L’ajustement tactique trop tardif des Bleues : « On s’est peut-être rendu compte un peu tard que le switch était la solution »
« Ça pique un peu car on s’est peut-être rendu compte un peu tard que le switch était la solution face à cette équipe. Avec cinq minutes de plus, cela aurait pu être différent. » Après la rencontre, Sandrine Gruda n’a pas fait dans la langue de bois. L’intérieure de l’équipe de France, la plus capée de l’équipe et surtout la meilleure joueuse française ce samedi soir contre la Belgique, a donné son avis sur la stratégie défensive des Bleues. Après avoir couru après la balle pendant environ 25 minutes sur les défenses step-outs sur les pick and rolls côtés (à 45°) des Belges, les Bleues, largement distancées à la marque (jusqu’à -17), ont opté pour une autre option, celle de switcher (changer) sur toutes les situations de pick and roll. Coïncidence ou pas, elles sont revenues au score. « L’ajustement défensif des Françaises nous a posé des difficultés, a confié Emma Meesseman, la star belge, après la rencontre. On a senti que c’était différent mais on n’a pas fait le meilleur boulot pour trouver des solutions. » Le succès de cette nouvelle méthode a permis aux Bleues de décupler leur intensité. « Elles ont mis une énorme pression défensive », ajoutait la meneuse des Belgian Cats Julie Allemand, très à l’aise face aux step-outs tricolores sur la première partie de la rencontre. « Les step-outs que l’on a l’habitude de travailler, d’attaquer, a rappelé le sélectionneur de la Belgique, Rachid Méziane. Ce n’est pas forcément une surprise pour nous. C’est vrai qu’après, le switch, même si c’est quelque chose que l’on avait ciblé, c’est là où offensivement on a manqué un peu de liant. En plus, l’équipe de France, avec son envergure, compresse beaucoup les espaces. Le fait d’avoir manqué de mobilité, ça nous a un peu perturbé. Mais, je sais que c’est quelque chose qu’on est capable de bien gérer aussi. On a peut-être été un peu surpris. J’ai du solliciter des joueuses beaucoup de minutes donc à la fin c’est normal que sur certaines situations on ait manqué un peu de lucidité. Mais on a bien géré. »
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Le rebond, l’autre problème clé
Le succès de cet ajustement laisse une part de regret : pourquoi le staff n’a-t-il pas changé sa stratégie plus tôt dans la rencontre, alors que chaque step-out amenait un vrai retard défensif, avec de nombreux paniers encaissés ou fautes commises ? Le sélectionneur des Bleues, Jean-Aimé Toupane, a reconnu après la rencontre qu’il aurait peut-être été mieux d’agir plus tôt. « C’est évident qu’on n’était pas sur nos standards défensifs sur la première mi-temps. Elles ont quand même scoré 44 points là où on s’attendait à ce qu’elles marquent 30. Quand on voit le travail et l’investissement qui a été fait sur la deuxième mi-temps, et qu’elles n’ont scoré que 27 points, peut-être qu’on aurait pu le faire (plus tôt). Ce n’est pas que ça. Il y a eu du rebond aussi. On n’était pas là. » Ce souci au rebond, récurrent chez les Bleues sur ce printemps, avait été anticipé par le staff belge. « On avait ciblé quelques points faibles de cette équipe de France, notamment au niveau du rebond, a ajouté Rachid Meziane. C’était encore le thème de la séance vidéo de ce (samedi) matin. » A la fin du premier quart-temps, les Françaises avaient pris 3 rebonds défensifs… contre 8 offensifs pour les Belges ! Les différents cinq, avec parfois une association Migna Touré – Sarah Michel dans les ailes, un cinq small-ball avec une raquette composée de Valériane Vukosavljević et Alexia Chartereau, ont eu du mal en début de rencontre. Finalement, en relayant des postes 3 de grande taille – qui se sont par ailleurs occupées du cas Julie Vanloo (0/4 après la pause) en deuxième mi-temps -, elles ont réglé ce souci qui leur a coûté 14 points (soit l’écart à la mi-temps) sur deuxièmes chances. Et elles sont revenues petit à petit. Jusqu’à échouer à 4 points. Un faible écart comptable qui laisse d’immenses regrets quand on prend conscience que les Françaises avaient de quoi bien mieux faire.
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