« Le point de chute idéal » : Adrien Moerman est Monégasque !
Dans sa volonté de densifier son contingent de joueurs français pour la rentrée, l’AS Monaco pouvait difficilement rêver meilleur renfort. La Roca Team a officiellement mis la main sur l’un des plus beaux CV du basket tricolore : Adrien Moerman (2,02 m, 33 ans), double champion d’Europe en titre avec l’Anadolu Efes Istanbul.
Aux côtés de Rodrigue Beaubois, l’enfant de Montrouge vient de vivre la plus belle aventure de sa carrière. Arrivé dans un club qui était alors lanterne rouge d’EuroLeague, il a disputé toutes les finales européennes possibles depuis. « Vous imaginez ? », nous disait-il, extatique, à Belgrade au soir de son deuxième sacre continental en mai. « Il y a quatre ans, l’Efes était dernier quoi… Trois Final Four, trois finales, deux gagnées, qu’est-ce que l’on veut de mieux ?! » Surtout qu’il était loin de faire de la figuration dans l’effectif d’Ergin Ataman, avec encore près de 25 minutes de moyenne par match cette saison sur la scène continentale et une combativité de tous les instants (8,4 points à 49% et 5,3 rebonds pour 10,8 d’évaluation). « J’ai travaillé dur pour en arriver là », ajoutait-il en mai. « Tous les étés, je suis en train de bosser pour revenir. À 34 ans, je ne sais pas ce que l’avenir va me réserver, peut-être que c’était mon dernier Final Four… Donc c’est bien d’avoir fait un back-to-back. C’est un vrai accomplissement ! C’est une récompense pour toutes les heures de travail qui sont derrière moi. Je n’ai jamais rien lâché pour revenir, même après ma blessure. Franchement, je suis vraiment content ! »
Toujours sous contrat en Turquie, mais certainement lassé par une saison éprouvante d’un point de vue humain, Adrien Moerman a donc fait le choix de revenir dans le championnat de France, sept ans après en avoir été le roi absolu avec Limoges, champion et MVP. L’éphémère international (12 sélections) y a absolument tout gagné : la Semaine des As (en 2007 avec Roanne), la Coupe de France (en 2010 avec Orléans) et, évidemment, le championnat, à trois reprises (en 2007, 2014 et 2015).
« Bien évidemment qu’il y a de l’excitation [de retrouver le championnat de France] », indique-t-il sur le site officiel de son nouvel employeur. « La Betclic ÉLITE est une compétition très athlétique et très physique. Ce n’est pas comme en Turquie. En France, du premier au dernier, tout le monde peut battre tout le monde si nous ne sommes pas à 100%. C’est un nouveau challenge et ça m’a donné envie de revenir dans le championnat français. C’est très relevé du début à la fin. J’espère de tout cœur [mener Monaco au titre]. C’est vrai que d’avoir de l’expérience, ça aide toujours. De toute façon, quand je signe dans un club, c’est pour gagner des titres et non pas faire de la figuration. Et si je peux amener ce premier titre de champion à Monaco, ce sera l’occasion de marquer l’histoire. »
Ex-MVP de Pro B (en 2008 avec Nanterre) devenu une figure d’EuroLeague, Adrien Moerman pourra ainsi continuer à grimper dans la hiérarchie des Français les plus expérimentés en C1. Successivement avec Orléans, Nancy, Darussafaka, Barcelone et l’Anadolu Efes Istanbul, l’enfant de la Chorale de Roanne compte déjà 223 apparitions en EuroLeague et y vivra une dixième saison (!) sous les couleurs de l’AS Monaco.
Après 4 ans en Turquie où j’ai tout connu en gagnant deux fois l’EuroLeague de suite, j’avais besoin de me fixer un nouveau challenge. Monaco répondait à toutes les attentes que je pouvais avoir. C’est un club qui a l’envie de bien construire, et de viser le plus haut niveau. Je voulais vraiment encore jouer l’Euroleague. A 34 ans, j’ai encore envie de me challenger physiquement. Je me sens bien, sans aucun pépin physique, et j’avais vraiment envie de relever ce défi. En parlant du projet monégasque avec le président et le manager général, j’ai vu ce qu’ils voulaient faire et construire. Ca me tenait donc vraiment à coeur de venir à Monaco. Pour un challenger comme moi, c’est vraiment le point de chute idéal. […] Je suis là pour apporter ma dynamique, et mon énergie sur le terrain. Quand j’entre sur le parquet, je suis un guerrier et je dois apporter ça dans cette équipe. Avec les joueurs qu’il y aura autour, je n’ai aucun doute à ce sujet-là. Tout sera plus simple. Même si je le répète, la cohésion sera l’élément déterminant. Je me suis entretenu deux fois au téléphone avec Sasa Obradovic. Je le connaissais auparavant, mais il ne m’a jamais coaché. J’aime cet état d’esprit qu’il a de pouvoir beaucoup discuter, c’est important, c’est une marque de confiance. J’espère lui apporter cette confiance, et que ce soit réciproque.
Témoin de la chute de l’AS Monaco en finale de Betclic ÉLITE, avec une présence à Gaston-Médecin le jour du Match 4 contre l’ASVEL, Adrien Moerman a pu mesurer ce soir-là la frustration de l’environnement monégasque de toujours échouer sur la dernière marche. Au moins lui connait le chemin. Tout comme celui menant au Final Four de l’EuroLeague. Et même plus…
L’effectif version 2022/23 de l’AS Monaco :
- Mike James – Jordan Loyd – Matthew Strazel
- Élie Okobo – Yakuba Ouattara
- Jaron Blossomgame – Alpha Diallo
- Adrien Moerman – John Brown III
- Donatas Motiejunas (?) – Donta Hall – Yoan Makoundou (?)
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