Vincent Collet : « Ce soir, on a déconstruit notre équipe »
Seulement 24h après sa belle réaction face à la Lituanie, l’équipe de France est retombée dans ses travers et n’a fourni que le strict minimum ce dimanche et a même tremblé dans le money time face à la Hongrie (78-74). « Il y a des choses à dire », a déclaré le sélectionneur des Bleus lors de son passage devant les journalistes avant de filer en conférence de presse.
Vincent, c’était un match où vous avez soufflé le chaud et le froid…
On ne s’attendait pas à un match aussi difficile. Nous avons très bien débuté, ce qui n’était pas notre habitude. Nous étions très sérieux mais nous avons vite baissé de ton, dès le premier quart-temps. On n’a jamais retrouvé notre rythme, sauf en début de troisième où on est reparti à +14 (+15 même, ndlr). Ensuite, on a encore ralenti et nous n’avons pas mis la même agressivité, il nous manquait les fondamentaux et même de l’enthousiasme, c’est ce qui me fait le plus mal. Comme contre l’Allemagne, on a trop perdu de balles. On n’a pas assez couru. 20 pertes de balles, c’est trop dans un match international.
Est-ce qu’on peut dire que vous avez frôle la catastrophe sur le dernier tir de Vojvoda ?
Oui, vous l’avez bien vu… Nous étions tout proche de cette catastrophe. Ça aurait pu être encore pire que ce que ça a été ce soir. Il faut qu’on réagisse clairement contre des adversaires supérieurs en fin de groupe, la Bosnie-Herzégovine et la Slovénie. On ne peut pas se permettre de perdre ces matchs-là.
Comment analysez-vous ce qui s’est passé ce dimanche ?
Hier soir, j’avais l’impression que notre Euro avait réellement démarré, qu’on avait commencé à construire notre équipe. Et ce soir, on l’a déconstruite. Au-delà du résultat et de la manière peu glorieuse, il y a le comportement que nous avons eu. Nous avons manqué d’enthousiasme, de fraîcheur. On se frustre trop vite, on le montre, et ce n’est pas acceptable. Faut qu’on réagisse très vite et indépendamment du basket. Hier, nous avons montré un tout autre visage et là, on a rechuté. Là, notre comportement n’était pas à la hauteur de la situation.
La victoire de la Bosnie-Herzégovine sur la Slovénie est-elle une nouvelle mise en garde ?
On l’a eu en allant perdre chez eux (il sourit)… C’est évident que la Bosnie joue très bien. Elle manque un peu de rotation mais a un fort quatuor majeur qui marque 60 points à tous les matchs. La Bosnie est très équilibrée, joue très bien et avec beaucoup de cœur. Si on n’élève pas notre niveau, on sera en grand danger. Le match de ce soir doit déclencher une vraie prise de conscience sur notre comportement général.
La fin de match a été émaillée par une altercation entre Thomas Heurtel et Rudy Gobert : cela incarne le comportement que vous dénoncez ce soir ?
Ce n’est pas le fait le plus marquant de la soirée. C’est plus général que ça. Ils n’étaient pas d’accord sur un truc, c’est monté un peu entre eux. La pression qu’on avait à ce moment-là a augmenté cette tension. On ne s’est pas battu comme on doit se battre en match international. On était trop tranquilles. Dès qu’on a recreusé l’écart, on sentait qu’on ralentissait . On montait la balle en marchant alors qu’on pouvait courir. Ce sont des signes qui ne trompent pas et qu’on n’avait pas vu hier contre la Lituanie.
Propos recueillis à Cologne,
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