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Alex, Acker ouvert

Alex, Acker ouvert

Los Angeles Clippers, Detroit, Olympiakos, Barcelone, Milan, Limoges, ASVEL… et Évreux. À l’image de son enfance où il a déménagé à de nombreuses reprises avec sa famille au sein de son état natal, la Californie, Alex Acker (1,96 m, 36 ans) a connu bon nombre de clubs – et non des moindres –, notamment en Europe. C’est ici, sur le Vieux Continent, que sa carrière a véritablement décollé, là où il s’est fait un nom. Une carrière qui l’a mené donc jusqu’à l’ALM Évreux en toute fin d’année 2018. Si le club eurois pouvait se targuer d’avoir attiré l’un des plus gros CV de l’histoire du championnat, son passage fut un échec, au point d’écourter son séjour initialement prévu pour deux mois et demi. Normalement liés jusqu’au 10 février, le joueur et le club, d’un commun accord, ont décidé d’arrêter leur collaboration début janvier.

À 36 ans, le natif de Compton est sur le point de refermer un immense chapitre de sa vie qui a commencé un soir de 28 juin 2005 aux abords de l’aéroport de Los Angeles. Réuni avec ses proches dans un hôtel, Alex Acker entend son nom à la télévision de la bouche de David Stern, le commissaire de la NBA à l’époque. Le voilà sélectionné en 60e position par Detroit. Indéniablement le plus beau moment de sa carrière. Une cuvée dans laquelle on retrouve entre autre quatre français (Johan Petro, Ian Mahinmi, Ronny Turiaf et Mickael Gelabale) ou encore l’actuel meneur de Levallois, Roko-Leni Ukic. Formé justement sur le poste 1 par Paul Westphal à l’université de Pepperdine, située à Malibu (diplômé en « art et design graphique ») – où il était la star de son équipe –, c’est pourtant au poste d’ailier qu’il fera principalement ses gammes. Longiligne, sec, athlétique, très à l’aise avec le ballon, créateur et bon shooteur, le Californien aura toujours laissé l’image d’un joueur avec beaucoup de classe, véritable artiste balle en main et gentleman sur et en dehors des parquets.

De ses débuts en NBA aux côtés de Rasheed Wallace, en passant par l’institution catalane pour succéder à Juan Carlos Navarro, l’Italie où il a rencontré sa femme, sans oublier ses années françaises et son titre avec Limoges, ou encore la Grèce où il jouait… gratuitement, Alex Acker est revenu avec nous sur son parcours professionnel. Si les derniers clubs qu’il a fréquenté témoigne un déclin incontestable, la passion pour ce sport qui lui a tant donné est toujours présente. Ce qui l’a poussé à continuer de fréquenter des championnats compétitifs et non s’exiler dans des pays exotiques lucratifs. De Los Angeles à Evreux, portrait d’un homme qui désormais aspire à profiter des derniers instant de sa vie de basketteur pro.

Un mentor appelé « Dad »

« Quand j’étais petit, on ne restait pas au même endroit plus d’un an en général. Au maximum deux ans. On bougeait souvent en Californie, car on a subi pas mal d’expulsions. Mon père a grandi à Compton, mes grands-parents ont vécu là-bas aussi. Mais déménager a souvent été une belle expérience. Je n’ai pas à me plaindre de ma jeunesse, elle a été joyeuse. C’est également à ce moment là que j’ai découvert le basket, à l’âge de 8 ans. Mon père a été le premier à me l’enseigner et il est devenu aussi mon coach jusqu’à mes 14 ans. Il m’emmenait à beaucoup de matchs, on parlait souvent de basket, il m’a fait lire des livres pour apprendre des techniques de tirs, on regardait beaucoup de matchs à la télévision, notamment la NBA. Les Michael Jordan, Larry Bird, les « bad boys » de Detroit, Caron Butler plus tard. C’était vraiment de superbes journées… J’apprenais beaucoup. Bien que j’ai essayé quelques sports comme le football, le baseball, la natation, le basket a toujours été mon premier amour. Ma famille pratiquait ce sport, notamment mes deux frères, Christopher et Arthur. Malgré tout, je ne pensais pas que j’allais en faire mon métier plus tard. »

Juin 2005 : l’envol pour la grande ligue

« Ah, la draft… Je me souviens de cette soirée comme-ci c’était hier. Nous étions dans un hôtel à proximité de l’aéroport de Los Angeles avec ma famille. Mon agent m’a appelé et il m’a surpris en me disant que j’avais été sélectionné. On se regarde pendant un moment avec mes proches car on y croyait pas. On se met alors à regarder la télévision, je vois les noms défiler et j’ai été la dernière personne à être appelé (par Detroit). Stressant ! »

2005/10 :
La NBA comme déception, l’Europe comme rédemption

« En NBA, c’était dur mais chaque jour j’apprenais au contact de ces grands joueurs et c’était un plaisir. Beaucoup de mes coéquipiers me conseillaient, ils faisaient attention à moi. J’ai de suite appris à jouer dur, c’était l’identité des Pistons. Detroit était à l’époque un candidat sérieux au titre (champion en 2004 avec Chauncey Billups, Richard Hamilton, Tayshaun Prince, Rasheed Wallace, Ben Wallace… ndlr). J’ai certes très peu joué cette année-là (5 matchs, ndlr) mais j’observais depuis le banc. Tout le monde venait me voir pour me dire de continuer à m’entrainer dur et de rester professionnel. Je me souviens de mon premier entraînement à Detroit. Au milieu, il y avait Rasheed Wallace. Mais qu’est ce qu’il est fou lui… Il voit un fan de NFL le chambrer. Il lui dit de se ramener sur le parquet et de venir participer à un 5 contre 5 avec nous. Le mec pense que c’est une blague, alors que c’était sérieux pour le Sheed. Et là, boum, le fan lui met un 3 points (rire). Le Sheed est un super mec avec beaucoup de caractère, il a parfois été incompris mais il avait beaucoup de talent. Il n’a jamais triché. Il n’a pas toujours eu des jours faciles mais il ne montrait pas ses états d’âme. Il avait une force de caractère incroyable, un mec spécial. Certains gars sont reconnaissants d’avoir joué avec ou contre lui car c’était toujours particulier.


2,7 points de moyenne en 30 matchs de NBA pour Acker
(photo : www.nba.com)

Après cette année d’observation, je voulais jouer et je suis parti en Europe pour cela. J’ai commencé ma carrière européenne à l’Olympiakos (2006/07). C’était une grande expérience. J’ai côtoyé des joueurs comme Scoonie Penn, Henry Domercant notamment. Ils m’ont aidé à m’adapter à la vie européenne, à m’imprégner de la culture grecque. Je leur en suis reconnaissant. Je pense avoir réalisé une bonne saison, tant en championnat qu’en EuroLeague. On échoue de peu dans chacune de ces compétitions. Forcément, j’ai vécu le derby Olympiakos/Panathinaikos. Comment dire ? C’était juste fou. L’ambiance était incroyable.

L’année suivante, je pars à Barcelone (2007/08). C’était encore plus grand que l’Olympiakos. Il y avait un staff incroyable, Nous étions entraîné par Dusko Ivanovic, Xavi Pascual l’assistait. Nous avions de très grands joueurs là aussi, un super banc. Pour ma part, je remplaçais la légende Juan Carlos Navarro (parti tenter sa chance à Memphis, ndlr). Je dois admettre qu’il y avait un peu de pression (il rit). C’était un grand challenge mais j’adore ça. Beaucoup de supporters d’ailleurs portaient son maillot, preuve de sa popularité. Je crois que c’est là, à Barcelone, qu’ils ont fait de moi un vrai joueur de basket. Ils m’ont rendu meilleur. C’est tellement professionnel, encadré. Barcelone fut le meilleur endroit de ma carrière pour jouer au basket. La vie est très sympa en plus. La plage, le soleil, les restaurants, la nourriture, c’était vraiment cool.

Les différences entre ces deux expériences ? D’abord les fans. Ils sont totalement fous à l’Olympiakos. L’énergie des supporters était immense. Ils avaient une grande part dans nos succès dans les différentes compétitions. Dans la rue aussi ils montrent leur soutien au quotidien. Tu es obligé de te battre chaque soir pour et grâce à eux. Ensuite, le championnat espagnol est plus fort. Incontestablement, c’est l’un des meilleurs au monde. Le jeu est plus structuré, plus intelligent. Tu joues avec ton cerveau. Ce sont les deux principales différences que j’ai vécu dans ma transition entre ces deux ligues.


Ici avec l’Olympiakos, Alex Acker a disputé 57 rencontres d’EuroLeague
(photo : EuroLeague)

Je retourne tenter ma chance en NBA avec Detroit (2008/09), la franchise qui m’a drafté et que je supporte toujours d’ailleurs. Lors de ma saison rookie, c’était un peu Noël chaque année car j’avais été sélectionné en dernière position. Là, je revenais avec plus d’expérience, j’étais vraiment excité, j’avais envie de prouver que j’avais ma place dans cette ligue. Je m’entraînais bien mais parfois il y a des choses que l’on ne peut contrôler. Et il y a eu cet énorme trade (échange) entre Chauncey Billups (parti à Denver) et Allen Iverson. De mon côté, j’avais pas mal de concurrence devant moi avec Richard Hamilton et Rodney Stuckey, d’excellents joueurs. C’était la guerre à chaque entraînement. Je n’avais pas beaucoup ma chance en match. Plus tard, en février, je suis tradé à Los Angeles pour jouer avec les Clippers. On avait une équipe horrible (éclat de rire). En revanche, c’était tellement bon de jouer chez moi, c’était incroyable. Je me souviens de mon premier match avec L.A., c’était à Phoenix. J’ai joué tout le dernier quart-temps, j’étais surpris d’avoir autant de temps de jeu. J’avais inscrit 10 points mais c’était trop tard (il rit) (défaite 140-100, ndlr). La saison n’a pas été bonne d’un point de vue collectif, nous avions un faible bilan au final (29 victoires – 53 défaites, nldr).

Me voilà de retour en Europe. J’ai fait un petit passage à Milan (2009), le temps de quelques semaines où cela a été une nouvelle leçon pour moi. J’ai vraiment été déçu de mon passage en NBA. Je n’abandonnais pas ce rêve, c’était toujours dans un coin de ma tête mais je ne pouvais pas me satisfaire de cette situation de nouveau. Je devais jouer. Le coach (Piero Bucchi) et moi avons eu des tensions, quelques clashs. On ne s’entendait pas sur nombre d’aspects du jeu. Et au fond, je crois que c’était une bonne chose. C’est également à Milan que j’ai rencontré ma femme, Nazarena. Du coup ce passage en Italie reste un bon souvenir. C’est un endroit très spécial pour moi, vraiment très spécial… »

2010/14 :
Le grand chapitre français, Limoges en lettres d’or

« Chaque équipe en France fut un défi différent pour moi. Mon premier club a été Le Mans (2010/12). D’ailleurs, avec Évreux, j’ai recroisé Alexandre Ménard (entraîneur de Rouen) qui était assistant à l’époque, cela m’a fait très plaisir de le revoir, on a échangé ensemble. C’est un super gars. Il a une superbe mentalité, il veut constamment apprendre, il veut te rendre meilleur. Il n’arrête jamais de travailler. Il fait du bon boulot d’ailleurs avec son équipe. J’étais ravi de l’affronter. Pour revenir au Mans, nous y avions une grande équipe. La première année était géniale, même si j’ai mis du temps à m’adapter au championnat français, incroyablement athlétique. L’année suivante était folle avec malheureusement cette défaite en finale du championnat contre Chalon. Tout le monde dans l’équipe pouvait scorer, prendre ses responsabilités. De très bons coéquipiers comme Antoine Diot, Taylor Rochestie, Marcellus Sommerville. Vraiment, le fait d’être venu en France n’était en aucun cas un pas en arrière pour moi par rapport à ce que j’avais connu avant. Le championnat français est très fort. Tu ne sais jamais à l’avance qui va gagner un match. Contrairement au championnat grec où il y a deux très fortes équipes, le Panathinaikos et l’Olympiakos et c’est tout. Le Mans est un club très professionnel. On était vraiment bien préparé. On se sentait bien là-bas avec ma femme, j’y ai passé deux superbes saisons. Plus globalement, les  quatre équipes avec qui j’ai joué en France étaient professionnelles. C’est aussi une des raisons qui m’a fait revenir dans ce pays en cette fin d’année.


Comme ici en 2012 avec le MSB, Alex Acker a perdu de nombreuses finales dans sa carrière
(photo : Sébastien Grasset)

Mon expérience à Boulazac (2013) reste aussi un bon souvenir. C’est une toute petite ville – ce qui m’a fait tout drôle d’ailleurs – avec des supporters passionnés. Je suis venu là-bas pour, comme on dit, faire le job. J’étais pigiste médical d’Anthony Roberson. Le challenge était d’aider le BBD à ne pas descendre en Pro B. C’est la première fois d’ailleurs que je jouais pour une équipe luttant pour le maintien. Il y avait de très bon gars. J’ai contribué au maximum que je pouvais. Malheureusement, l’équipe est descendue à la dernière journée. Malgré tout, c’était une bonne expérience. Le fait d’avoir réalisé une bonne pige m’a permis de signer à l’ASVEL à l’issue de la saison régulière. J’y ai disputé les playoffs. Plus tôt, je vous parlais du professionnalisme en France. Je pense que l’ASVEL est une référence à ce niveau-là. J’y suis retourné en 2014/15, tout était parfait. Les fans étaient géniaux, la vie lyonnaise très sympa.

La saison suivante je signe à Limoges (2013/14). Une année particulière conclue avec le titre, le seul de ma carrière, et le trophée de MVP de la finale. Ce dernier est chez moi, à Los Angeles, dans la maison de mon père. Je lui dois beaucoup. Ce trophée, je ne l’aurais pas remporté sans mes coéquipiers. Je sais que l’on a passé une année spéciale. Cette équipe était expérimentée et composée de grands joueurs comme Nobel Boungou-colo, Adrien Moerman. J’étais convaincu qu’en venant ici, nous avions de bonnes chances de remporter le titre. Avec Évreux, j’ai aussi retrouvé le coach de l’époque, Jean-Marc Dupraz, maintenant à Lille. On s’était disputé quelques fois. Chacun avait un point de vue différent sur la façon de jouer, de voir le basket. Après, avec le titre obtenu, on oublie rapidement les petits moments de tensions. Peut-être qu’il fallait passer par là pour en arriver à ce résultat final. Au fond, cela reste une personne spéciale car c’est ensemble que nous avons obtenu le titre. Il a prouvé que c’était un gagnant.

En parlant du CSP, difficile de ne pas évoquer Fred Forte. C’est mon ex-coéquipier, Nobel Boungou-colo, qui m’a appris sa mort. J’étais vraiment abasourdi par cette nouvelle. À Limoges, je parlais pas mal avec le président. Il connaissait le basket par coeur. Il était très proche de son équipe. Un vrai passionné par son sport et son rôle de président. Souvent à l’approche des matchs, il nous donnait des petits conseils. Il voulait vraiment le meilleur pour son équipe. Nous avions à cœur de remporter le titre pour ramener le club au premier plan car il a une grande histoire. Et Fred Forte n’était pas anodin dans ce titre. C’était une personne spéciale, pour qui j’ai énormément de respect ainsi que sa famille. Peut être qu’un jour, je reviendrais faire un passage à Limoges pour voir les fans. La vie est quand même folle. On ne sait pas ce qui peut se passer. Tu peux être en bonne santé et voir ta vie s’arrêter comme ça, du jour au lendemain. Personne n’aurait pu penser qu’il mourrait d’une attaque cardiaque à ce moment là. Je garde un souvenir particulier de Limoges, les fans étaient très bruyants à Beaublanc. J’ai parfois entendu des mots qui m’ont fait mal, des insultes, parce que les résultats n’étaient pas forcément là au début, mais la saison est longue. C’est comme ça… Je leur souhaite de continuer à supporter leur équipe, même dans les moments difficiles.


5 juin 2014, la consécration avec le Limoges CSP
(photo : Olivier Sarre)

En France, j’ai énormément d’amis. D’ailleurs avec trois joueurs de Limoges, J.R Reynolds, Taurean Green et J.K. Edwards nous continuons à nous parler régulièrement. On a un groupe de conversation sur WhatsApp. On se voit dès qu’on peut. Tous les trois gardons d’excellents souvenirs de notre année commune. Je sais que Taurean joue à Antibes, que J.K et J.R (depuis à Poitiers, ndlr) sont sans club. On va essayer de se revoir après la saison. »

2015/19 :
L’inexorable déclin, Évreux comme clap de fin ?

« Même si je n’évolue plus au plus haut niveau car je prends de l’âge (il rit), le basket reste ma passion. J’ai toujours cette flamme pour remporter des trophées collectifs ou individuels, être sélectionné pour un All-Star Game. Même si j’ai évolué en 2e division italienne et grecque, mon objectif restait le même :  gagner, gagner et gagner. C’est comme ça que j’ai fonctionné durant toute ma carrière. Je suis un gagnant. Plus tu gagnes, plus les fans t’apportent beaucoup d’amour. Mon passage en Grèce, à Patras (2017/18), n’est évidement pas un super souvenir. J’ai quitté le club car pendant trois mois je n’étais plus payé. Ils ne m’ont pas respecté, ils n’ont pas fait attention à moi. Tu viens, tu quittes des membres de ta famille car c’est ton boulot, tu donnes le maximum pour le club et en retour t’as rien, on ne te respecte pas. On ne m’a pas payé et je ne pouvais plus tolérer cette situation. Quand on signe un contrat, c’est pour respecter les engagements. Un contrat est un contrat et à ce moment là je me donne à 100 %. 

J’étais venu pour deux raisons en Grèce : la première, c’est que ma femme était enceinte. Et je voulais un club qui puisse comprendre la situation, que je sois aussi au près d’elle dans cette période. C’était ma première priorité. La seconde était de savoir si j’avais toujours cet amour de jouer au basket. J’adore en parler, en regarder, transmettre cette passion mais je voulais toujours savoir si j’avais cet amour sur le parquet. Au final, tous les joueurs n’ont pas reçu leur paye en intégralité. Nous étions soudés dans cette épreuve et avec ma femme, nous l’étions aussi.

D’ailleurs, l’été dernier, nous avons eu tous les deux une grande conversation. Elle m’a demandé si j’avais encore l’amour du jeu, si je voulais encore jouer. D’où mon retour en France cette année. Et je savais qu’ici, j’allais être payé (rire). J’ai eu pas mal d’offres émanant de pays où je n’avais jamais joué. Mais je voulais jouer dans un pays qui m’était familier, où je me sentais bien, tout en pensant à ma famille, ma femme et mes deux petites filles. Au départ, les dirigeants grecs ont voulu me faire payer mon départ anticipé du club en ne délivrant pas la lettre de sortie m’autorisant à jouer pour Évreux. Ils violaient mes droits, pour je ne sais quelles raisons. Ils ont essayé de me priver de jouer mais cela n’a pas marché. La situation enfin réglée, j’ai pu me concentrer sur mon nouvel objectif.

Sportivement cela ne s’est pas passé comme prévu pour moi. Évreux était un moyen de savoir si je voulais vraiment continuer à jouer au basket. Avant même d’arriver ici, j’envisageais de prendre ma retraite et de changer de cap. Le fait de ne pas avoir effectué de présaison a vraiment eu un impact négatif sur mon état de forme. J’ai eu cette impression de ne pas être prêt physiquement, de ne pas être 100 % de mes capacités. Je suis toujours compétitif et je ressens encore le sentiment, en tout cas quand je suis sur le parquet, de vouloir être le meilleur, de gagner. Je savais que c’était une question de temps pour m’ajuster physiquement et commencer à rivaliser avec mes adversaires. Mais justement, je ne voulais pas faire perdre plus de temps à l’ALM. J’ai vu beaucoup de jeunes joueurs avec les crocs dans cette équipe. Ils avaient besoin de jouer et ils le méritaient. Je ne voulais pas leur enlever ça. Même si je sentais que je commençais à aller mieux, je devais me regarder dans une glace et prendre une décision. Je me suis donc mis à l’écart du groupe pour qu’ils ne soient pas obligés d’attendre que je les rattrape. De plus, les systèmes et le style de jeu ne me permettaient pas d’être moi-même et je ne voulais en aucun cas qu’ils changent leur approche de jeu pour moi. Je souhaite le meilleur à Évreux, de continuer à se battre et de rester solidaire. »


1,3 d’évaluation en 3 matchs avec l’ALM : l’épilogue du parcours d’Alex Acker ?
(photo : Sabine De Leest)

Et après ?
« Devenir assistant-coach »

« Mon après-carrière ? En 2010, j’ai ouvert une académie à but non lucratif (Ackright Premier) pour les basketteurs à Downey, en Californie. Plein de belles personnes s’occupent de cette académie où tout est axé sur des entraînements, il y a aussi des athlètes professionnels qui viennent soit s’entraîner ou donner des conseils aux plus jeunes. Je veux m’investir dedans et aider certains de ces joueurs à aller au plus haut niveau possible. Mon cœur me dit de rester investi dans le monde du basket. Mon grand-frère, Christopher, est assistant coach à l’Université de Boise State (NCAA 1) et j’aimerais suivre sa voie et devenir assistant coach. Que ce soit à l’université, au lycée ou en JuCo, qu’importe. Voire en NBA on ne sait jamais, « sky is the limit » comme on dit. Je passe énormément de temps l’été à m’entraîner donc j’aimerais donner cette fois-ci du temps aux jeunes. En tout cas, ça sera pas en Grèce que j’irais coacher (rire). C’est bien pour le tourisme, visiter, profiter du soleil mais c’est tout. En attendant je profite de ma famille. »

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