ITW Aurèle Brena-Chemille, joueur majeur du Pôle France : « Je veux me confronter au monde professionnel »
Originaire de la région de Toulouse, Aurèle Brena-Chemille (1,91 m, 18 ans en avril) a commencé le basket dans le club de Bruguières, un peu par hasard. Il confie qu’au départ, il fallait pour lui « faire un sport pour commencer », mais au fil des années, forts de plusieurs expériences, d’abord avec le club de sa ville natale, puis avec la sélection de Haute-Garonne, le Creps de Toulouse, il s’est pris de passion pour la balle orange. Aujourd’hui au Pôle France, il s’affirme cette année comme un des joueurs majeurs de cette équipe séduisante, qui réussit une belle saison en Nationale 1 masculine (NM1). A l’aube de sa carrière professionnelle, entretien avec cet élément important de la génération 2004.
Quel est votre premier souvenir marquant de basketteur, lors de vos passages en équipes de jeunes ?
Je garde un très bon souvenir d’un tournoi que j’ai remporté quand je jouais encore à Bruguières, le Top 16, j’étais en U13 et c’était une très belle aventure. Juste après je dirais, il y a aussi la première édition du championnat d’Occitanie, quand les changements de régions ont débuté. Ce sont deux grands souvenirs marquants de mes années avant d’arriver au Pôle France.
Hier (entretien réalisé le 12 mars), vous avez joué à Challans avec le Pôle France, vous vous êtes inclinés (76-49) après un bon début de rencontre, comment expliquez-vous cette baisse de régime dans le second acte ?
À partir du troisième quart-temps, ils ont vraiment durci leur jeu, particulièrement en défense. On a réussi à tenir pendant toute la première mi-temps, avec du jeu rapide et des bons passages en défense, mais dès le retour des vestiaires ils nous ont agressé et ils ont été plus durs. Cette première mi-temps doit nous servir, car il y avait beaucoup de points positifs. C’est aussi une question d’intensité.
« Les équipes commencent à connaître nos points forts et nos points faibles »
Sur un plan plus personnel, vous réalisez un match en-dessous de vos standards (6 points à 2 sur 10 aux tirs, 3 rebonds et 3 passes décisives). Qu’est-ce qui explique cette baisse de régime ?
Déjà, je suis sur le retour, je me suis blessé à l’épaule (il n’avait pas joué depuis un mois). Et d’habitude, les matchs où j’arrive à être performant, ça commence toujours par la défense, avec du rythme et des gros stops défensifs. Là, j’ai été moins présent de ce côté du terrain, ce qui fait que j’étais moins confiant en attaque et je n’ai pas réussi à trouver mon tir, à courir et finir les contre-attaques habituelles.
Dans cette deuxième phase de NM1, les équipes jouent leur maintien dans le championnat, Challans a été beaucoup plus aggressif car ils ne veulent pas descendre. Les équipes commencent à connaître nos points forts et nos points faibles, et on est beaucoup plus attendus que lors du début de saison. Aussi, je suis moins à l’aise dans la défense non-porteur, et pendant ce match je n’ai pas beaucoup défendu sur l’homme, ça a un peu cassé mon rythme, que je n’ai pas trouvé en attaque.
Jusqu’ici, vous faites une belle saison avec le Pôle France, la meilleure du PFBB depuis la génération d’Antoine Diot, d’Edwin Jackson et d’Alexis Ajinça (2005-06). Comment pouvez-vous expliquer que cette année, l’équipe gagne bien plus que lors des précédents exercices ?
Je me répète un peu, mais tout part de la défense. Cette année, on défend beaucoup plus fort par rapport aux autres années, chacun sait ce qu’il a à faire, mais surtout, on ne baisse jamais les bras. Il y a plusieurs matchs où à la mi-temps, ou à la fin du troisième quart-temps, on est un peu loin, et à chaque fois on arrive à revenir et à accrocher les matchs, et je pense que c’est ce qui fait qu’on a gagné autant. On partage plus le ballon, on a beaucoup de contre-attaques, ce qui décourage facilement les adversaires. Tout le monde a beaucoup progressé par rapport à l’année dernière, et maintenant on sait à quel niveau s’attendre en Nationale 1.
« Avoir plus de responsabilités, c’est quelque chose qui me plaît »
Vous progressez encore cette saison, avec un exercice à presque 10 points de moyenne par match (9,2 points, 2,8 rebonds et 2,2 passes décisives), qu’est-ce qui explique cet épanouissement au sein du Pôle France ?
J’ai plus de responsabilités que l’année dernière, ce qui fait que je me sens plus à l’aise pour tenter des choses sur le terrain. Je suis plus en confiance, et ça se répercute forcément sur le jeu de l’équipe, je trouve qu’on joue à un très bon niveau ensemble, on est dans une dynamique où tout le monde se pousse vers le haut. Avoir plus de responsabilités sur le terrain, c’est quelque chose qui me plaît beaucoup.
En ce moment, je suis un peu blessé à l’épaule, mais je continue à jouer. Ensuite, on va travailler dessus avec les médecins pour que je n’ai plus de soucis et être prêt, d’abord pour la fin de saison avec le PFBB en NM1, puis pour la saison prochaine évidemment.
Sur cette saison prochaine justement, c’est une année charnière car vous pouvez signer professionnellement : quel est votre objectif en termes de niveau ? Un club espoirs en Betclic ELITE, en Pro B, une expérience à l’étranger ou en NCAA ?
Les Etats-Unis et la NCAA ne m’inspirent pas plus que ça. Ce que je recherche, c’est le meilleur projet pour moi, qui me permettra de jouer et de me développer correctement. Je suis plus attiré par le niveau professionnel, et de plus j’ai déjà joué contre des équipes de pros en NM1. Mon objectif, c’est de jouer avec les pros, je veux me confronter au monde professionnel.
« J’admire Andrew Albicy pour sa défense »
Sur un plan plus personnel, comment vous définissez-vous comme joueur ? Quels sont vos points forts et ce qui doit être amélioré dans votre jeu ? Et quels sont vos modèles dans le basket ?
J’y reviens souvent, mais ma défense fait partie de mes points forts. J’ai un jeu qui est basé sur la vitesse, sur la contre-attaque et le jeu rapide. Donner du rythme en défense pour bien attaquer, c’est ce qui me réussit. Après, il faut que je sois plus constant dans mon shoot et que je sois plus un leader vocal, ce n’est pas encore un point que je maîtrise.
J’essaie de m’inspirer de plein de joueurs différents pour ajouter des choses à mon jeu : j’admire par exemple Andrew Albicy pour sa défense, Kyrie Irving ou Damian Lillard pour l’attaque, leurs moves, leur façon de créer le jeu et d’attirer les défenses. Certains coachs du Pôle m’ont comparé à Théo Maledon (passé par le PFBB entre 2015 et 2017), ce qui fait toujours plaisir. Être comparé à de grands joueurs comme eux, c’est très gratifiant.
Sur cette fin de saison, quels sont vos objectifs avec le Pôle France, et avez-vous en ligne de mire l’EuroBasket U18, qui se déroule cet été en Turquie ?
L’objectif avec le Pôle, c’est de se maintenir numériquement en NM1, même si le club est assuré d’office de se maintenir. Il faut qu’on continue à progresser en équipe, et aussi sur le plan individuel, je vais aussi continuer de soigner ma blessure. L’EuroBasket reste un objectif majeur, c’est un grand tournoi avec tous les meilleurs joueurs d’Europe qui jouent, c’est toujours un plus de se confronter à ce qui se fait de mieux.
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