La rengaine de 2023 pour l’ASVEL : défaite dans le money-time contre Valence
« Sur 35 minutes, on doit être l’une des meilleures équipes de la saison », avance Yves Pons, dans un élan de frustration. C’est peut-être vrai, mais sur 40 minutes, l’ASVEL fait surtout partie des plus mauvaises en EuroLeague. Pour la quatrième fois de l’année, en quatre matchs, les Villeurbannais ont craqué dans le money-time, cédant face à Valence (79-83). Un scénario qui rappelle étrangement, ou désespérément, ses effondrements précédents à Istanbul, Levallois et contre le FC Barcelone. « C’est toujours la même histoire… L’histoire de notre saison même. On sait qu’il faut qu’on soit focus dans les cinq dernières minutes, que ça se joue sur des détails. On a l’équipe et les gars pour mais on n’est pas assez tueurs pour l’instant, on n’arrive pas à finir les matchs. »
La première victoire de l’histoire pour Valence à l’Astroballe
Après, ce vendredi, il faudra aussi bien parler d’autres choses que les trois dernières minutes. Si l’ASVEL ne s’était pas épuisée à rattraper le coup d’une première mi-temps désastreuse, elle aurait peut-être eu assez d’énergie pour maîtriser Valence dans le finish. Oui mais voilà, les hommes de T.J. Parker ont livré 20 minutes désastreuses pour démarrer, si l’on excepte un Antoine Diot vintage face à son ancien club (10 points dès la pause, sa meilleure performance offensive depuis mars 2021 en EuroLeague), sans aucune intensité, battus sur tous les un-contre-un espagnols pour laisser les coéquipiers de Klemen Prepelic (11 points et 7 passes décisives) compter jusqu’à 20 points d’avance (25-45, 17e minute). « Les derniers mots de la séance vidéo, c’était : frappez en premier ! », peste T.J. Parker. « Mais non, on a attendu de prendre les coups, on se retrouve à -16 et ensuite, on se réveille. On a douze joueurs, on peut mettre cette intensité dès le début. Si on le fait en deuxième mi-temps, on peut le faire dès la première… » Certes dominés aux rebonds (25-36 au final), les Rhodaniens ont surtout laissé Valence prendre confiance (8/16 à trois points) et s’installer beaucoup trop confortablement dans la partie…
Mais si l’ASVEL a eu l’opportunité de gagner, elle le doit à une magnifique séquence dans le troisième quart-temps. Revenue avec de toutes autres intentions défensives sur le parquet, incarnées par Retin Obasohan lancé comme un mort de faim après une mi-temps à cirer le banc, elle a étouffé Valence avec un improbable 17-0 en cinq minutes (de 37-54 à 54-54), faisant complètement dérailler les Espagnols, coupables de huit pertes de balle sur la période. « Il y a eu un changement de stratégie en mettant Yves (Pons) et en faisant plus de switchs », détaille T.J. Parker. « Ça nous ramène de l’agressivité et ça nous a donné des paniers faciles, des stops et du rythme, tout ce dont on avait besoin. » Sauf que le plus dur n’est pas de revenir, mais bien de définitivement passer devant, et l’ASVEL en a encore fait les frais. Malgré sept absents, dont le champion de France Chris Jones, Valence a eu la lucidité nécessaire pour assurer les affaires courantes dans le final et s’offrir la première victoire de son histoire à l’Astroballe (!), après six tentatives infructueuses. « On a su reprendre le contrôle du match dans le quatrième quart-temps », apprécie le coach Alex Mumbru. « Lors d’un temps-mort à la fin, alors que le public poussait et que je sentais qu’on cédait un peu à la panique, j’ai dit à mes joueurs de se relaxer, de faire preuve plus de patience et c’est ce que l’on a su réaliser. »
« Il faut savoir gagner ! »
Lestée de cinq défaites d’affilée, l’ASVEL pourra peut-être en tirer les enseignements nécessaires, elle qui revit des heures troubles après son embellie de décembre, bien trop friable dans le money-time pour espérer l’emporter à ce niveau. L’année 2023 semble agir comme un éternel recommencement à l’Astroballe, malgré la présence d’un héros du passé, William Howard, honoré pour son contre légendaire sur Paris Lee et qui a reçu sa bague de champion de France sous l’ovation du public villeurbannais. Lui a su montrer au club le chemin d’un titre. Pour l’instant, on n’en demande pas tant aux joueurs locaux mais il va déjà falloir retrouver le chemin d’une simple victoire. « Ça va tourner », veut croire T.J. Parker. « On a déjà connu ce type de situation. Et puis, ce n’est pas comme si l’on perdait de 20 points… Il faut savoir gagner ! » Tout un programme… Dès lundi contre Le Mans ?
À Villeurbanne,
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