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Hugo Besson (Metropolitans 92), le choix de la maturité : « C’est la bonne année pour me développer » 

Comme Victor Wembanyama, Hugo Besson profite de l'absence de Coupe d'Europe aux Metropolitans 92 pour prendre en muscle avant de pousser rapidement les portes dorées de la NBA. Le meneur - arrière de 21 ans, déçu de sa draft à la 58e et dernière position par les Indiana Pacers, sait que le travail physique est son principal axe de progression. Le Varois a donc fait le choix de la maturité, après un exercice 2021-2022 frustrant avec les Néo-Zélandais d’Auckland.
Hugo Besson (Metropolitans 92), le choix de la maturité : « C’est la bonne année pour me développer » 
Crédit photo : Pauline Ledez

Hugo Besson a plusieurs terrains de jeu favoris. Devant une caméra, d’abord. Entre la Draft NBA et un week-end chez lui, à Bandol, toutes les sorties (ou presque) sont propices pour « vloger » son quotidien avec son pote Luke Vanbockstaele sur leur chaîne Youtube VBH. Son cercle proche, sa famille et ses amis, est tout aussi important que le basket. L’autre terrain de jeu – où il a « envie de kiffer et de jouer (son) jeu » avec les Mets 92 – sur lequel il excelle plus encore.

Déçu de sa 58e position à la Draft NBA, il l’a forcément été. Lucide, aussi. « Drafté 31e ou 58e,c’est la même chose : vous êtes au second tour. Maintenant que c’est fait, je ne peux pas y changer grand chose », rembobine le meneur – arrière de 21 ans. « Mais j’appartiens aux Bucks de Milwaukee qui m’ont racheté aux Pacers d’Indiana donc ça veut dire qu’ils croient vraiment en moi. »

« Au début, je voyais cette signature comme un retour en arrière »

Cet objectif de NBA, qu’il n’ose pas prononcer, est devenu tangible lors de la Summer League de Las Vegas, début juillet. Il n’a pas beaucoup joué mais il y a, au moins, mis un pied. Avant d’évoluer avec Giannis Antetokounmpo & Co’, Hugo Besson va devoir s’étoffer physiquement chez les Metropolitans 92. « Au début, je voyais cette signature comme un retour en arrière », rembobine-t-il. « Quand on m’a évoqué la possibilité de rentrer en France, j’ai directement dit “non”. » Mais sa position entre le Barclays Center de Brooklyn et son Sud natal a évolué. Il a eu le temps de faire sa propre introspection et d’établir un constat lucide. « Si j’ai été drafté à cette place, ce n’est pas un hasard », résume-t-il en soulignant son manque d’impact physique pour se pérenniser au très haut niveau.

Hugo Besson, Victor Wembanyama et Vincent Collet : un trio de choix à la tête des Metropolitans 92 (photo : Pauline Ledez)

Ce détour par Betclic ÉLITE – où il n’a jamais évolué – a donc des allures de rampe de lancement.  Avec seulement un match par semaine, il aura donc le temps de déverser des litres de sueur en salle de muscu avec un programme individualisé concocté par Alexandre Kossmann, le préparateur physique des Metropolitans 92.

« C’est la bonne année pour me développer, avant de retourner en NBA », glisse Hugo Besson, dont le père, Jean-Paul, est l’un des adjoints de Vincent Collet. Il n’a donc pas tenté d’aventure en EuroLeague pour prioriser son développement individuel. Un choix surprenant de prime abord mais empreint d’une certaine maturité : « Baskonia faisait partie des options mais si je dois jouer en C1, il faut que je sois à 100 % pour encaisser la densité physique et l’enchaînement des matchs. Je préfère être prêt avant de sauter le pas, plutôt que de jouer en EuroLeague en étant toujours en développement. »

 

Aux Metropolitans 92, il veut se retrouver, prendre plaisir à jouer au basket, à l’image de ce dunk autoritaire le week-end dernier contre Le Portel. Et pourquoi pas être appelé avec les Bleus pour la fenêtre internationale de novembre et / ou de février. « Je n’y pense pas du tout mais si l’occasion se présente, pourquoi pas », glisse-t-il dans un léger sourire.  Entre sa connexion avec Victor Wembanaya – pressenti comme le choix n°1 de la Draft 2023- et l’œil d’expert de Vincent Collet, Hugo Besson est bien entouré et possède tout ce dont il a besoin pour parvenir à ses objectifs, après une saison 2021-2022 mi-figue mi-raisin.

Une expérience australienne formatrice

Et justement, ce passage dans le championnat australien, un aspirateur de talents : qu’en est-il ? « Je suis un compétiteur donc je vois le verre à moitié vide », indique l’enfant de l’Élan Chalon. En plus d’une Draft décevante, il a vécu une saison contrastée avec les Néo-Zélandais d’Auckland. Sportivement, Hugo Besson sort d’une saison aboutie statistiquement (13,9 points, 4 rebonds et 2,3 passes pour 10,9 d’évaluation) et a pu côtoyer d’anciens joueurs NBA et d’anciens internationaux australiens. Le choc ne fut pas seulement culturel : l’approche du basket en NBL est bien différente du jeu à l’européenne. C’est sous la houlette de l’Israélien Dan Shamir, aujourd’hui adjoint d’Ettore Messina à Milan, et avec Peyton Siva et Chasson Randle, deux joueurs aux CV XXL, qu’il a poursuivi son apprentissage.

Hugo Besson a vécu une vraie expérience de vie en NBL, le championnat australien avec Auckland (photo : New Zealand Breakers)

« Dès qu’on faisait une connerie, on sortait et on prenait une soufflante », souligne-t-il. « Notre coach était très dur. » Car à la différence d’Ousmane Dieng, Hugo Besson ne faisait pas partie du programme Next Stars et comptait donc parmi les trois étrangers d’Auckland. « Il faut sans cesse répondre présent et je suis plutôt content car j’ai réussi à faire ce que je faisais en Pro B. » Collectivement, en revanche, l’exercice 2021-2022 conclu avec 5 victoires en 28 matchs a été le plus mauvais depuis 19 ans pour Auckland.

Les paris fous avec le président Matt Walsh

Les conditions particulières liées au Covid-19 ont été beaucoup moins réjouissantes. Il a passé sa vie dans les hôtels australiens, sans pouvoir profiter du centre d’entraînement d’Auckland, ni jouer le moindre match à domicile. « S’entraîner dans une salle en plein Melbourne, qui n’était pas à nous et sur un créneau bien précis, ce n’était pas toujours simple », rembobine-t-il. « On rentrait par van à l’hôtel. Toute l’année, c’était hôtel – avion. » Cette expérience de vie semble toutefois l’avoir renforcé mentalement, tout en lui faisant passer des caps plus rapidement.

Le président, l’atypique Matt Walsh, passé par la NBA, l’EuroLeageue et même par l’Asvel en 2010-2011, a d’ailleurs apporté sa petite touche de folie dans l’expérience australienne d’Hugo Besson. « Matt m’a pris sous son aile. C’était un peu comme un père », sourit le Varois. Joueur comme dirigeant, il a toujours ce côté un peu décalé. Et ce n’est pas pour déplaire à Hugo Besson. « On faisait des paris et si, par exemple, je dunkais, j’avais des primes », s’amuse-t-il. Avant d’ajouter : « Quand j’étais nul, il me courait après à la mi-temps, me tirait le maillot, me disait deux mots et ça repartait. » Désormais, c’est après son rêve NBA qu’Hugo Besson court…

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