Victor Wembanyama : « Les défenses ciblées sur moi, ça a atteint un seuil inédit »

Victor, comment se présente la Leaders Cup ? Vous arrivez très diminué avec seulement six joueurs professionnels…

Comme souvent dernièrement… On s’adapte, on fait comme on peut et on ne se cherche pas d’excuses. Dès qu’on met les pieds sur le terrain, c’est pour gagner. Ça donne une motivation supplémentaire de se dépasser soi-même. C’est l’occasion pour certains profils de l’équipe de se révéler, plus qu’ils ne le sont déjà, ou d’exploser. C’est un titre, on va le jouer à 100%. Après, c’est compliqué à l’entraînement, puisque l’on est diminué, avec beaucoup d’Espoirs pendant les séances. C’est difficile de préparer les matchs. Les temps de jeu sont augmentés, naturellement. Il y a toujours des moments compliqués pendant la saison, on en vit un actuellement. Le tout, c’est de savoir rebondir.

Que changent les absences de Tremont Waters et d’Hugo Besson pour vous ?

Quand on enlève des cadres de notre jeu collectif, les défenses se concentrent encore plus sur ceux qui restent sur le terrain. Personnellement, comme vous me posez la question, je sais que les défenses sont encore plus adaptées sur moi que jamais, d’autant plus qu’il y a des absents. Mais ce n’est pas grave, j’ai l’habitude.

« Nanterre ne m’avait pas emmené à Disney car je devais me concentrer sur le lycée »

Avez-vous l’impression que les défenses sont encore plus focalisées sur vous ?

C’était assez progressif mais j’ai l’impression que ça a atteint un seuil là (il rit). Je pense au match contre Blois, par exemple, où c’était systématiquement deux joueurs sur moi. Mais j’en profite pour ressortir la balle.

Vincent Collet a clairement sous-entendu mercredi à Monaco que vous ne gagnerez pas la Leaders Cup…

(il réfléchit) Je n’y ai pas prêté attention. C’est son avis, pas le mien.

« Bilal Coulibaly a clairement un profil NBA »

Est-ce particulier de retrouver l’ASVEL ?

Non, pas vraiment. On pourra dire qu’il y aura un sentiment particulier quand je retournerai à l’Astroballe.

Êtes-vous déçu de ne pas être à Disney ?

Oui, vraiment. J’ai un souvenir d’il y a trois ans quand j’ai commencé à être intégré au groupe pro à Nanterre. Mais on ne m’avait pas emmené à Disney car je devais me concentrer sur le lycée. C’est resté une petite frustration de ne jamais y être allé, si j’avais un peu plus révisé (il sourit).

Bilal Coulibaly est en train d’exploser depuis quelques semaines. Que pouvez-vous en dire ?

Il n’y a rien qui me surprenne. Je pense même que, sans que ce soit important, cette reconnaissance médiatique aurait dû arriver bien plus tôt dans la saison. Entre-nous, on sait très bien qui est Bilal. La plupart d’entre nous, on connait presque plus son potentiel qu’il ne le connait lui-même. Pour moi, il est clairement un profil NBA. Et si je peux parler de la draft… (il s’arrête) Oh non… Mais très haute cote à la draft ! Dès cette année ? Peu importe.

Qui est Bilal Coulibaly, l’autre pépite des Metropolitans 92 ?

Vincent Collet :
« Victor est moins régulier dans sa domination en attaque »

« Il perd 7 balles, dont 3 sur des fautes offensives et d’autres où il a trop voulu dribbler devant des joueurs qui ne le permettent pas forcément. Les Chima Moneke et John Brown, il ne fait pas bon s’amuser devant eux. Ça fait longtemps que Victor Wembanyama est devenu une cible. Mais disons que notre affaiblissement facilite la tâche de nos adversaires. Le cas Waters était à prendre en considération par toutes les équipes, et à un degré moindre, Hugo mettait de la pression sur la défense adverse et limitait celle-ci sur la façon d’entourer Victor.

Aujourd’hui, il est très contesté dans ses prises de position et quand il a la balle, il est de suite très entouré. Ce sont des situations un peu difficiles qu’en début de saison. Tout le monde savait qu’il allait être un grand joueur mais il y a quand même eu un effet de surprise qui est forcément terminé. Quand tu fais entre 25 et 30 d’éval pendant huit matchs consécutifs, tu ne peux pas espérer que les adversaires te laissent continuer à le faire. Maintenant, il faut qu’on arrive à trouver ensemble les solutions pour s’adapter et continuer à performer. Ce qu’il arrive à faire sur certaines occasions, moins à d’autres. Il y a moins de régularité dans sa domination en attaque qu’en novembre – décembre. Cela n’affecte pas les aspects défensifs. »

À Saint-Chamond,