« Encore une soirée gâchée » pour la SIG Strasbourg, la pire équipe aux balles perdues du championnat
Meilleur marqueur strasbourgeois, Dominic Artis (14,3 points) incarne le manque de fiabilité de la SIG dans le money-time
À Strasbourg, le problème est identifié depuis longtemps : 15,4 balles perdues par match pour la SIG, la pire équipe dans le domaine en Betclic ÉLITE. Même la saison dernière, personne ne gaspillait autant de possessions. Beaucoup trop pour avoir de hautes ambitions, même si cela n’a pas empêché l’équipe alsacienne de composter son billet pour la Leaders Cup.
Vendredi, pour entamer la phase retour, les joueurs de Laurent Vila ont d’abord montré de vrais progrès contre Bourg-en-Bresse. Une balle perdue dans le premier quart-temps, seulement quatre à la pause, c’était très bien. Puis cinq dans le troisième quart-temps, cela commençait à sentir la pente glissante… Mais alors, que dire du money-time proposé par la SIG ? De ce point de vue-là, il a été désastreux. Pendant les quatre dernières minutes et vingt secondes, Strasbourg n’a pas marqué le moindre point, de 70-67 à 70-76, avec une affreuse séquence à 0/6 aux tirs et six ballons perdus, explorant tout l’éventail des possibilités : Maxhuni qui se le fait chiper dans les mains par Nelson, Kruslin qui envoie une mauvaise passe au poste à Chikoko, personne qui ne vient au secours de Maille empêtré dans une prise à deux, Artis qui s’emmêle les pinceaux, une remise en jeu au-delà des cinq secondes… Au total, la JL a marqué 20 points sur contre-attaque.
Quel leader ?
Ce qui renvoie au constat de l’absence d’un leader, encore criant vendredi, notamment du côté de la ligne arrière où le niveau d’Edon Maxhuni (5 points à 2/6 et 4 passes décisives)) interpelle depuis de nombreuses semaines, tandis que Dominic Artis est loin de faire l’unanimité (5 points à 2/9 et 4 passes décisives). Dans la raquette, Brice Dessert (5 points à 1/7 et 6 rebonds), en difficulté au poste bas, peine à retrouver son impact de l’automne depuis sa blessure tandis que le SIGMan du mois de décembre, Jeff Roberson a malheureusement renoué avec ses anciens standards (1 point et 3 fautes en 8 minutes). Si la SIG doit opérer un choix dans un effectif de douze professionnels certainement trop fourni pour une équipe jouant un match par semaine, l’intérieur américain semble être le premier fusible…
Désormais lestée de trois défaites d’affilée (70-76 contre la JL Bourg), la SIG risque de glisser hors du Top 8 ce week-end. D’autant plus problématique que le calendrier à venir est démentiel avant la prochaine trêve internationale : déplacements successifs à Villeurbanne et chez le leader Cholet, avant de recevoir l’AS Monaco… De quoi laisser présager d’un bilan (actuellement de 7v-9d) aux tonalités très négatives fin février s’il n’y a pas un déclic d’ici là…
Les impressions de Laurent Vila :
« Nos démons sont revenus à la fin »
Laurent, quelle est votre réaction après cette défaite sur le fil contre Bourg-en-Bresse ?
Même s’il y a des points positifs, c’est de trouver des satisfactions. On était là pour gagner le match et on a fait un certain nombre de choses qui auraient pu nous permettre de le faire. Mais malheureusement, pour quelques ballons perdus à la fin, des défenses où l’on se troue et quelques rebonds offensifs abandonnés, on laisse Bourg-en-Bresse revenir et passer devant. Il y a un sentiment mitigé, c’est encore une soirée gâchée. C’est dommage parce que je pense qu’on fait un bon match. On a vraiment embêté Bourg dans le jeu d’attaque et on a été cohérents défensivement, où l’on est sur la bonne voie. Mais comme à Saint-Quentin, les balles perdues nous pénalisent trop. 17, c’est beaucoup trop.
Comment expliquez-vous cette fin de match ratée ?
On est fragiles et fébriles. Perdre ne va pas nous aider. On s’est mis une forme de pression, qui doit être positive, car on voulait retrouver le chemin de la victoire. Mais nos démons sont revenus à la fin, il va falloir vite les chasser.
Cette fragilité est notamment incarnée par ceux censés être vos leaders, Dominic Artis et Edon Maxhuni…
Ils perdent des ballons, comme d’autres, comme JB Maille ou Krule (Filip Kruslin). C’est plus un problème d’équipe que le fait de cibler des joueurs. La résultante, c’est qu’on perd trop de ballons, et on le sait depuis un moment. Malheureusement, c’est ce qui nous faire encore défaut. Dans les moments clefs, on doit être maîtres du ballon et meilleurs gestionnaires.
Y-a-t-il un sentiment d’urgence qui s’installe, alors que votre calendrier avant la trêve est incroyablement costaud (ASVEL – Cholet – Monaco) ?
Ce ne sont que des gros matchs. Ça nous permet de rester sous tension car on sait qu’on est, entre guillemets, en danger. Je ne dirais pas que c’est le meilleur calendrier possible mais il faut jouer tout le monde de toute façon… On va essayer de prendre quelques matchs. Ce n’est pas le calendrier qui est dommageable, plutôt le fait de lâcher quelques rencontres alors qu’on n’est pas loin. On rivalise bien avec les adversaires. Il faut maintenant valider ce qu’on fait par une victoire et se retrouver avec du positif. Le sentiment d’urgence est de toute façon présent à chaque match puisque chaque rencontre compte.
Propos recueillis à Strasbourg,
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