Joel Embiid : « Les sifflets du public français ? J’ai vu pire »
JO de Paris - Hué par tout le stade Pierre-Mauroy lors des trois premiers matchs des États-Unis, Joel Embiid s'est exprimé à ce sujet. Le naturalisé s'est également exprimé sur son choix de rejoindre Team USA plutôt que l'équipe de France.
Quand Joel Embiid demande au Stade Pierre-Mauroy de le huer encore plus fort
Crédit photo : FIBA
Joel, qu’est-ce que cela vous a fait jouer de jouer après être resté cloué au banc contre le Soudan du Sud ?
C’était bien.
Vous voici en quart de finale. Dans quel état d’esprit allez-vous aborder les quarts de finale ?
On va essayer de défendre, d’être présent au rebond et de gagner.
« Des inquiétudes avec la France »
Vous êtes sifflé par le public français depuis le début des hostilités en raison de votre choix de rejoindre Team USA. Vos coéquipiers font bloc autour de vous. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Beaucoup de choses. Comme je l’ai déjà dit, c’était une décision difficile (rejoindre les États-Unis plutôt que l’équipe de France). Mais j’ai choisi d’aller là où je me sens le plus à l’aise : je connais tous les gars de l’équipe depuis longtemps, je me sentais mieux avec eux plutôt qu’avec l’autre camp (la France), où il y avait quelques inquiétudes. Je m’étais toujours dit que j’irai là où on voudrait de moi. Et eux me voulaient vraiment.
On vous a vu demander au public de vous siffler encore plus fort…
J’ai toujours adoré ça. Beaucoup de gens voient cela comme de la haine mais c’est de l’amour et du respect pour moi. Si j’étais un joueur de basket lambda, je ne serais pas traité comme cela. Donc je me sens béni, et c’est pour cela que j’interagis avec le public. Et en vrai, j’ai vu pire. J’ai joué dans des ambiances plus hostiles : les deux Garden (à Boston et New York) par exemple. Ce n’est rien de nouveau pour moi. Même à Philly (son club), le public siffle ses propres joueurs plus que les adversaires (il sourit). Parfois, on a l’impression que nos fans sont plus contre nous qu’autre chose. J’ai aimé le public ici aux JO parce que ça me donne envie de faire plus et de tout donner pour gagner.
Quand les Américains croient que les encouragements pour Riner sont destinés à… Embiid
En toute fin de match, lorsque la roulette a décidé que le combat décisif de l’épreuve de judo par équipe serait disputé dans la catégorie des plus de 90 kilos hommes, des « Teddy, Teddy, Teddy » sont immédiatement tombés des tribunes du Stade Pierre-Mauroy (voir ci-dessous). Des encouragements que même certains journalistes français ont initialement attribué à Joel Embiid, pourtant hué toute la rencontre avant. Et les Américains ont également cru que l’ovation était destinée au pivot des Sixers, qui s’est amusé à chambrer le public dans les derniers instants… avant de balancer un airball. Ainsi, Steve Kerr s’est réjoui de voir que l’intérieur aux trois nationalités avait été massivement applaudi en fin de match à Villeneuve-d’Ascq. « Tout ce qu’on peut faire, c’est en rire », a déclaré le sélectionneur américain. « Les fans français le sifflent, les fans américains le soutiennent en retour, tout le monde s’en amuse. »
C’est devenu un rituel du tournoi olympique de basket : le Stade Pierre-Mauroy qui encourage les sportifs français à distance, ici Teddy Riner. pic.twitter.com/mWhMo5OpEJ
— Alexandre Lacoste (@Alex__Lacoste) August 3, 2024
Propos recueillis à Villeneuve-d’Ascq,
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