Frédéric Fauthoux réagit au tirage au sort de l’EuroBasket : « Peu importe qui on jouera, on aura des ambitions »

Frédéric Fauthoux a vécu son premier tirage au sort en tant que sélectionneur de l’équipe de France
Le tirage au sort de l’EuroBasket : « Comme c’était ma première, j’ai regardé ça avec pas mal d’excitation et de curiosité. C’était un tirage intéressant, comme à chaque fois. L’EuroBasket est une compétition très dense, les groupes sont toujours de très haut niveau. Quand il ne restait plus que les têtes d’affiche, on se demande toujours à quel sauce on va être mangé. Avec On peut penser que le groupe de l’Espagne est un peu plus fort que le nôtre mais on ne sait jamais quels joueurs répondront présents, comment les équipes seront constituées. Ça m’était un peu égal de savoir si on aurait le groupe C ou D. »
La perspective d’un 1/8e de finale difficile : « On estime effectivement que notre groupe est plus facile que le groupe C. Mais d’ici fin août, plein de choses peuvent arriver. Qui dit que Giannis viendra avec la Grèce, que Victor Wembanyama sera apte ? Je ne me projette pas trop là-dessus. Quand on voit la qualité des 24 équipes, à part 4-5, le niveau européen augmente d’année en année, alors qu’il est déjà très haut. Je ne suis pas sûr qu’il y ait un 1/8e ou un 1/4 facile. Peu importe qui on jouera, on aura des ambitions. »
Le scouting des adversaires du premier tour : « On regarde dès maintenant. On suit nos joueurs français, mais pendant ce temps on regarde aussi les adversaires : comment ils se comportent, s’ils sont blessés, s’ils jouent bien. En ayant un groupe défini, on va maintenant forcément regarder les performances des joueurs de la Slovénie, de la Pologne, de la Belgique… Bien sûr que ce ne sera pas un scouting d’une grande intensité pour le moment : je ne vais pas regarder dès maintenant comment la Belgique défend le pick and roll par exemple, mais on peut voir comment se comportent les joueurs, leurs déclarations, etc. »
La préparation : « J’aimerais la commencer fin juillet avec 16 joueurs présélectionnés, plus trois partenaires d’entraînement, afin d’avoir une certaine quantité de joueurs pour effectuer notre choix 8-10 jours avant l’Euro. »
Le statut de favori : « On va se préparer à avoir plusieurs étiquettes, mais d’autres équipes seront tout aussi ambitieuses. Il y aura un contexte particulier, on a vu l’engouement derrière l’équipe en France l’été dernier en France. J’imagine bien qu’il y aura une grosse effervescence contre la Pologne à Katowice et pareil à Riga. Il y aura beaucoup de choses à gérer hors du terrain, comme la pression de l’étiquette qu’on voudra bien nous mettre et celle qu’on voudra bien se mettre aussi. Il faudra également prendre en compte tout un environnement, avec le fait de jouer à l’extérieur. »
Victor Wembanyama : « Je l’ai eu avant son opération. Bien sûr qu’il est motivé pour faire partie de l’équipe, comme il l’a toujours dit. « On verra au fur et à mesure de l’avancement de son évolution physique. On prendra des informations progressivement et on prendra la décision quand ce sera le moment. Aujourd’hui, nous sommes un peu dans le flou, et lui aussi. Pour l’instant, il se sent bien, tout se passe bien, et on verra par la suite. Quant aux Spurs, Boris (Diaw, le GM) va régulièrement aux États-Unis pour parler avec eux. Il y a un travail qui est déjà mené par rapport à ça mais personne n’a de réponse définitive aujourd’hui. On va continuer à rester en contact avec San Antonio. Il m’est difficile d’en dire plus à ce stade puisque l’on n’a pas plus d’informations que ça non plus. On prend beaucoup de renseignements pour savoir qui sera physiquement apte, ou pas, à commencer la préparation. Avec Victor, Mathias et d’autres, il y a un gros travail pendant plus d’un mois pour prendre les informations sur la santé de tous les joueurs. »
Le travail auprès des joueurs NBA : « J’en ai déjà eu quelques uns. Boris les voit tous, il va deux ou trois fois dans leurs franchises par saison. Aujourd’hui, tous disent qu’ils sont intéressés et motivés par l’équipe de France, c’est de bon augure. Après, Boris dit souvent que la vérité du mois de mars n’est pas celle de l’été. Il y a des choses qui peuvent les empêcher d’accepter mais à l’heure actuelle, 100% des joueurs se disent intéressés pour venir cet été. »
Les saisons de Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr : « Les deux jouent avec leur équipe et c’est quelque chose de très important pour moi. Ce sont des jeunes joueurs d’un grand avenir avec beaucoup de talent. On ne va pas se mentir, ils seront proches d’une présélection. Pour la sélection finale, ce sera bien sûr autre chose. Le gros point positif, c’est qu’ils jouent. Pour eux personnellement, c’est déjà très bien et c’est aussi primordial pour d’éventuelles sélections en équipe de France. Avec la concurrence d’autres joueurs qui évoluent en EuroLeague, EuroCup ou BCL, cet aspect-là est un point important tout le monde a envie de venir en équipe de France. »
Son absence de la préparation de la JL Bourg : « L’un de mes assistants, Jean-Baptiste Lecrosnier, arrête mais Boban Savovic est là. Cela fait trois ans qu’on travaille ensemble, il connait mon mode de fonctionnement, ma façon de jouer. Il va prendre la préparation du début à la fin. Je vais beaucoup déléguer et ce sera dur de prendre des informations journalières. Chose que je ne ferai pas puisque l’objectif de l’équipe de France est très important et que j’ai une totale confiance dans le staff dont je connais le sérieux. »
L’éventualité de la NBA Europe : « On suit cela, on sera attentifs aux déclarations du jour. C’est quelque chose qui peut chambouler le basket européen. De quelle manière ? Je n’en ai aucune idée. Si la NBA doit arriver en Europe, je suis curieux de savoir comment tout cela serait agencé. Il y a des fenêtres internationales, l’impact que cela aura sur les clubs… On va bien écouter ce qui sera dit ce soir et voir comment on pourra avancer. Avec ou sans eux. »
Propos issus d’une visioconférence








Commentaires