Timothé Luwawu-Cabarrot et sa non-sélection pour les JO : « La plus grande déception de ma vie »
Le vice-champion olympique 2021 ne verra pas Paris 2024
Une minute à jouer à Saitama en demi-finale olympique. Français et Slovènes sont quasiment dos à dos (87-85). Parti pour s’enferrer dans une prise à deux entre Luka Doncic et Mike Tobey, Rudy Gobert ressort quasiment miraculeusement le ballon pour Timothé Luwawu-Cabarrot (2,01 m, 29 ans), démarqué derrière la ligne majorée. L’Azuréen plante ses appuis et trouve la ficelle. Le dernier panier des Bleus. Le shoot d’une vie.
Le symbole, aussi, d’une olympiade japonaise parfaitement réussie pour TLC, révélation tricolore en 2021. Parfait dans son rôle de « 3-and-D » (shooteur longue distance et défenseur, ndlr), l’ancien ailier d’Antibes semblait avoir gagné ses galons en Bleu pour de longues années. Mais un EuroBasket raté en 2022 a tout fait s’écrouler. Entamé par un accrochage avec le staff dans le vestiaire à Sarajevo et conclu par le pire +/- de l’équipe de France sur la compétition (-40), Luwawu-Cabarrot a perdu énormément de crédit en Allemagne.
« J’ai été un peu surpris »
De fait, le Villeurbannais n’aura pas l’occasion cet été de scorer un shoot aussi décisif pour les Bleus. Absent de la Coupe du Monde 2023, rappelé pour la fenêtre internationale de février dernier (15 points contre la Croatie), Timothé Luwawu-Cabarrot n’a pas été appelé pour les Jeux Olympiques de Paris. « C’est un ailier shooteur, donc un poste relativement fourni aujourd’hui avec notamment Evan Fournier, qui a le même profil« , expliquait le sélectionneur Vincent Collet lors de sa conférence de presse jeudi dernier. « Vous pouvez ajouter Nicolas Batum, qui joue aussi sur ce poste, et Bilal Coulibaly, qui, vu son gabarit, a une vraie capacité à jouer 3. Je ne me voyais donc pas l’emmener. C’est pour cela que nous avons pris cette décision. C’est un excellent joueur. Mais on ne fait pas une sélection en emmenant tous les meilleurs. Vous définissez certains critères, comme le style le jeu que vous souhaitez pratiquer, et l’identité que vous voulez développer, et à partir de là vous identifiez les joueurs qui vont vous permettre d’y parvenir. Tout cela autour de vrais leaders. Mais dans le cas de TLC, et même si nous l’avions retenu, il n’aurait pas fait partie de ces leaders. Il aurait fait partie des joueurs autour. On est donc sur un choix de complémentarité, de rôle. »
Alors qu’il s’était lancé dans une campagne médiatique, opérant son mea-culpa, reconnaissant ses erreurs de 2022, assurant qu’il avait changé et était prêt à accepter n’importe quel rôle, Timothé Luwawu-Cabarrot a accusé la nouvelle. Mais il a aussi superbement réagi dimanche en playoffs de Betclic ÉLITE à Saint-Quentin, signant l’une de ses meilleures prestations avec l’ASVEL. Auteur de 17 points à 6/12, 6 rebonds, 5 passes décisives et 1 interception en 33 minutes, TLC a été décisif dans la qualification villeurbannaise, née d’un improbable retour. Même s’il réfutait toute idée de revanche personnelle après coup…
« Si c’est un signal envoyé au sélectionneur ? Non, carrément pas. J’aurais fait la même chose si j’avais été sélectionné. C’est une décision qui a été prise. Je ne suis pas sélectionneur national, juste joueur de basket. Je suis là pour me donner à 100%, c’est les playoffs et j’aurais joué comme cela de toutes les manières. J’ai été un peu surpris, un peu déçu… (il se reprend) Très déçu. Je pense que ça a été la plus grande déception de ma vie, de ma carrière. Mais c’est comme ça, c’est la vie, c’est le basket. Ça ne fait pas partie des choses que je contrôle. Je peux simplement contrôler ce que je fais sur le terrain. »
Le terrain, ce ne sera donc pas le Stade Pierre-Mauroy puis l’AccorArena. Mais ce sera encore les playoffs de Betclic ÉLITE, avec l’objectif de créer la surprise sous les cuouleurs de l’ASVEL…
Propos recueillis à Saint-Quentin par Maxime Bodilis,
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