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ITW Noah Penda : « La NBA est mon objectif n°1, et l’EuroLeague le n°1 bis »

Betclic ÉLITE - Noah Penda a pris une année de plus que ses collègues de la génération 2005 pour se développer en France, avant de tenter sa chance à la Draft NBA. Un choix judicieux, puisqu'il a été nommé All-Star pour sa première saison dans l'élite et qu'il fait partie d'une équipe du Mans qui performe (6e à mi-saison). Interview.
ITW Noah Penda : « La NBA est mon objectif n°1, et l’EuroLeague le n°1 bis »

L’avenir de Noah Penda s’annonce brillant

Crédit photo : Flavien Portat

Quelques heures avant son premier match de championnat de l’année 2025 face à Gravelines-Dunkerque (victoire 83-78 du Mans malgré le petit match de Penda : 2 points et 3 pertes de balle en 22 minutes), Noah Penda (1,99 m, 20 ans) nous a accordés une demi-heure d’interview. L’ancien ailier de Vichy réussit une très bonne première saison dans l’élite avec le MSB (9,6 points à 42,2% aux tirs (dont 32,6% à 3-points), 5,3 rebonds, 2,5 passes décisives, 1,7 interception et 1,3 contre en 27 minutes de moyenne), récompensée par une sélection au All-Star Game. Une saison qui le met sur une bonne rampe de lancement vers la Draft NBA en juin prochain, où il est pour l’instant pronostiqué autour de la 40e place.

Noah, pour commencer, comment te sens-tu en ce moment, dans ton basket et en dehors ?

En ce moment ça va. J’ai eu mon anniversaire il y a pas longtemps (le 7 janvier), 20 ans, ça fait bizarre je suis un peu vieux… La pause m’a fait du bien parce que je commençais à sentir l’accumulation de la fatigue du début de saison. Je trouve que j’ai un peu baissé en régime sur le mois de décembre, mais là je pense que je suis prêt à rebondir. On va voir ça avec le match de ce soir.

Ce soir il y a un duel qui t’attend avec un adversaire que tu connais bien, avec qui tu as joué cet été en U20 : Roman Domon. Ça te donne une motivation supplémentaire ?

Toujours. En plus on va être matchés sur le poste 3. On se l’est dit cet été, car on était dans la même chambre avec Roman. On attend ce moment depuis cet été. On s’est déjà joués deux fois en pré-saison, une fois à Bourges et une fois à Sablé. Pour l’instant il y a 2-0, donc on vise le 3-0 ce soir [sourire] […] De manière générale, j’ai toujours une motivation supplémentaire quand j’affronte mes gars. Contre Cholet avec Mohamed Diawara, Nancy avec Zacharie Perrin, Saint-Quentin avec Nolan Traoré, même Poitiers en amical avec Ilane Fibleuil… Tous les mecs de ma génération, avec qui j’ai déjà joué à un moment donné. Il y a toujours un petit match dans le match. Forcément tu y penses dans un coin de ta tête, même si tu ne te prépares pas différemment.

Il y a du trashtalk entre vous ?

Ouais [rire]. Pas avec tout le monde, mais avec Roman particulièrement, parce qu’il est connu pour avoir une très grande gueule. Tous les coachs Espoirs vont te le dire, je pense que c’est le joueur le plus détesté des Espoirs. On verra sur le terrain, mais avec Roman ça se trashtalk oui. Après moi je ne trashtalk pas beaucoup, je répond quand l’autre commence. Mais à la fin du match on redevient amis.

On est à mi-saison, quel bilan fais-tu collectivement et individuellement ?

Collectivement c’est un plutôt bon début de saison. On a réussi à prouver qu’on pouvait accrocher des meilleures équipes, on a battu Monaco, Paris… Maintenant il faut qu’on réussisse à ne pas surperformer uniquement contre les grandes équipes. Il faut aussi qu’on le fasse contre les équipes de notre niveau, ou inférieures. Par exemple, la défaite contre Nancy (85-96) nous a fait mal. On ne serait pas aussi indécis sur la Leaders Cup si jamais on avait pris cette victoire. Il faut qu’on soit plus constants dans les efforts à chaque match. Mais au moins on a réussi à montrer qu’il y avait de grandes attentes autour de nous cette saison.

Après individuellement, je suis plutôt satisfait de mon début de saison. Enfin non, pas satisfait. Je suis satisfait de certaines choses, de certains objectifs que je m’étais fixé comme d’être à au moins 30% à 3-points (32,6% avec trois tentatives par match). Je voulais aussi réussir au moins les mêmes statistiques que l’année dernière en Pro B. Je fais même un peu mieux. Maintenant, j’aimerais bien évoluer dans mon jeu. Devenir plus constant pour être un vrai joueur professionnel. Il ne faut pas que j’ai de hauts et de bas. Mais c’est plutôt positif.

Quels sont tes principaux axes de progression, les aspects de ton jeu que tu cibles ?

La prise d’initiative. J’ai réussi à me développer suffisamment pour devenir une menace offensive à trois niveaux (tirer, dribbler ou passer). Mais ma prise de décision doit être plus sèche, il y a encore des mauvais choix ou des moments où je n’assume pas ma propre décision. Sinon défensivement c’est bien ce que je fais, il faut que je continue.

Tu t’attendais à réussir aussi “facilement” la transition entre la Pro B et la Betclic Élite ?

Physiquement, la Pro B est plus dure que la Pro A. Là-dessus je savais que je serais prêt. Après je ne peux pas dire que la transition ait été facile. J’ai quand même trouvé les matchs de pré-saison difficiles au début, même si j’ai réussi à m’adapter rapidement. Après j’ai commencé par l’ASVEL donc ce n’est pas un bon point de repère… Mais je trouvais qu’il y avait beaucoup moins de place pour la réflexion, ça m’a un peu déstabilisé. Honnêtement je peux remercier mes coéquipiers qui m’ont beaucoup aidé, en m’encourageant à prendre des décisions, et en me soutenant quand je les prenais.

Et ton coach Guillaume Vizade aussi, qui te connaît par cœur maintenant… Quelle relation avez-vous ?

Évidemment, évidemment [sourire], mais lui c’est depuis la Pro B. On a une excellente relation, mais je n’ai pas l’impression qu’elle soit privilégiée. J’essaye de lui rendre tout ce qu’il me donne, donc ce n’est pas comme si il y avait du favoritisme. J’essaye de lui donner une raison de me mettre sur le terrain.

Est-ce qu’il y a des discussions sur ton avenir en tant que joueur ? Te donne-t-il des conseils afin de développer ton jeu pour préparer ton avenir, et pas seulement pour les besoins de l’équipe dans l’immédiat ?

Oui. C’est lui qui m’encourage à prendre plus de tirs par exemple. On en parlait avec mon agent, c’est rare d’avoir un coach qui t’encourage à prendre plus de tirs que ce que tu prends. C’est vrai que sur certains matchs je peux avoir un volume de tirs assez faible. Je sais que c’est mon style de jeu, mais parfois je refuse quand même pas mal de tirs. Il m’a demandé de me développer sur certains points, mais pour moi plus que pour l’équipe.

Par exemple, si l’adversaire me laisse tirer, que j’ai un tir à prendre mais que je ne le sens pas, il va me dire : “Tu dois tirer. Que tu le mettes ou non, ça reste un tir construit, donc l’équipe sera prête à aller au rebond. Et si toi tu le mets, ça va te mettre en confiance”. Sur rebond défensif il me conseille aussi de partir en dribble plutôt que de chercher un meneur pour remonter la balle. Il y a plein de choses comme ça qui m’ont beaucoup aidé.

Maintenant que cela fait trois ans que tu es avec lui, est-ce que tu appréhendes d’avoir un nouveau coach la saison prochaine ? Qui ne saura peut-être pas aussi bien t’utiliser…

J’essaye de ne pas y penser, mais c’est vrai que des fois je me pose la question. J’appréhende un peu, je me demande comment ça va se passer, comment fonctionnent les autres coachs au final. Car même quand j’étais avec Lamine Kebe à l’INSEP, il y avait aussi cette relation où il m’encourageait, me poussait. Je n’ai jamais connu de coach qui avait une méthode différente depuis que je suis passé dans le monde professionnel.

Une relation coach-joueur qui dure depuis la saison 2022/23 à Vichy (photo : Laurent Staskiewicz)

Tu t’es présenté à la Draft 2024 avant de te retirer, contrairement à quatre joueurs de ta génération 2005 qui ont été draftés. C’était une volonté de ta part de prendre une année de plus pour arriver vraiment prêt, vraiment NBA ready ?

Je pense que j’aurais été NBA ready l’année dernière. Mais c’est surtout par rapport au rôle qu’on m’aurait accordé. J’aurais été au second tour, voire non-drafté avec un two-way contract. Il fallait d’abord que je prouve en Pro A. L’année dernière j’étais capable, mais je n’avais pas encore prouvé à un vrai niveau.

Il y a un débat autour du fait que les Français arrivent peut-être trop tôt en NBA, dès leur première année d’éligibilité. Et parfois ils se retrouvent déçus par leur temps de jeu. Evan Fournier disait par exemple qu’il fallait dominer en France et en Europe avant d’aller en NBA, et ne pas se précipiter. Qu’en penses-tu ?

C’est le problème du recrutement maintenant. Tout se fait sur le potentiel plutôt que les performances à l’instant T. Avant on voulait des gens prêts à contribuer, maintenant certaines équipes font exprès de perdre pour prendre un haut joueur et le développer. Je pense que chacun doit analyser la situation dans laquelle il va être mis. Pour moi c’est difficile de se développer en tant que joueur si tu ne fais pas des vrais matchs de basket, comme en G-League. C’est bête d’aller là-bas et de se dire qu’on va faire des années en G-League sans jouer en NBA, en espérant que ça se débloque un jour. Je pense que c’est plus important de se développer avant, pour arriver là-bas prêt.

Est-ce que tu as des inspirations en NBA ?

Guerschon Yabusele est mon joueur préféré depuis un moment. Après je regarde chez tout le monde. Je suis un joueur qui peut faire beaucoup de choses, donc je dois m’inspirer de tout le monde de manière différente. Par exemple, j’ai regardé le jeu au poste de Kevin Garnett, mais aussi la façon dont Luka Doncic utilise son corps pour combler son manque de vitesse. J’essaye aussi de reproduire le tir sans descendre de Nico Batum. Ça peut aller de poste 1 à poste 5. Je pense qu’il y a du bon à prendre chez tout le monde.

D’ailleurs tu as fait des workouts avec des franchises NBA l’année dernière, ça s’est bien passé ? Est-ce que tu as gardé contact avec certaines ?

J’imagine qu’ils me surveillent, mais je n’ai pas de contacts non. J’ai fait six workouts (Boston, Brooklyn, Miami, Milwaukee, Portland, Sacramento) en dix jours. L’enchaînement était dur. Surtout que j’étais en fin de saison parce qu’on avait joué les demi-finales avec Vichy. Il n’y avait que dix jours avant la Draft, et les voyages sont hyper longs. Je pense que je n’ai pas fait ces workouts dans les meilleures conditions. Mais ça s’est plutôt bien passé.

Comment se passe concrètement un workout NBA ?

C’est du 3-contre-3, des tirs… En fait, ce n’est même pas du vrai basket. Il n’y a qu’à Milwaukee où on a fait du 5-contre-5. C’était mon dernier workout et c’est celui qui s’est le mieux passé. Il y a aussi des exercices individuels, sur des floaters, du tir à 3-points, des lancers-francs, quelques dunks… Ça dure une heure et demie je pense. Tu arrives le matin et tu as toutes les batteries de tests physiques, de détente, de coordination des yeux, de réactivité… Il y a un échauffement et après c’est parti, tu joues. J’ai joué contre Jared McCain [Philadelphie], Armel [Traoré], Dillon Jones [Oklahoma City], DJ Burns, Allen Flanigan, la recrue de La Rochelle… J’ai aussi croisé Neal Sako qui allait en Summer League.

Tu en gardes une bonne expérience ? Tu sais ce que tu devras faire mieux cette année ?

Oui, le cardio [sourire]… Il ne faut jamais s’arrêter de courir dans un workout. Même si je considère avoir un bon cardio et une bonne activité en France, arrivé là-bas j’avais l’impression d’être loin derrière. Ils m’ont vraiment impressionné par leur intensité physique, leur dureté, leur côté athlétique.

Est-ce que tu considères faire partie d’une génération dorée ? La génération 2004/2005 française…

Franchement, c’est fou. Je pense qu’on est dans le haut de la vague en termes de joueurs sortis. Il faut en profiter, pour essayer de propager le basket français. C’est un de mes objectifs. C’est forcément beaucoup grâce à Victor [Wembanyama], qui a intéressé les gens au basket. L’Accor Arena de Bercy n’aurait jamais été pleine il y a quelques années pour un match de basket. Maintenant les non-fans de basket se déplacent. Ça me fait plaisir de faire partie de ce mouvement.

Les étés en équipe de France de jeunes avec toute cette génération ne vont pas te manquer ?

On va se retrouver sur les terrains, mais oui ça va me manquer [sourire]. Surtout les moments passés en dehors, en préparation. Que ce soit à l’INSEP en U19, ou au Temple-sur-Lot où on est venus tout le temps depuis les U14.

Maintenant ton rêve est de passer à l’équipe de France adulte ?

On croise les doigts, mais oui c’est mon objectif. Maintenant que j’y ai mis un pied [en étant partenaire d’entraînement], je me dis que c’est possible. À partir du moment où Boris Diaw m’a appelé, c’est devenu un objectif à chaque opportunité que j’aurai. Ça s’est super bien passé. Même sur le peu de temps qu’ils avaient, j’ai beaucoup appris et profité.

Quels sont tes objectifs de carrière au global ?

Je veux juste qu’on se souvienne de moi comme un grand joueur. De faire partie des plus grands. Peu importe où ça sera, en EuroLeague ou en NBA. La NBA en objectif n°1, et l’EuroLeague en n°1 bis on va dire.

L’avis du coach Vizade : Noah Penda le « sachet de thé »

« Je veux qu’il soit lui-même et qu’il prenne du plaisir. Il a un panel très complet de choses qu’il peut faire sur le terrain, et il peut progresser sur chacune. Beaucoup de choses qu’il produit aident l’équipe, et je pense que toute sa carrière sera construite autour de ça. C’est un couteau-suisse qui peut aider à la passe, au rebond, aux interceptions, défensivement, à la connexion par son jeu de passes…

C’est plutôt quelqu’un qui cherche à prendre les bonnes décisions sur le terrain. Dès qu’on le met dans un environnement, c’est comme un sachet de thé : il infuse et puis il s’adapte rapidement au niveau. Ça a été vrai en Nationale 1, en Pro B et maintenant en Betclic Élite. »

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silk
Encore un qui va se perdre en traversant l'atlantique...
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toto72
Poste 3 trop lent pour réussir en NBA. En 4, trop petit.
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tripledouble23
Batum avait quasi les mêmes stats avant de partir aux US !
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jamesnaysmith
Ceux qui mettent dans la tête à ce type de joueurs, qu'ils pourraient rejoindre la NBA sont, au bas mot, des salopards.
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elsinger
Je crois qu'ils l'ont déjà en tête avant qu'on leurs dise!
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golo72
Surement que son coté glue guy bon partout sans être excellent dans une catégorie particulière pourrait le desservir pour avoir un vrai rôle en nba ou l'on cherche avant des joueurs catégorisé excellent dans un domaine spécifique. Un vrai très bon joueur d'une maturité assez hallucinante pour son âge et qui à l'air d'avoir la tête sur les épaules et avec une certaine modestie / timidité sur un terrain. En nba son impact physique sera moindre qu'en europe, s'il ne perce pas en nba (faut un coup de chance et etre au bon endroit au bon moment) il fera un excellent joueur en europe/ Euroligue et pour l'equipe de france.... Pour la comparaison Batum: Batum faisait un peu mieux au même âge dans une équipe qui jouait l'euroligue ne l'oublions pas et surtout Batum avait un profil athlétique longiligne et un profil de développement possible en poste 2/3 en NBA, Penda de par son physique ne semble pas pouvoir faire fantasmer les équipes nba pour le voir glisser réellement en poste 2/3....On parle malheureusement avant tout de potentiel en nba et pas de joueur nba ready
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