Jean-Aimé Toupane : « Marine Johannès est une joueuse exceptionnelle »
Jean-Aimé Toupane a emmené Marine Johannes et les Bleues en demi-finale olympique
Jean-Aimé, vous avez le résultat et la manière. On vous imagine satisfait…
Oui, la manière est là mais c’est le résultat qui nous intéressait. On fait un bon match, consistant de bout en bout, avec un engagement total des filles. Surtout, elles ont pris du plaisir à le faire et c’est ce que je retiens. L’enjeu pour nous, c’est de défendre haut, défendre sur les lignes de passe, gagner les ballons et courir. C’est au cœur de notre préparation depuis le début, on n’arrête pas de le répéter. Ma grande satisfaction, c’est de l’avoir aujourd’hui dans un match aussi important…
C’est ce qu’on avait moins vu contre l’Australie justement…
Nous sommes des êtres humains, il y a des hauts et des bas. L’enjeu lors de ce match était peut-être beaucoup plus de leur côté. Mais c’était une bonne chose de comprendre que si on n’est pas dans nos standards défensifs, et même en attaque, on ne peut pas exister. À ce niveau-là, ce sont toutes des très bonnes équipes.
Marine Johannes a battu son record de points en équipe de France…
Elle a été exceptionnelle. On sait que c’est une joueuse exceptionnelle, une fille passionnée par ce qu’elle fait. Commencer ou pas, peu importe, l’important, c’est de faire ce qu’elle a fait ce soir. Il n’y a pas de joker, on n’est pas au foot avec 11 titulaires et des remplaçants. Nous, on peut commencer, entrer, sortir. Dans la dynamique d’une équipe, il vaut mieux avoir une force qui sort du banc pendant que les autres sont déjà sur le terrain Elle a accepté son rôle, et c’est ce qui se fait la différence. C’est un long process. On s’est connu il y a trois ans. On échange. Ça n’a pas toujours été facile dans le contexte que vous connaissez… C’est une fille qui est intelligente qui a compris l’intérêt collectif d’abord. Ce n’est pas un projet personnel, c’est d’abord l’équipe. Quand elle est à ce niveau là, on sait tout ce qu’elle peut apporter à une équipe.
Trois ans après votre arrivée, y-a-t-il une forme de soulagement d’arriver là où vous vouliez être, en demi-finale olympique ?
Non, il n’y a pas de soulagement. On s’est préparé en se disant qu’on allait aller au bout, en prenant les matchs les uns après les autres. Je ne parle pas de ressenti de soulagement, de peur. Je vis les choses au jour le jour. Je veux aller le plus loin possible, on est encore en course. On va essayer de continuer car on veut rester là jusqu’au bout, et avoir la chance de disputer la plus belle médaille.
Quatre demi-finales d’affilée aux JO pour l’équipe de France, qu’est-ce que cela signifie ?
Ça prouve que la formation française est excellente, que le projet mis en place par les clubs, la fédération et l’environnement global du basket performe. Il y a de plus en plus de très bons joueurs et joueuses qui émergent. Le système marche. En ma position de sélectionneur, j’ai la chance d’avoir des grandes joueuses, des filles qui ont envie d’aller au plus haut niveau, qui ne cessent de progresser. Je suis satisfait du travail mis en place par la FFBB pour atteindre ces objectifs-là.
Vous allez retrouver la Belgique en finale, un an après l’Euro…
À croire que l’histoire était faite comme ça. On se retrouve là, on se connait, il y a des amitiés des deux côtés. Ça va être un match à enjeu mais nous sommes chez nous. On va faire du mieux pour l’emporter. Je ne suis dans l’état d’esprit de dire qu’il y aura quelque chose de spécial. C’est un match comme un autre. Rachid voudra le gagner, moi aussi, les Belges aussi, les Françaises aussi. Ça reste du sport. Mais on a l’opportunité de le faire chez nous dans un tel environnement, j’espère qu’on le fera de la plus belle des manières. Nous aurons à cœur de défendre nos ambitions, on espère l’emporter. La Belgique sera un adversaire coriace : elles sont championnes d’Europe, ça prouve que c’est une très belle équipe. Ça s’est joué à très peu de choses l’année dernière et on essayera d’être à la hauteur.
Propos recueillis à Bercy,
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