Matthew Strazel quadruple champion de France à 21 ans : peut-il devenir le joueur le plus titré de l’histoire ?
Matthew Strazel sous les confettis, image classique du mois de juin en Betclic ÉLITE
Comment appelle-t-on cela ? Un quadruplé ? Un four-peat ? « On parle de back to back to back to back », tranchait Matthew Strazel en zone mixte, casquette de vainqueur en travers de la tête et médaille d’or autour du cou.
À seulement 21 ans et 10 mois, un âge où certains de ses homologues ne savent pas encore vraiment s’ils pourront réellement faire carrière, Matthew Strazel possède un palmarès à faire pâlir d’envie 95% des autres basketteurs. Le voici désormais quadruple champion de France (de 2021 à 2024 !), en plus de ses deux Coupe de France (2021 et 2023). « On pourrait croire que c’est facile », glissait-il, exfiltré in extremis des célébrations et de la séance photo pour venir se confier sur cet accomplissement historique. « On pourrait croire que c’est les équipes qui font que… Mais c’est vraiment dur d’aller chercher ce titre, c’est le travail de toute une année. »
« On pourrait croire que c’est facile »
Pourtant, lui aurait toutes les raisons du monde de penser que c’est facile. Lancé en pro en octobre 2019 par Zvezdan Mitrovic à l’ASVEL, il n’a jamais connu une autre conclusion que le titre de champion de France sur les saisons qui sont allées au bout (hormis 2020 en raison du Covid, donc). Avec toujours des histoires différentes en finale. En 2021, pour son premier trophée avec l’ASVEL, l’absence de Thomas Heurtel (déjà parti en équipe de France) lui avait permis de gratter 14 minutes à Rouen face à la JDA Dijon sur un match sec (1 point, 2 rebonds et 2 passes décisives). L’année suivante, utilisé avec parcimonie (3 points en 12 minutes sur quatre des cinq rencontres possibles), il avait fini en larmes à l’Astroballe, terrassé par l’émotion d’un Épilogue homérique face à… l’AS Monaco (84-82).
Puis il est ensuite passé à l’ennemi, en forme de prise de la guerre de la Roca Team face à l’éternel bourreau rhodanien. Courtisé par Limoges ou Gravelines-Dunkerque, Strazel avait pourtant choisi le projet de l’armada monégasque et l’on se demandait bien où il pourrait bien trouver du temps du jeu au sein de la pléthorique ligne arrière de l’ASM. Mais il a largement explosé ses moyennes de temps de jeu par rapport à l’ASVEL, surtout en playoffs. Lors du sweep contre les Metropolitans 92 en 2023, il apportait 8,7 points et 3 passes décisives en 19 minutes de moyenne. Cette année, ce fut du même acabit face à Paris : 8,5 points et 2 passes décisives en 19 minutes, avec une pointe à 12 unités mercredi lors du Match 4 (115-76), son record parmi ses 12 apparitions en finale de Betclic ÉLITE.
Dans la lignée d’André Tondeur et Richard Dacoury
Quatre titres de champion à 21 ans, cela donne forcément des idées pour la suite. Une précocité inédite qui pourrait permettre de légitimement ambitionner aller chercher le record commun d’André Tondeur et Richard Dacoury, tous deux sacrés à 9 reprises, et devenir le premier joueur de l’histoire avec 10 titres. Mais le natif de Bourg-la-Reine a d’autres plans en tête pour son avenir, à une période où les carrières ne se font plus intégralement en France. « Je n’y pense pas trop car je ne crois pas faire neuf saisons en Betclic ÉLITE », réfute-t-il. « Et même si j’en faisais neuf, il faudrait que je sois champion neuf fois de suite… Donc il y a peu de chances que je le batte mais sait-on jamais ?! Si je reviens après être parti à l’étranger, pourquoi pas ! » Le Monégasque a déjà fait mieux que son illustre aîné limougeaud sur certains aspects : jamais le Dac’ ne s’était offert un quadruplé, cantonné au mieux à deux triplés. Ainsi, l’ancien minot de Marne-la-Vallée est devenu le premier joueur de l’ère LNB à remporter quatre fois d’affilée le championnat, un exploit déjà réalisé par André Tondeur avec Mulhouse lors d’une autre époque (entre 1928 et 1931).
Avant qu’il ne parte fêter ce nouveau trophée dans la nuit parisienne, on a demandé à Matthew Strazel comment il réagirait lors de la première saison qu’il terminerait sans titre de champion au bout… L’international (2 sélections) a ri puis a répondu. « Qui sait… Peut-être que cela n’arrivera jamais une saison sans titre ?! En tout cas, c’est ce que je me souhaite. J’espère continuer à gagner des trophées, peu importe où je suis, peu importe avec quelle équipe je suis. Je ne m’en lasse pas. J’espère que ça ne continuera et que ce n’est que le début ! » Ses derniers mots sur X ressemblent ensuite à une vraie promesse pour l’AS Monaco, avec qui il est encore sous contrat : « À l’année prochaine ! » Cinq titres consécutifs, ça, même André Tondeur ne l’a jamais fait…
Back 2 Back 2 Back 2 Back 🏆🏆🏆🏆
Merci à tous pour le soutien 🙏🏽
À l’année prochaine ❤️❤️— Matthew STRAZEL (@mtwbucket32) June 12, 2024
Les quatre titres de Matthew Strazel en photos
À Paris,
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