Joe Burton refait surface en Nationale 1 !
Grande figure de la Pro B de ces dernières années, au point d’être élu MVP du championnat en 2016 lors de son premier passage à Évreux (16,2 points à 61%, 9,9 rebonds et 3,9 passes décisives pour 24,7 d’évaluation), Joe Burton (2,01 m, 31 ans) avait même effectué un petit crochet par l’étage supérieur. Recruté par son ex-entraîneur normand Laurent Pluvy, le pivot aux doigts d’argent avait goûté à la Betclic ÉLITE le temps de 23 matchs avec la Chorale de Roanne en 2019/20 (8,1 points à 59%, 3,8 rebonds et 1,4 passe décisive), avant de faire les frais de l’arrivée de Jean-Denys Choulet, et d’un profil peu adapté aux exigences de la première division. Deux ans plus tard, le voici désormais prêt à un passage par l’étage inférieur puisque le BC Orchies vient d’officialiser sa signature !
Si le talent du joueur ne fait aucun doute, une interrogation règnera jusqu’à la rentrée pour le BCO : dans quel état de forme arrivera-t-il ? Facilement sujet à une prise de poids, l’ancien pivot de l’ADA Blois et de Souffelweyersheim sort d’une saison blanche et n’a plus été aperçu sur les parquets depuis un exercice 2020/21 passé en Finlande (17,8 points à 63%, 9,4 rebonds et 3,8 passes décisives).
Toutefois, après avoir annoncé la prolongation de Joffrey Verbeke et les signatures de cinq joueurs (Warren Woghiren, Romain Hoeltzel, Aurélien Rigaux, Glenn Duro et Thomas Van Ounsem), Orchies pourrait avoir réalisé une superbe pioche en récupérant un joueur surdimensionné pour la Nationale 1. Décrit comme le « Magic Johnson des intérieurs » lors de son époque ébroïcienne par Sylvain Grzanka, Joe Burton est un modèle de technique et de finesse sur les parquets. Et il est aussi un être humain marquant en dehors, doté d’une histoire singulière, lui qui a grandi dans la réserve indienne de Soboba en Californie. Au printemps 2016, il nous avait raconté son histoire.
« Petit, j’ai vu beaucoup de choses dures : des crimes, l’alcoolisme, l’obésité… Il y avait des coups de feu en permanence. J’entendais des fusillades en pleine journée ou en pleine nuit, à tel point que j’étais habitué. De plus, il y a beaucoup de gens en surpoids et il est fréquent de développer du diabète à cause des conditions de vie malsaines. Si j’ai pu m’en sortir, c’est grâce au basket. J’aurais pu prendre une autre direction, la voie criminelle. J’avais des cousins plus âgés et je me suis attiré des ennuis. Rien de sérieux cela dit… Mais ma famille m’a maintenu sur le bon chemin. Ils m’ont mis un ballon entre les mains et ça m’a empêché de mal tourner. Un tel soutien familial est un luxe dont peu d’enfants bénéficient dans les réserves. […]
Plus précisément, c’est mon grand-père qui m’a transmis la passion du basket. C’était un entraîneur et un bon joueur à l’époque. Il y avait un très vieux paier dans le jardin de mes grands-parents. Mon grand-père l’a construit lui-même. J’aimerais avoir une photo (il rit), ce n’était que de la boue par terre avec un poteau et un cercle accroché en haut. Pendant un temps, il n’y avait même pas de lumière. Mais c’était drôle. Je jouais jusqu’à minuit passé alors que mon grand-père me criait d’aller dormir car j’avais école le lendemain (il rit). »
Plus de 20 ans plus tard, la belle Contact Pévèle Arena d’Orchies aura donc peut-être des airs de Staples Center à côté…
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