Clap de fin pour Ludovic Chelle, plus grande longévité du basket français
3 mai 2001 – 3 mai 2024 : exactement 23 ans sur les parquets professionnels pour Ludovic Chelle
Il n’était peut-être pas l’homme le plus âgé du circuit français, honneur réservé, pour six petites semaines, à Georgi Joseph. Mais il était celui à la plus longue carrière depuis la retraite d’Amara Sy. La première fois que l’on a vu Ludovic Chelle sur un parquet professionnel, c’était le 3 mai… 2001, lors de deux petites minutes à la fin d’un ASVEL – Antibes (97-84). Ce jour-là, il avait réussi son seul tir, tenté à 3-points, comme un symbole de ce qui allait faire sa qualité première pendant les deux décennies suivantes. À l’époque, aussi, il avait pour coéquipier le légendaire Michael Ray Richardson, désormais âgé de 69 ans ! 23 ans jour pour jour après cette première fugace apparition, l’arrière a disputé son dernier match en pro le 3 mai 2024 avec Pont-de-Chéruy en playoffs de Nationale 1 à Tours. Toujours compétitif, il a compilé 7 points à 60% en 17 minutes.
L’un des shooteurs les plus sûrs du basket français
Six semaines après, Ludovic Chelle (1,84 m, 41 ans) a publiquement confirmé qu’on ne le reverrait plus sur les parquets. « C’est avec un pincement au cœur mais une détermination sans faille que j’annonce la fin de ma carrière de basketteur », écrit-il sur Instagram, dans un long message, où les hommages qui se multiplient en réponse témoignent à quel point il a traversé les récentes époques du basket français. « Bravo mon gamin, on est tous fiers de toi », clame Éric Micoud, son vétéran au Paris Basket Racing, tandis que la nouvelle génération le remercie de sa transmission en dehors du parquet. « Merci de m’avoir tellement apporté », indique ainsi le néo-palois Seydou Ndiaye. « Un exemple de professionnalisme », synthétise William Howard, côtoyé au HTV.
En tout, Ludovic Chelle, c’est 24 saisons en pro, presque réparties équitablement entre les trois plus haut niveaux : 7 en Pro A, 10 en Pro B, 7 en NM1. Fort shooteur, capable de tutoyer les 45% à 3-points ou les 9 points de moyenne en Pro A (avec Roanne en 2004/05), l’enfant de Martigues a remporté deux trophées : le titre de champion de France Pro B en 2016 avec Hyères-Toulon et le titre de champion de France NM1 2017 avec Caen. Et une médaille qui témoigne que tout a démarré dans un autre temps : le bronze à l’EuroBasket juniors 2002, avec la génération Boris Diaw – Mickaël Piétrus – Ronny Turiaf. Quelques années plus tard, il a même fait honneur aux origines de sa mère en disputant l’AfroBasket 2009 avec le Mali, un pays dont son frère, Éric, était le sélectionneur de l’équipe nationale de football jusqu’au 13 juin dernier. Une fin abrupte pour l’aîné des Chelle, plus douce pour le cadet, qui, à bientôt 41 ans et 6 mois, avait bien mérité de tourner la page, même si ce n’était pas son intention initiale (voir ci-dessous)…
Le parcours de Ludovic Chelle :
- Avant 2000 : Martigues, Stade Marseillais et Antibes
- 2000/02 : Antibes (Pro A)
- 2002/04 : Paris Basket Racing (Pro A)
- 2004/06 : Chorale de Roanne (Pro A)
- 2006/09 : JL Bourg (Pro A puis Pro B)
- 2009/10 : Hermine de Nantes (Pro B)
- 2010/11 : ALM Évreux (Pro B)
- 2011/12 : SPO Rouen (Pro B)
- 2013/16 : Hyères-Toulon (Pro B)
- 2016/18 : Caen (NM1 puis Pro B)
- 2018/20 : Saint-Vallier (NM1)
- 2021 : Chartres (NM1)
- 2021/24 : Pont-de-Chéruy (NM1)
Futur entraîneur des Espoirs de Caen
Si Ludovic Chelle a décidé d’arrêter sa carrière de joueur, alors qu’il souhaitait initialement trouver un ultime défi après la rétrogradation en NM3 de Pont-de-Chéruy, c’est parce qu’il a reçu une offre qu’il ne pouvait refuser. Un coup de téléphone de Caen, son ancien club, là où il a rencontré sa femme. Pour accompagner le CBC en Pro B ? Non, pour structurer le centre de formation, aux côtés d’un autre nouveau venu, Romain L’Hermitte, ex-figure emblématique de l’US Mondeville.
Alors qu’il a obtenu son DEJEPS récemment, grâce notamment à l’Institut National de Formation de la FFBB, le natif de Toulouse aura une doublette casquette à Caen : entraîneur des Espoirs et responsable du travail individuel des joueurs de Pro B. Inclus dans le staff élargi de Stéphane Éberlin, le champion de France NM1 2017 (avec Caen) se formera également à la vidéo.
« Dans mon esprit, j’aurais même un triple rôle », confie-t-il à Ouest France. « Un plus personnel qui sera d’apprendre aux côtés du staff en place. Je suis un coach en devenir, en train de créer mon identité, ma philosophie. J’ai envie de transmettre ce que j’ai appris, je le faisais déjà lors des dernières années. Je serai là pour former des jeunes joueurs, en collaboration avec Eric (Béchaud) et Romain (L’Hermitte). Et ma priorité, avant de parler de basket, sera de faire d’eux des hommes ayant des valeurs qui leur permettront, plus tard, de vivre de ce sport ou de titiller le haut niveau. »
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