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Julie Barennes, coach des U20 championnes d’Europe : « Notre complémentarité a fait la différence »

Équipe de France - L'équipe de France U20 a décroché l'or dimanche à l'Euro U20 disputé en Lituanie. Victorieuses de l'Espagne en finale, les coéquipières de Marine Dursus ont permis à la France de conserver le titre continental décroché l'an dernier. Julie Barennes, aux commandes de l'équipe pour sa première campagne tricolore, est revenue avec nous sur cette incroyable aventure.
Julie Barennes, coach des U20 championnes d’Europe : « Notre complémentarité a fait la différence »

Julies Barennes avec l’équipe de France U20 durant l’Euro

Crédit photo : FIBA

Entraîneur de Basket Landes depuis 2019 et de la sélection féminine des Pays-Bas depuis 2021, Julie Barennes a vécu sa première expérience en équipe de France cet été à la tête de la sélection U20. Une inexpérience en catégories de jeunes qui n’a pas empêché l’ancienne joueuse de Nice, Arras et Angers de remporter la compétition pour permettre à la France de conserver le titre acquis en 2023.

Après être passées au bord de l’élimination en quarts de finale contre la Turquie, les Bleuettes ont dominé l’Allemagne en demi-finlaes puis leurs rivales espagnoles en finale. Entretien.

On vous a vu très heureuse et émue sur le podium. Qu’avez-vous ressenti lorsque la Marseillaise a retenti ?

Beaucoup de fierté. Fière de représenter la France. Fière de mes filles et du résultat, sachant qu’on ne partait pas favorites dans cette compétition. C’est une génération qui n’avait pas gagné et qui voulait vraiment y arriver. C’est la beauté du sport.

Quels ont été vos mots pour préparer cette finale ? Comment avez-vous motivé vos joueuses alors que vous étiez dans la peau du challenger ?

Le groupe a toujours été motivé, n’a jamais rien lâché et a toujours cru en lui. Les filles ont toujours été à fond. L’idée c’était de leur dire que tout était possible, à condition d’être parfaites, ou du moins meilleures qu’au match précédent. Leur faire prendre conscience qu’elles pouvaient y arriver, car moi, j’en étais persuadée.

« Mes assistants ont grandement contribué au succès de l’équipe »

Sacrée en Bleu en tant que joueuse en 2005, vous avez effectué cet été votre première campagne à la tête de l’équipe de France U20. Vous attendiez vous à une telle réussite ?

C’était ma première campagne à la tête de cette équipe et c’était difficile de se situer par rapport à la concurrence. J’en savais assez peu sur le niveau des autres sélections donc c’était compliqué d’arriver en disant « on va gagner ». Autant avec Carla Leite, Dominique Malonga et Leila Lacan (retenues en équipe de France A en préparation pour les Jeux de Paris) on aurait pu aborder la compétition de cette manière, autant là j’avais moins de certitudes.

Vous évoquiez le peu d’informations que vous aviez sur vos adversaires, comment avez-vous abordé le scouting durant cette compétition ? Comment vous êtes vous organisés avec vos assistants ?

L’approche est très différente de ce qu’on peut faire en club. Les matchs s’enchaînent très vite donc il faut pouvoir être sur tous les fronts pour prendre un maximum d’informations sur nos adversaires. On s’est donc réparti les matchs avec mes assistants Vincent Joly et Marie-Julie Levant, sachant que derrière on débriefait, images à l’appui, avec notre assistant vidéo Maxime Bureau. Grâce à leur travail, j’ai pu me concentrer avant tout sur mon équipe. Ça nous a permis de bien répartir la charge de travail, et, surtout, de préparer au mieux nos matchs. Ça nous a permis de nous appuyer sur la vidéo pour bien identifier les formes de jeu, les forces et les faiblesses de nos adversaires. Bref, de travailler notre plan de jeu du mieux possible. Mes assistants ont de ce fait grandement contribué au succès de l’équipe.

Qu’est ce qui selon vous a fait la différence sur cet Euro ?

La profondeur de notre effectif et la complémentarité des profils. Chacune des joueuses a pu contribuer aux résultats de l’équipe et apporter ce qu’elle savait faire au groupe. L’équipe était très bien construite. On avait des shooteuses, des driveuses, des pivots, des postes 4, des profils athlétiques, de la roublardise, donc à peu près de tout. On a donc pu répondre à tout ce qui nous a été opposé. On avait de la matière. Et de la qualité. C’est la raison pour laquelle les temps de jeu ont été fluctuants, à l’image de Ramouna Vitta, qui a disputé la finale alors qu’elle n’était pas rentrée en jeu en demi. Les filles ont su apporter ce qu’il fallait au groupe au bon moment. C’est clairement ce qui a fait la différence.

« Mon expérience à la tête des Pays-Bas m’a beaucoup aidé »

Quelle saveur a cette médaille d’or et quelle place a-t-elle dans votre riche parcours ?

La même que les autres. Il n’y en a pas de plus belles que les autres. Les histoires sont simplement différentes. Celle-ci était pour moi inattendue, donc c’est ce qui la rend belle et c’est génial d’avoir pu terminer avec ce résultat.

En quoi votre expérience à la tête de la sélection des Pays-Bas vous a préparé pour cette première compétition à la tête de l’équipe de France U20 ?

Mon expérience des sélections nationales m’a permis d’appréhender au mieux la nécessité de se préparer en peu de temps. En club on travaille dans la durée sachant que la saison dure 8 mois. Donc on a le temps de faire beaucoup de choses. En sélection ce n’est pas le cas. Ça te force à faire des choix et à avancer rapidement. En ce sens mon expérience avec l’équipe des Pays-Bas m’a beaucoup aidée. Mais elle m’a aussi permis d’appréhender de nouvelles joueuses en un minimum de temps, car comme lorsque j’ai pris la tête de la sélection batave, je ne connaissais pas certaines filles en arrivant en U20.

« Quand la saison se termine, je dors trois jours d’affilée »

Justement, comment fait-on pour créer du lien en si peu de temps avec ses joueuses ?

Marine Dursus a terminé dans le cinq idéal de la compétition (FIBA)

Pour être honnête, on a trop peu de temps pour véritablement créer des liens. C’est pas en 20 jours que tu en crées. J’ai pris le parti de leur laisser pas mal de liberté, pour qu’elles puissent vivre des choses ensemble. Je les ai d’abord regardé évoluer avant de vraiment fixer mes exigences, au niveau sportif comme au niveau de l’attitude. Ça nous a permis de créer rapidement des relations respectueuses entre nous.

Cette campagne vous a apporté beaucoup de joie, pour autant elle a nécessité beaucoup de travail et d’implication. Parlez nous de la difficulté de mener parallèlement un parcours de club et un parcours de sélectionneur.

C’est épuisant. Je t’avoue que là je suis fatiguée. C’est l’accumulation émotionnelle. Tu vis en groupe, tu es en alerte en permanence, tu as beaucoup de choses à gérer… C’est ça qui est fatiguant. C’est pour ça que je coupe tout en fin de saison, et que je dors trois jours d’affilée (rires). Cet été j’ai fait le choix de faire moins de réunions pour être tranquille avec mon staff et être bien dans mes baskets. Il y a clairement une sorte d’usure mentale et émotionnelle, car je mets beaucoup de ma personne, dans une approche très humaine. Quand on va loin en championnat, comme cette année avec Basket Landes, c’est super, mais ça m’a laissé que 15 jours avant de réattaquer avec les Bleuettes. Et on réattaque la préparation de la saison prochaine dans 3 semaines, donc il va vraiment falloir que je coupe, pour me régénérer. Ma chance, c’est de vivre avec des bons groupes, que ce soit à Basket Landes ou en équipe de France.

Après ce superbe succès, y a-t-il des choses que vous allez pouvoir transposer à Basket Landes la saison prochaine ?

Oui je pense. Pour moi qu’il s’agisse des U20, des pro, de la N2 voire de la N3, ça reste du basket. Il y a toujours des choses à prendre. Tout n’est pas ajustable car la manière de jouer est foncièrement différente et parce que notre championnat est très physique, mais il y a clairement des idées, des choses que j’ai pu observer, qui peuvent m’intéresser. Je pourrais aussi m’inspirer de choses que j’ai mises en place cet été avec les filles.

J’imagine que les vacances démarrent maintenant ?

Pour tout vous dire, je vais commencer par faire les fêtes de la Madeleine à Mont-de-Marsan. Donc je ne suis pas certaine de me régénérer tout de suite (rires). Mais ce qui est certain, c’est que je vais passer un bon moment !

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