L’AS Monaco fait plier l’ASVEL dans le dernier quart-temps
Après avoir répondu à ses obligations médiatiques, Mike James s’est enfoncé dans les coursives de l’Astroballe avec sa moue habituelle. Sans laisser lâcher le moindre sourire, ni laisser transparaître la moindre émotion. Avant de regagner le vestiaire monégasque, il est passé dans le hall où est écrit en grand « What drives me is winning championships (*) », cette phrase si chère à Tony Parker, sur le mur droit. Le meneur star de la Roca Team l’a regardée, discrètement, du coin de l’œil et a continué son chemin. Comme si gagner cette rencontre relevait d’une simple formalité.
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165 jours après avoir perdu le match 5 des finales de Betclic ÉLITE dans une Astroballe électrique, l’AS Monaco a en quelque sorte pansé ses plaies contre l’ASVEL. Ou tout du moins, elle a empêché Lyon-Villeurbanne de relever la tête. “On n’a pas pris notre revanche”, reprend Donatas Motiejūnas, l’intérieur monégasque. Avant de lâcher dans un sourire : « Si on affronte l’ASVEL en finale dans quelques mois et qu’on gagne le dernier match, là, ce sera le cas. »
Pendant que les pompiers évacuaient John Brown III (sternum) sur civière, T.J. Parker, entouré de Pierric Poupet à sa gauche et de Morgan Belnou à sa droite, a eu le temps de débriefer cette défaite frustrante et ce money time mal négocié (24-15) bien avant le coup de sifflet. Juste à côté du staff, Nando De Colo avait le regard dans le vide, quand Alex Tyus, plus pensif, se refaisait peut-être le fil de la rencontre.
Cette défaite, la 5e de suite en EuroLeague pour l’ASVEL, tient en deux chiffres que T.J. n’a cessé de répéter en conférence de presse. Les 21 ballons perdus et les 17 rebonds offensifs laissés à la Roca Team. Entre mauvaises passes et incompréhensions, les Rhodaniens ont offert un wagon de munitions supplémentaires à leur hôte du soir (71 tirs à 51 pour l’ASM). « C’est dur de gagner le match dans de telles conditions », résume le coach rhodanien. « Il faut qu’on fasse attention à ne pas reproduire ces erreurs. »
« Il faut avancer coûte que coûte »
John Brown III, symbole à la fois des carences de l’ASVEL et de l’abnégation monégasque, a scoré 8 points et capté 5 rebonds dans le seul dernier quart-temps, alors que les équipes étaient dos à dos (60-60, 30’). L’ancien intérieur de l’UNICS Kazan a arraché trois rebonds offensifs dans le money time avant de remettre, à chaque fois, dedans. « On n’a pas proposé le meilleur spectacle mais on a trouvé le moyen de l’emporter plutôt sereinement en deuxième mi-temps », valide Sasa Obradovic, le coach monégasque. « Je n’étais pas complètement satisfait de notre jeu car on a arrêté de faire tourner le ballon mais les rebonds offensifs nous ont été précieux. » Mike James, laissé sur le banc tout le dernier quart-temps, a été l’un des grands artisans de cette rencontre en inscrivant 17 points (dont 15 à la mi-temps) et en captant 4 rebonds. ll a également franchi la barre symbolique des 3 500 points en EuroLeague.
Portés par une grosse adresse en première mi-temps, les Rhodaniens n’ont jamais accusé plus de six points de retard (33-39, 17’) lors des trente premières minutes. « J’essaye d’oublier qu’on est dans une mauvaise passe, j’ai vu de bonnes choses ce (jeudi) soir, je veux rebondir et construire sur ce qu’on a vu », tente de positiver T.J. Parker. Par séquences, l’ASVEL s’est montré intense, courageuse et a réussi à contrecarrer les plans monégasques en jouant small ball, malgré un bon Donatas Motiejunas (17 points et 6 rebonds pour 17 d’évaluation). Les derniers espoirs, aussi minces soient-ils, ont été douchés par une flèche longue distance signée Élie Okobo (75-65, 36’), MVP des dernières finales de Betclic ÉLITE et arrivé sur le Rocher cet été. L’ancien arrière villeurbannais, en compagnie de Matthew Strazel, avait d’ailleurs reçu sa bague de champion de France, cinq mois après.
« Rebondir sur ce qu’on a vu de positif » : T.J. Parker satisfait malgré la défaite contre Monaco
L’AS Monaco, avec ce 8e succès en 11 matches, reste deuxième ex aequo avec le Barça, victorieux d’une courte tête à l’ALBA Berlin (88-86). L’ASVEL, elle, aborde un mois de décembre décisif avec, en vrac, des déplacements laborieux à Barcelone et au Real Madrid ou encore un périple à Beaublanc contre CSP dès samedi. « On sait que ce sera dur, il faut avancer coûte que coûte et essayer de progresser le plus possible », conclut Amine Noua.
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À Villeurbanne,
Yves Pons « a compris qu’il devait jouer avec intensité »
ll a jailli très haut et très fort pour contrer le tir de Jordan Loyld. Yves Pons (23 ans), le musculeux ailier-fort villeurbannais, a ensuite sprinté pour aller conclure une énorme claquette dunk et se retrouver sur les épaules d’Adrien Moerman en bout de chaine. Une action majuscule dont lui seul a le secret. Éphémère poste 4 des Grizzlies de Memphis, Yves Pons est en train de prendre la mesure de son rôle à l’ASVEL. « Yves a compris qu’il fallait qu’il joue avec de l’intensité avec le corps qu’il a », applaudit T.J. Parker, son coach. « Et il réussit à le faire très bien. Il a le temps de jeu qu’il mérite car il progresse de jour en jour et passe beaucoup de temps à la salle. » L’ancien pensionnaire du Centre fédéral (2014-2017) s’est signalé avec 6 points, 5 rebonds et 2 contres pour 13 d’évaluation. Mais sa seule ligne de statistiques ne suffit pas à souligner l’impact qu’il a pu avoir dans la raquette villeurbannaise.
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