Luca Banchi : « Cette équipe n’a plus besoin de coach »
Luca, quel est votre sentiment après votre qualification pour les quarts de finale de la Coupe du Monde ?
Je suis très heureux, très fier des gars. Cela confirme que l’on va dans la bonne direction. Le Brésil nous a posé des problèmes. C’est une équipe très spécifique, qui a déjà prouvé contre le Canada qu’elle pouvait poser des problèmes à n’importe qui. On a fait les ajustements nécessaires à la mi-temps. Le staff et les joueurs ont fait un boulot incroyable pour trouver les solutions. La façon dont on a abordé la deuxième mi-temps a été exceptionnelle. Le ratio passes décisives / balles perdues (23-6) dit tout de la qualité de notre basket. On a marqué 36 points dans le seul troisième quart-temps et ensuite, on a bien contrôlé le match, en gardant la tête froide, c’est le plus important.
La folle aventure lettone continuera à Manille : les hommes de Luca Banchi en quarts !
Qu’est-ce qui vous rend le plus fier ?
Le job d’un entraîneur est de rendre son équipe autonome. Or, la nôtre est solide, joue en pleine conscience de ce qu’elle doit faire, avec efficacité, avec de plus en plus de confiance. On sait s’adapter, ils comprennent ce que je demande, ils savent ce qu’il faut faire. Je crois que cette équipe n’a plus besoin d’un coach.
« Il n’y a pas de touche Banchi,
même pas en terme de mode italienne :
j’avais la braguette ouverte ! »
Il y a quand même bien une patte Luca Banchi ?
Non, il n’y a pas de touche Banchi. Même pas en terme de mode italienne… On m’a dit que j’avais la braguette ouverte lors du premier match, j’ai cassé ma ceinture lors du troisième (il rit). J’ai amené ma personnalité, mes méthodes, mon expérience. Ces gens-là m’ont donné beaucoup d’émotions. Je suis heureux pour les Lettons, c’est un peuple que j’aime beaucoup, je ne remercierai jamais assez la fédération pour m’avoir fait venir. Tout a démarré le 7 août 2021 lors d’un match de qualification face à la Roumanie et je me rappelle encore de chacun des joueurs romains et de leur staff. J’approche tous les matchs comme mes joueurs : avec le même sérieux et le même respect. Toutes nos 20 dernières rencontres ont été comme celles de cette Coupe du Monde et c’est notre identité. Il n’y a pas de recette spéciale. Simplement conserver une certaine humilité, travailler dur et jouer en équipe.
Des supporters vous avaient quand même préparé un faux billet d’avion pour Manille…
Quand j’ai vu ça avant le match, je me suis mis à jurer : « Merde mais qu’est-ce qu’ils sont en train de faire ?! ». Je ne vous dirais pas ce que j’ai fait mais disons que je suis superstitieux et qu’il a fallu conjurer le mauvais sort (il sourit). Après la victoire, j’ai quand même décidé d’aller les voir pour fêter ça ! Les souvenirs que l’on s’est fait avec Jakarta resteront à vie. Nos supporters nous ont accompagné et le public local nous a également adopté. Je ne l’avais pas vraiment réalisé avant hier soir, lorsque j’ai décidé, avec mon staff, de sortir de l’hôtel pour la première fois en allant faire un petit tour au centre commercial. C’était incroyable, les gens nous arrêtaient pour nous dire quelque chose de gentil ou prendre des photos. Il y a même deux gars qui sont venus nous parler en letton (il sourit). Je répète, des gens sont venus nous parler letton à Jakarta ! Cette aventure restera inoubliable.
Vous allez affronter l’Allemagne ou la Slovénie en quart de finale.
Profitons du moment avant de penser au quart de finale. Il y aura une longue journée de voyage demain. Que ce soit l’Allemagne ou la Slovénie, ce sera l’une des grosses puissances du basket européen. J’espère que l’on sera prêt pour ce grand rendez-vous.
À Jakarta,
Commentaires