Rouen, les promesses déçues de la présaison : « D’un coup, la lumière s’éteint et on ne sait pas trop pourquoi… »
Après cinq journées de Pro B, le demi-finaliste rouennais (ici Clarence Nadolny) est aux portes de la zone rouge, avec déjà quatre défaites
Hyères-Toulon et Rouen ne vont pas s’en targuer, mais ils appartiennent à la même caste en Pro B. Celle qui prouve qu’il ne faut pas toujours se fier à la campagne de matchs amicaux, comme si la finale olympique de l’équipe de France n’avait pas déjà suffi en soi…
Au sein de l’antichambre, Rouen a survolé la présaison : meilleur bilan comptable (7v-1d), et jeu extrêmement abouti, laissant deviner une impression de « rouleau compresseur » comme l’ont évoqué certains coachs. « Rouen est la plus belle équipe que j’ai vue depuis le début de la préparation », exprimait ainsi David Morabito, l’entraîneur de l’ADA Blois. Mais le demi-finaliste de Pro B n’a pas emmené les belles promesses de la fin d’été pour les choses sérieuses : après une victoire inaugurale à Toulon (85-63), le RMB a été défait à quatre reprises consécutives, par Boulazac (67-71), Denain (76-92), Antibes (84-92) et Fos-Provence (67-75). Un revers au goût très amer dans l’antre des BYers, face à une équipe pourtant privée de quatre joueurs majeurs…
Une inconstance maladive
Karim Gourari (capitaine de Rouen) : « C’est difficile d’enchaîner les défaites. Le plus frustrant, c’est qu’il ne nous manque pas grand chose à chaque fois. On ressort de ce match encore un peu plus frustrés que la dernière fois. Nous sommes capables d’avoir de très bonnes séquences de jeu, d’être intenses défensivement, de trouver des tirs ouverts en se passant la balle en attaque puis d’un coup, la lumière s’éteint et on ne sait pas trop pourquoi… Le problème, c’est que ça dure. Nos matchs, ce sont les montagnes russes. Il nous manque de la constance sur 40 minutes depuis le début de la saison. C’est ce qui fait qu’on perd les matchs.
Même si j’ai un ton un peu négatif, on ne lâchera rien, ce n’est pas dans notre tempérament. Mais on va se relever et avancer, ce n’est que la 5e journée du championnat sur 38. Après la présaison, nous sommes arrivés avec beaucoup de confiance et on n’a juste pas su enclencher comme il le fallait quand la saison a démarré. Je ne pense pas qu’on se soit laissés berner par notre présaison. En prépa, on a été constants donc on sait qu’on est capables de le faire. Je crois en ce groupe. »
Sylvain Delorme (coach de Rouen) : « On fait preuve d’inconstance… On a beau analyser quelques facteurs, ça se reproduit régulièrement sur nos matchs. Cela amène de la frustration et de la déception parce qu’on se dit qu’on est proches mais on donne un peu le bâton pour se faire battre. C’est dommage… Le groupe vit bien, s’entend bien, mais il y a malheureusement des sautes de concentration dès qu’on arrive sur le terrain. Je n’ai rien à reprocher sur l’attitude ou l’éthique de travail de mes joueurs, c’est juste qu’on peut alterner du très bien comme du très mauvais sur le terrain.
Si j’avais trouvé la solution face à cette inconstance, je pense qu’on l’aurait déjà vu. À Fos, on montre parfois de belles choses mais ce n’est pas assez long. On nous annonçait très haut dans les prévisions d’avant-saison : il y a toujours des pronostics, on t’annonce premier ou dernier, c’est comme ça. Ça fait partie d’une saison d’avoir des ruptures, des cassures ou des remontées. »
Propos recueillis à Fos-sur-Mer,
Commentaires