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L’odyssée nippone de Kyle Milling : « Aujourd’hui, tout le monde veut aller au Japon »

Japon - Sacré champion du Japon avec les Hiroshima Dragonflies, Kyle Milling s'apprête à vivre une troisième expérience au pays du soleil levant avec les Gunma Crade Thunder. L'ancien pivot du Hyères-Toulon Var Basket continue de s'épanouir en extrême orient. Plongée dans un championnat méconnu en pleine ascension.
L’odyssée nippone de Kyle Milling : « Aujourd’hui, tout le monde veut aller au Japon »

Kyle Milling avec Hiroshima lors de la BCL Asia

Crédit photo : FIBA

Il a quitté la France au printemps 2020, en pleine pandémie. Débarqué de Limoges fin 2018 après une année et demi à la tête de l’équipe, Kyle Milling a opté pour le Japon plutôt que Dijon afin de poursuivre sa carrière d’entraîneur. Un pays lointain, certes, que l’ancien du HTV connaissait cependant déjà très bien. « J’ai joué au Japon entre 1998 et 2000. Pour les Hitachi Honsha Rising Sun. Et j’ai adoré jouer là-bas. » Une première expérience que le natif de San Diego voulait revivre et à laquelle il pensait depuis un moment déjà. « Avant même que je ne signe à Limoges en 2017, j’étais en contact avec un agent qui travaillait avec le Japon. Donc quand ça s’est terminé au CSP, j’ai réactivé mes contacts. Et j’ai atterri à Yokohama. » 

Des salaires « bien meilleurs qu’en France »

Un retour au Japon plus évident à envisager aujourd’hui que par le passé. « Il y a 10 ans, on partait au Japon pour la fin de carrière. Aujourd’hui tout le monde veut y aller. On voit même des joueurs passer directement de l’EuroLeague au Japon, comme par exemple Arturas Gudaitis, qui jouait au Pana avant de rejoindre Tokyo l’été dernier. Et ça marche aussi dans l’autre sens, à l’image de DeShaun Thomas (2,01 m, 32 ans), passé de Tokyo à l’EuroLeague sous les couleurs de Munich il y a trois ans. » Et si le basket nippon pourrait « concurrencer » le championnat de France, d’Espagne ou d’Italie, le natif de San Diego n’oublie pas de souligner un autre avantage non négligeable. « Les salaires sont bons. Bien meilleurs qu’en France même. Ça démarre à 150-200K€ par an pour monter à 300K€, 500K€, 600K€ ou 700K€ la saison, voire plus encore pour les meilleurs. C’est aussi pour ça que tout le monde veut aller là-bas ! »

Un championnat lucratif dont on ne se fait « jamais couper ou presque », qui a aussi ses spécificités. Car en plus de jouer un minimum de 60 matchs par saison, hors Coupe et playoffs, la B-League réserve quelques originalités. « La saison est saucissonnée. On joue nos matchs par « blocs » et les rencontres s’enchaînent parfois très vite. On joue par exemple souvent en back to back le week-end. Avec un match le samedi, et un autre le dimanche contre la même équipe. » En matière de règlement, le championnat local réserve aussi quelques surprises. « Chaque équipe peut inscrire 3 étrangers sur la feuille de match. En revanche seuls deux peuvent fouler le parquet au même moment. » Une particularité qui ne manque pas d’« impacter le recrutement », le but pour chaque équipe étant d’avoir des étrangers capables de jouer « sur plusieurs postes ».

Kyle Milling Hiroshima FIBA 2
Kyle Milling et Hiroshima ont terminé troisième de la BCL Asia à Dubaï en juin (photo : FIBA)

Champion mais poussé vers la sortie par l’un de ses joueurs

Des particularités qui font aussi le charme d’un championnat « en plein essor », attirant « de plus en plus de téléspectateurs » et dont les infrastructures n’ont rien à envier à celles du vieux continent. « Les conditions de travail sont très bonnes. À Hiroshima, la salle d’entraînement et la salle de match nous étaient réservées. On avait notre propre salle de musculation. » Mais le coup de cœur de Kyle Milling pour le Japon dépasse largement les limites du terrain. « C’est un pays extraordinaire. Les gens sont profondément gentils et très accueillants. J’ai beaucoup d’amis japonais. »

Des amis qui « manqueront » hélas à l’ancien de l’AS Monaco, contraint de quitter Hiroshima malgré le titre acquis aux dépens d’Okinawa. « C’est une décision politique. Il était prévu qu’un de mes joueurs (Shogo Asayama), présent au club depuis 8 ans, prenne ma place sur le banc quels que soient nos résultats. Ce n’était vraiment pas évident à gérer. Le public, les fans, ont été surpris car ils n’étaient pas au courant. C’était acté en interne uniquement. » Un départ plutôt saugrenu dans un tel contexte sportif, qui n’empêche pas Kyle Milling d’être excité par le défi qui l’attend aux Gunma Crane Thunder. « Gunma est un club ambitieux. Le sponsor principal est Open House (géant de l’immobilier). Ils ont construit une nouvelle salle de 6 000 places, l’une des plus belles du pays. Le projet est très intéressant. Ils ont de bons joueurs japonais. On va avoir la pression du résultat (rires). Le club n’a jamais connu les playoffs mais à tout pour y arriver. »

La vie en « face time »

Une nouvelle aventure au Japon donc, loin de sa femme et de ses enfants. Une relation à distance et en « face time » que le père de famille a pris l’habitude d’entretenir. Et s’il n’a pas envisagé de retour en Europe cette année, le Franco-américain avoue avoir parfois le mal du pays. « Mes amis et ma famille me manquent. La vie sociale aussi. Et la langue n’est pas simple à acquérir ». Mais s’il est loin de la France, où réside sa femme, Kyle Milling est également loin des États-Unis, où évoluait cette année son fils Kane, promis lui-aussi à une carrière dans le basket.

L’aîné de la fratrie Milling vient en effet de boucler son cursus universitaire au sein de la fac d’UC Davis Aggies, où un certain T.J. Shorts a fait ses gammes, de belle manière (10,0 points, 3,9 rebonds et 1,4 passe décisive de moyenne). Une saison que son ancien joueur de papa a suivi tant bien que mal à distance une nouvelle fois. « Il lui a fallu un peu de temps pour s’adapter au jeu américain, fait de un contre un. Mais il a pris du muscle et cette année il a vraiment progressé. Il a gagné en agressivité. Mais je pense qu’il a vraiment le profil FIBA. Il a pour lui une vraie capacité à jouer collectivement, à faire l’extra-passe. » Un dernier exercice de qualité qui devrait lui ouvrir les portes du monde professionnel la saison prochaine selon son père. « Il a pris un agent américain et continue d’explorer des pistes en Europe. Il regarde la Belgique, la Pro B, la deuxième division espagnole, peut-être la troisième. » Des premiers pas en pro que le paternel suivra une fois de plus par connexion internet interposée.

Ainsi va la vie de Kyle Milling au Japon, ce pays qui lui plaît tant. Mais puisque toutes les bonnes choses ont une fin, le coach de l’année 2016 en Pro B le promet : « Un jour il rentrera ». Pour prendre place sur un banc d’EuroLeague ?

Commentaires


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thorir
Article intéressant, c'est des championnats qu'on connait évidemment assez mal. Par contre tous les joueurs/coachs te disent toujours que le niveau est aussi bon que celui d'où ils viennent, m'enfin quand le champion du japon s'en prend 30 face au champion du Liban en 1/2 F de BCL ASIE faut prendre avec quelques réserves le passage où la ligue japonaise pourrait concurrences la BE, Liga ACB ou la LEGA IT
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