[L’œil des coachs Schneider et Caloni] Comment les Bleues ont frôlé le plus grand exploit de l’histoire du basket français
Les Bleues ont échoué à un panier de la médaille d’or
Quel match ! À un point du titre olympique… Le rêve et le pari pris par Jean-Aimé Toupane a failli être réussi.
Quel était ce pari ? De faire avec l’équipe de France un véritable rouleau compresseur physique. Face à une équipe américaine remplie de grands noms du basket, la mission ne paraissait pas évidente. Et pourtant, nous les avons faites douter… Comment ? Coach Jo (Caloni) avait mis en avant une défense solidaire et agressive.
- Avons-nous été une défense solidaire et agressive ?
Les USA marquent en moyenne 89 points par match. Elles ont fini à 67 points sur la finale, dont seulement 25 lors de la première mi-temps.
Cela a été rendu possible par une défense qui fut compacte, mais pas seulement : des choix sur les picks and roll, avec juste des show (la défenseure qui est sur la porteuse de l’écran se montre sur un appui et reprend vite sa joueuse), tout en étant agressif sur le porteur pour passer sur les écrans.
Ensuite, sur toutes les situations de tir près du cercle, on a vu les joueuses françaises venir à plusieurs. Les deux intérieures, souvent, et aussi une extérieure pour essayer de verrouiller le rebond défensif. Elles sont restées dans leurs standards de marquer 13 points sur deuxième chance mais avec un ratio beaucoup moins simple puisqu’elles ont shooté à 38% à 2-points, contre 57% sur l’ensemble de la compétition.
On peut donc dire que la défense était satisfaisante. Ce qui était le vrai point fort de l’équipe de France depuis le début l’a été encore une fois.
- Que s’est-il passé de l’autre côté du terrain ?
Premièrement, ce qui nous caractérise, notre efficacité ordinaire n’a pas marché, c’est-à-dire les points après balles perdues ou les contre-attaques. Nous avons été en deçà de nos standards : 14 points sur balles perdues, contre 23,4 sur l’ensemble des JO, ou 6 points sur contre-attaque, alors que notre moyenne du tournoi est quasiment trois fois supérieure. Ce qui nous à amené à faire plus de jeu placé, là où on est peut-être moins à l’aise et où l’on a montré une vraie limite.
Le manque de créatrice dans le jeu peut être mis en avant : Marine Johannès a essayé de le faire avec le panache qui la caractérise mais on sentait que les Américaines suivaient cela de prêt puisqu’elles étaient en alerte quand elle avait la balle. Les situations de Gabby Williams lors de ses un-contre-un ont été plutôt bonnes mais manquaient de mouvement autour d’elle. Ça l’a amené à prendre des tirs compliqués.
Mes joueuses du tournoi
J’ai choisi deux joueuses sur ce tournoi qui m’ont plu dans leur engagement et leur façon de jouer.
La première est Valériane Ayayi (9,7 points, 3,3 rebonds et 2,3 passes décisives), avec un +/- de 8,7 de moyenne par match, le plus haut de l’équipe, ce qui montre son impact quand elle est sur le terrain.
Je l’ai trouvé vraiment au service du collectif, capable de jouer pour elle quand il le fallait mais aussi de distribuer la balle et de venir faire le liant en tant que poste 4 entre les extérieures et les intérieures. Son impact défensif est remarquable, que cela soit sur le duel avec ses adversaires ou au rebond en utilisant ses qualités physiques. Je trouve qu’elle a fait des Jeux Olympiques de très haut niveau.
La deuxième, c’est évidemment Gabby Williams. On a rarement vu une joueuse de ce calibre en France. Elle a montré un niveau d’excellence et de leadership que l’on attendait, en montrant beaucoup de justesse en attaque lors de la quasi-totalité du tournoi ! Une impact player des deux côtés du terrain, que l’on a vu aussi bien en attaque qu’en défense où elle s’occupait généralement de la menace extérieure à chaque fois. Ce qui nous montre à quel point elle n’était pas venue faire de la figuration dans ce tournoi. Son titre de meilleure défenseure est largement mérité, ainsi que sa place dans le cinq du tournoi.
Qui est Earvin Schneider ?
Originaire de Chalon-sur-Saône, Earvin Schneider (30 ans) a officié ces derniers mois en tant qu’assistant-coach en Betclic ÉLITE, du côté des Metropolitans 92. Souvent placé à la tête d’équipes féminines lors de ses jeunes années à l’Élan, il a travaillé pendant trois ans au centre de formation de l’ASVEL Féminin (2019/22), parvenant notamment jusqu’en finale de la Coupe de France U18 en 2022. Avant de répondre à l’appel de Jean-Paul Besson à Boulogne-Levallois, il avait également passé une année en tant que directeur technique pré-formation au FC Lyon Basket Féminin.
Pendant que Jonathan Caloni, ex-analyste vidéo à Lattes-Montpellier, présente les clefs tactiques de chaque match du premier tour, Earvin Schneider se chargera du débriefing des rencontres.
Le rapport statistiques par Jonathan Caloni
Qui est Jonathan Caloni ?
Passionné de basketball, Jonathan Caloni dispose d’une appétence toute particulière pour le travail vidéo. Doté d’une solide connaissance technico-tactique, il a ainsi officié pendant cinq saisons en tant qu’analyste vidéo pour Lattes-Montpellier, notamment auprès de Rachid Meziane. Désormais coach de Castelnau-le-Lez (NM3), il conserve un œil attentif et expert sur le haut-niveau.
Il nous présentera les clefs tactiques de chaque match du premier tour, pendant qu’Earvin Schneider, ancien assistant des Metropolitans 92 et du centre de formation de l’ASVEL Féminin, se chargera du débriefing des rencontres.
Les précédentes chroniques tactiques autour de l’équipe de France féminine :
- Où en sont les Bleues avant leur entrée en lice contre le Canada ?
- Le débriefing de France – Canada
- Les clefs de France – Nigeria
- Le débriefing de France – Nigeria
- Les clefs de France – Australie
- Le débriefing de France – Australie
- Les clefs de France – Allemagne
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- Les clefs de France – Belgique
- Le débriefing de France – Belgique
- Comment battre l’invincible Team USA ?
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