Les larmes de Giannis Antetokounmpo : la Grèce a gravi son Olympe, direction les JO !
Giannis Antetokounmpo est un athlète olympique !
Son fils tenant devant lui un panneau « Et voilà » pour célébrer l’arrivée de la Grèce au casting français de la XXXIIIᵉ olympiade, Giannis Antetokounmpo n’a pu retenir ses larmes, assis sur le cube normalement dévolu au sélectionneur croate. Essuyant ses yeux humides, se passant frénétiquement la main dans les cheveux, la superstar grecque (23 points à 8/17, 8 rebonds et 3 passes décisives) tentait vainement de contenir ses émotions, sous l’ovation des 11 810 enamourés du Pirée, célébrant l’issue de la finale du TQO (victoire 80-69 contre la Croatie).
What it means for Giannis 🥹#FIBAOQT pic.twitter.com/rpacKTH6PA
— FIBA (@FIBA) July 7, 2024
L’ancien vendeur à la sauvette de l’Acropole devenu athlète olympique…
Les « Giannis ! Giannis ! » tombaient alors des tribunes, comme pour exorciser 16 ans de malheur olympique de la Grèce, nation berceau des JO mais exclue de la fête depuis l’édition 2008. Et pour ramener la sélection héllène à sa juste place, il aura fallu un gamin sans-papier éduqué au basket dans les rues de son quartier de Sepolia, loin de la traditionnelle académie de jeu qui a fait la grandeur grecque. Il aura fallu un gamin vendant des produits de contrefaçon (montres, lunettes de soleil, CD ou DVD gravés) aux milliers de touristes gravissant les pentes de l’Acropole. « J’étais le meilleur vendeur », asséna un jour The Greek Freak lors d’une interview à CBS. « Je n’abandonnais jamais, je continuais à leur poser des questions. Je pense que je suis toujours aussi persistant dans la vie : si je fais quelque chose, je veux aller au bout. »
Le meilleur vendeur à la sauvette de l’Acropole est devenu le meilleur basketteur du monde. Et il a encore prouvé sa ténacité, huit ans après avoir échoué dans sa première quête olympique face à la… Croatie (61-66) en demi-finale du TQO 2016 de Turin. « J’avais 20 ans et cette défaite m’est restée en tête », ressassait-il après coup. « Je me souvenais du t-shirt que ma femme portait ce jour-là dans les tribunes et je lui ai dit de mettre le même. Le scénario n’aurait pas pu être meilleur ! »
« On aurait pu donner un maillot à Spanoulis ! »
Mais le double MVP de NBA n’a pas replacé à lui seul la Grèce au milieu de l’Agora olympique. Il aura, aussi, fallu l’union de plusieurs générations : le vieux grognard Kostas Papanikoalou, infiniment précieux, le futur monégasque Nick Calathes, élu MVP de la finale (14 points, 5 rebonds et 11 passes décisives), merveilleux maestro de la seconde mi-temps, et le pivot shooteur Georgios Papagiannis (19 points à 7/10, dont 5/8 à 3-points), qui a d’ailleurs confirmé son arrivée en Principauté, digne réincarnation d’Ioannis Bourousis. Tout cela cornaqué par Vassilis Spanoulis, légende absolue du basket grec, qui aura rallumé le feu sacré. « C’est un winner », clame Giannis Antetokounmpo. « Ça ne s’enseigne pas : soit tu es un gagnant, soit tu ne l’est pas. Or, lui veut gagner plus que nous. Il fallait le voir ce matin lors du shooting à enchaîner les aller-retour sur le parquet. On aurait pu lui donner un maillot et il aurait joué. Il a imprimé sa mentalité sur nous. »
Maintenant que la Grèce est de retour sur la scène olympique, Kill Bill pourra rappeler à ses joueurs comment s’était conclue sa dernière apparition à ce niveau : le 20 août 2008, il avait raté le tir de la victoire en quart de finale contre l’Argentine (78-80), l’un des rares points noirs de son immense carrière. Ce jour-là, Giannis Antetokounmpo était apatride et n’avait encore jamais touché un ballon de basket. 16 ans plus tard, il pourrait devenir porte-drapeau de la Grèce. Cela valait bien quelques larmes…
« Je veux jouer les JO depuis que je suis tout petit ! »
Giannis Antetokounmpo : « Je suis très heureux de cette qualification ! Cela fait deux semaines que nous sommes extrêmement soudés avec mes coéquipiers et le staff. On avait une opportunité énorme de nous qualifier pour les JO à la maison. Tout le monde était concentré, prêt à jouer. Mais maintenant, j’en veux plus ! Et l’équipe aussi. L’ambiance entre nous est incroyable. Tout le monde connait son rôle, on a des bons leaders, un coach qui amène ce feu intérieur et la meilleure tactique possible.
Je veux jouer les Jeux Olympiques depuis que je suis tout petit. Ça représente énormément pour moi. Les meilleures athlètes du monde sont aux JO. C’est vraiment un honneur d’aller aux JO, je profiterai de chaque moment. »
Le scénario n’aurait pas pu être meilleur. On se qualifie avec mon idole en coach, à la maison, devant nos familles, nos supporters, tous ces gens qui nous aiment. On voulait faire quelque chose de mémorable chez nous. C’est un sentiment incroyable : il faut l’emmagasiner en nous pour quand on devra rejouer dans quelques semaines. On n’aura rien à perdre là-bas. Mais je suis persuadé que l’on a une équipe incroyable et que l’on peut faire quelque chose de grand ! »
Au Pirée,
Commentaires