Les Bleus qualifiés dans la fournaise de Jazine : l’acte fondateur de l’ère Fauthoux ?
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La joie des Bleus, qualifiés pour l’EuroBasket 2025
Cela ressemblait bien à l’enfer promis. Une sorte de fournaise surpeuplée, avec des gens partout, absolument partout : dans les escaliers, entassés les uns sur les autres dans les tribunes, agrippés au plexiglas de protection. Tellement partout que nombre de détenteurs de tickets sont finalement restés coincés dehors, Jazine étant déjà trop remplie. Comment ? Mystère, forcément. En 2025, on peut donc encore entrer sans billet.
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À l’intérieur, pas de place non plus s’asseoir, avec des portes d’entrées congestionnées dès 19h15. Puis un voile de fumée s’est progressivement formé sous les lumières blanchâtres de Jazine, renforçant l’impression d’étuve, avec une odeur désagréable. Combien de cigarettes grillées dans l’enceinte ce vendredi soir ? Certaines choses ne changent toujours pas dans les Balkans. Un bon air pur pour jouer un match de basket…
Un 23e Euro d’affilée !
Une ambiance tellement rétro qu’on y a aussi vu des gestes d’un autre temps : des cris de singe sur des lancers-francs d’Amine Noua, des insultes racistes à l’encontre de Yoan Makoundou, reparti particulièrement remonté dans les vestiaires. En 2025, on peut donc encore être témoin d’actes aussi inacceptables…
Mais au milieu de cette fournaise, l’équipe de France s’est surtout appliquée à poser la climatisation. Cela ressemblait peut-être à un autre temps, à une plongée dans la Yougoslavie d’antan, mais on ne reviendra pas à l’ère glaciaire de 1975, la dernière fois que les Bleus ont manqué un championnat d’Europe. Pour la 23e fois d’affilée, les tricolores se sont qualifiés pour l’EuroBasket !
Pour cela, il aura fallu évacuer deux premières minutes très chaotiques, attaquée tambour battant par la Croatie (7-2). Mais les hommes de Frédéric Fauthoux ont eu un mérite fondamental : répliquer par un 9-0 pour ne laisser personne s’enflammer. En terme de moment clé, il faudra aussi évoquer le retour des vestiaires. Peut-être mal payés à la mi-temps (35-37), les Bleus ont livré quinze minutes de très haut niveau après la pause (58-71, avec un écart jusqu’à +15) : de l’intensité défensive, de la solidarité, du sacrifice, la recherche constante du meilleur tir possible. Les prémices du basket total voulu par Frédéric Fauthoux ?
« On a montré qu’on était une grande équipe ! »
« On a vraiment bien mis en place les consignes du coach », apprécie Théo Maledon. « Ce n’est jamais facile de trouver un vrai collectif après seulement deux collectifs mais on a tous adhéré au projet. Cela s’est vu car tout le monde a participé à ce succès. » Une vraie victoire d’équipe à 12, ou 11 plutôt, puisque Andrew Albicy n’a pas joué, même si l’on imagine bien que le capitaine a pesé dans le vestiaire. Il y aura eu du talent et de la maîtrise sur la ligne arrière (mention au trio Elie Okobo – Théo Maledon – Timothé Luwawu-Cabarrot), sauf pour la dernière minute), un vrai combat dans la raquette incarné par Bodian Massa, meilleure évaluation du soir (18) et surtout par le facteur X, Amine Noua.
Envoyé en premier sur Mario Hezonja, l’intérieur lyonnais s’est démené sur la star du Real Madrid, comme nombre de ses coéquipiers. Alors bien sûr, le capitaine croate a été exceptionnel, avec 37 points et 11 rebonds, mais il a fini par jouer seul, coupé du reste de ses coéquipiers, seule menace offensive sur la fin de la Croatie, officiellement absente pour la première fois de son histoire d’un EuroBasket, avec un public appelant à la démission du sélectionneur Josip Sesar. « Ce soir, je suis fier de mon équipe », pouvait clamer l’intérieur de Grenade. « Il y a eu des hauts et des bas mais on a gardé notre sang-froid jusqu’au bout. On a su rester sérieux. On a montré qu’on était une grande équipe ! »
Pour la grande équipe, on attendra le mois de septembre, surtout que ce groupe-là dans son ensemble a une durée limitée, mais l’équipe de France version Frédéric Fauthoux aura au moins réussi avec brio son premier test d’envergure. Un basket convaincant, un état d’esprit irréprochable et le précieux sésame pour l’EuroBasket en poche : non, on ne trouvera pas grand chose à redire de cette soirée. À part quelques actes isolés en tribune… « On va vite oublier ça avec la qualification », évacue Théo Maledon. C’était tout ce que l’on voulait.
"Bravo les gars !" 🙌
Les mots de Frédéric Fauthoux après la qualification acquise pour l'@EuroBasket 2025 🤩#TeamFranceBasket | #PassionnémentBleu | #EuroBasket pic.twitter.com/ZxYMIGq2Eb
— Équipes de France de Basket (@FRABasketball) February 21, 2025
À Zadar,
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