourquoi ne pas gagner deux matchs de plus ?! Notre objectif n’était pas que d’aller à Kaunas. » Alors vivement vendredi prochain face à l’Olympiakos ! Et si Loyd marque plus de 15 points, Le Pirée sait à quoi s’en tenir…
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