Retraité précoce du basket, Mathéo Cauwet (21 ans) est devenu… entrepreneur à Dubaï
Enfant du Rouen Métropole Basket, le shooteur Mathéo Cauwet a voulu vivre de l’entreprenariat en ligne plutôt que du basket
International juniors en 3×3, membre majeur de l’épopée du CS Gravenchon jusqu’en finale du Trophée Coupe de France (32 points, 4 rebonds et 8 passes décisives à Bercy), Mathéo Cauwet a surpris son monde cette semaine en annonçant qu’il mettait un terme à sa carrière à seulement 21 ans…
« 10 000 euros par mois à 19 ans sur Internet, 300 avec le basket »
Un choix motivé par ses activités parallèles d’entreprenariat en ligne. « Ça a été la décision la plus compliquée à prendre de toute ma vie« , explique-t-il sur son compte Youtube. « À 17 ans, je gagne 300€ par mois et j’ai un ego d’homme. Je me dis que ça ne peut pas durer de toujours demander de l’argent à mes parents dès que je veux faire quelque chose. Donc je tape : « Comment faire de l’argent sur Internet ? » Je tombe sur plein de vidéos et ça a été le tournant de ma vie. Je commence à tout essayer, j’étais en train de développer une obsession pour devenir libre financièrement. […] Je me dis que les basketteurs pros ont la belle vie sur le papier mais ils ne sont pas réellement libres : ils doivent venir tous les jours au même endroit car ils ont un employeur. Je commence à voir sur Internet des gens à l’autre bout du monde, qui voyagent, font de l’argent sur leur téléphone ou leur PC et ça a l’air grave cool !
Du coup, je me dis à 18 ans que je vais devenir basketteur professionnel et assurer ma retraite en faisant de l’argent en ligne à côté. À 19 ans, je fais pour la première fois 10 000 euros avec mon business, tout en sachant que je gagne que 300 euros avec le basket. J’étais en train de devenir passionné, à tel point que je n’en dormais plus. L’an dernier, on me propose mon premier contrat professionnel pour trois ans (à Rouen). J’en rêvais depuis tout petit mais une introspection commence. Il y a plein de trucs qui m’ont fait dire que signer ce contrat était rentrer dans la norme. Et je n’ai jamais aimé ça, j’ai toujours pensé différent. Quand j’ai commencé à poster mes vidéos, il y avait tout un vestiaire qui se foutait de ma gueule et moi j’étais en contre-pensée totale. Je voulais être libre donc je ne pouvais pas être salarié. »
Champion de France NM1 avec Rouen en 2023, aperçu à 36 reprises avec le RMB en Pro B, Mathéo Cauwet s’est pourtant laissé convaincre de continuer le plaisir à Cergy-Pontoise. Mais par rapport à ses précédents standards de NM2 avec Gravenchon (de 16,7 à 9,7 points de moyenne), la flamme n’y était plus. « J’ai finalement arrêté le basket car on ne peut pas faire plusieurs choses au même niveau d’intensité », justifie-t-il. « J’ai arrêté car je n’ai jamais voulu être moyen dans un domaine, et c’est ce qui était en train de se passer. Je me suis rendu compte que je ne vivais plus de mon rêve. »
Désormais opérateur de croissance
Alors le natif de Dieppe – qui se targue de gagner plusieurs dizaines de milliers d’euros par mois – est parti vivre son rêve. Lui qui se présente comme un opérateur de croissance (en s’associant à des créateurs de contenus digitaux pour monétiser leur audience) a voulu pousser à fond ses business en ligne en partant s’installer à Dubaï. « C’est au-dessus de mes espérances », disait-il dans une vidéo Instagram en arrivant. « J’ai tout de suite pris une claque en sortant de l’aéroport. J’ai tout de suite compris que les standards français n’avaient rien à voir avec les standards de Dubaï. […] Ici, je suis un microbe alors qu’en France, je gagne bien ma vie. Ça va me pousser à me dépasser, je vais me construire comme un malade. Je suis parti quelques appartements avec un agent immobilier et le mec me disait que j’ai eu raison de faire ça et que c’est la terre de tous les possibles ici. Ce genre de conversation, tu ne peux pas les avoir en France. »
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