ITW Yann Julien, champion du Monde avec l’équipe de France 3×3 Féminine : « Je ne veux surtout pas sanctuariser une équipe »
Pour la première fois de l’histoire, en 2021, le basket 3×3 s’est invité au Jeux olympiques. Malheureusement, l’équipe de France féminine, partie conquérante, n’a pas foulé le podium et est revenue sans médaille à la suite d’une défaite frustrante en demi-finales face à Team USA puis une autre face à la Chine lors de la petite finale. Un mois plus tard, les Bleues avaient l’occasion de se rattraper lors des championnats d’Europe devant leur public, à Paris. Déjà double championne d’Europe en titre en 2018 puis 2019, la sélection de Richard Billant n’a pas su conserver son titre, échouant face à l’Espagne avant de se relever face à la Russie pour arracher une médaille de bronze. Deux désillusions frustrantes suivies d’un changement au sein du staff technique, avec notamment la nomination de Yann Julien en tant que Responsable du Haut Niveau 3×3 et entraîneur des seniors féminines. Un an plus tard, voilà les Françaises Championnes du Monde. A Anvers en Belgique, les Bleues ont su prendre leur revanche pour retourner sur le toit du monde en battant successivement l’Espagne en quarts, la Chine en demi-finales avant de s’imposer face au Canada en finale. Le lancement d’un nouveau cycle, avec des anciennes – Marie-Eve Paget et Laëtitia Guapo – et des nouvelles venues – Hortense Limouzin et Myriam Djekoundade – a très bien démarré. « C’est un très bon message que ce groupe a envoyé mais ça n’est pas une finalité », prévient Yann Julien, depuis Oulan-Bator où il s’est déjà envolé pour une nouvelle compétition. L’Ardéchois souhaite continuer à travailler autour de ce groupe, dans l’optique notamment des prochains Jeux olympiques de 2024, à Paris. Entretien.
Trois jours (entretien réalisé mercredi) après avoir remporté la Coupe du Monde 3×3, comment se sent-on ?
Je suis vraiment dans un truc assez bizarre. A peine descendu du train qui nous ramenait d’Anvers que j’ai pris mon vol pour aller en Mongolie. Ça a été un long voyage, on est passé par Londres, Séoul et là on est arrivé à Oulan-Bator donc je suis un peu déphasé. Je reste très content, ça c’est sûr, mais je sais aussi qu’il faut que je bascule très vite car il y a une compétition importante à jouer avec l’équipe de France sur le Wowen’s Series. Donc j’essaie de mettre cette joie entre parenthèse de façon à accompagner les joueuses pour qu’elles soient performantes ici à Oulan-Bator.
En arrivant à Anvers, quel était l’objectif ? Est-ce qu’un autre résultat que la médaille d’or aurait été décevant ?
Pas du tout. Quand on est arrivé à Anvers, étant donné qu’on était sur un nouveau cycle, on a vraiment voulu prendre les choses étape par étape. Ce qui nous a obsédé, c’était de se rassurer pour être sur qu’on prenait la bonne voix. On voulait progresser à travers ce projet là. Donc pour commencer, on a réalisé une bonne première journée, ça a commencé à nourrir quelques ambitions chez nous. Ensuite, il y a eu la défaite contres les États-Unis (après prolongation, pour clôturer la phase de poule, NDLR) qui nous a un peu secoué mais qui nous a vraiment fait du bien parce qu’on voulait se servir de chacun des matchs pour chercher des axes d’amélioration. Et puis après il y a eu le huitièmes de finales face à la Mongolie qu’on a passé sans trop d’encombres. Une fois arrivé contre l’Espagne, on savait que les choses sérieuses commençaient. On s’est dit qu’il y avait un vrai truc à jouer même si le bracket (tableau) n’allait pas être simple. Mais on avait toujours cette volonté d’avancer match après match, même si on pensait ouvertement à une médaille, voire médaille d’or.
Après l’échec des JO et la défaite en petite finale contre la Chine, puis la médaille de bronze à l’Euro après une défaite en demi-finales face à l’Espagne, est-ce qu’il y a un sentiment de revanche d’avoir battu ces équipes là ?
Il y en a toujours un peu. Moi à l’époque je n’étais pas encore coach, j’étais assistant vidéo mais malgré tout je les ai vécu ces défaites là. Perdre contre l’Espagne à la maison, perdre contre la Chine aux JO alors qu’on avait des envies de médaille c’est forcément décevant. Seulement, on n’en a pas fait des obsessions. On était vraiment très concentré sur l’équipe et cette équipe là elle est singulière. Elle a sa propre histoire maintenant. Même s’il y a deux joueuses qui étaient présentes lors de ces défaites, il y en a deux autres qui sont complètement nouvelles et donc cette équipe est aussi nouvelle. Il fallait vraiment qu’on cherche à s’améliorer d’un match à l’autre.
« Maintenir une forme de concurrence saine »
Vous l’avez évoqué, ce groupe était nouveau même si on retrouve les expérimentées Laëtitia Guapo et Marie-Eve Paget. En revanche, on a vu que certaines autres habituées comme Migna Touré ou Ana Maria Filip n’étaient même pas présentes pendant les stages de préparation. Pourquoi ce choix ?
La première chose c’est que Migna Touré est complètement concernée par un projet avec l’équipe de France 5×5. Très vite, on a fait ce choix avec Jean-Aimé Toupane de la laisser dans ce projet là. Après concernant Ana Maria Filip, on était sur un nouveau cycle avec la volonté de rajeunir cette équipe. Ça n’a pas été une décision simple à prendre parce que c’est une immense joueuse et elle a beaucoup donné pour le 3×3. A cet instant, elle aurait pu être performante avec nous mais aujourd’hui il faut qu’on pense aux Jeux olympiques de 2024 et donc on a fait ce choix là.
Il y avait besoin de renouveau donc…
C’est ça. Après Hortense Limouzin et Myriam Djekoundade avaient déjà gagné la Nations League en U23 l’été dernier. Souvent on dit que ce sont des nouvelles joueuses en sénior mais en réalité elles ont déjà plusieurs campagnes derrières elles, elles sont déjà expérimentées. Cette catégorie de U23, on l’associe souvent à une catégorie de jeunes mais pour moi ce sont plutôt de jeunes séniors. Donc le niveau qu’il y a en Nations League est déjà très élevé et là elles ont réussi à faire la transition vers une grande compétition sénior de la plus belle des manière.
Concernant Hortense et Myriam, elles faisaient parties des 12 joueuses en pré-sélection. Comment avez-vous fait ce choix final ?
Déjà je tiens vraiment à souligner le niveau des 12 joueuses présélectionnées parce que ce sont toutes des joueuses qu’on voulait et qu’on considère comme compétitives. On a fait ce choix de 12 joueuses pour pouvoir traverser l’été avec une multiplication de compétition qui est importante. Et donc ces 12 joueuses là correspondent au profil de jeu qu’on souhaite, basé sur de la vitesse et du mouvement. Et deuxième chose, ce groupe devait pouvoir continuer à avancer jusqu’à Paris 2024. Donc il fallait faire un mix avec des joueuses déjà expérimentées au plus haut niveau comme Marie-Eve ou Laëtitia et des joueuses un peu plus jeunes pour rentrer dans le projet. Ce qui est également important, c’est qu’on veut maintenir une forme de concurrence saine qui créée une émulation. Aujourd’hui, assurer un statut à certaines joueuses seraient dangereux. Donc aujourd’hui, les quatre filles qu’on a choisies nous semblaient être la meilleure composition pour pouvoir disputer la Coupe du Monde. Mais demain, je ne sais pas encore quels seront les quatre filles qui disputeront la prochaine Coupe d’Europe, et encore moins les prochains JO.
Concernant Myriam Djekoundade, on la connaît avec un profil plutôt défensif et ça c’est confirmé pendant la compétition. C’était ce que vous recherchiez ?
Déjà, l’aspect défensif fait tout simplement partie de notre culture dans le 3×3. Ça nous permet de jouer les yeux dans les yeux avec presque tout le monde. Mais après le profil d’une joueuse comme Myriam, on pourrait dire dès fois qu’elle endosse le rôle de « grande », alors qu’en taille elle n’est au final pas si grande que ça mais a une grande envergure et s’en sert extrêmement bien sur l’aspect défensif effectivement. Mais elle a aussi plein d’autres qualités offensives.
A propos d’Hortense Limouzin, on a vu que c’était une joueuse très intelligente et qui jouait avec beaucoup d’intensité. Cependant, c’est un profil plus atypique de part sa petite taille. Est-ce que ce n’était pas un risque de la sélectionner, et de l’associer avec Marie-Eve Paget, étant donné qu’on a vu qu’elle s’est souvent faite cibler en défense ?
Ça a été un sujet de conversation qu’on a eu dans le staff et qu’on a souvent remis sur la table et qu’on continuera certainement à remettre. Aujourd’hui, notre conviction c’est qu’on a plus à gagner qu’à perdre. C’est-à-dire que quand on a deux joueuses comme Marie-Ève et Hortense qui ne sont effectivement pas des joueuses de grande taille, on a aussi leurs qualités qui vont avec. Marie-Ève est une joueuse qui est extrêmement adroite et Hortense est une joueuse qui joue extrêmement vite. Et on pense que ses qualités là vont en réalité nous apporter beaucoup plus que le pseudo défaut d’être petite. Parce qu’on peut avoir tendance à penser qu’on va encaisser plein de points sous le panier, mais de un, ça a tendance à dénaturer le jeu de l’adversaire parce qu’il voudra toujours jouer au poste. De deux, elles ont cette capacité à extrêmement bien défendre à l’intérieur face à des personnes plus grandes. Troisième chose, ce sont leurs qualités, c’est-à-dire que quand par exemple on joue les sœurs Plouffe qui sont de grandes joueuses, en défense c’est extrêmement compliqué pour elles de les tenir. Et je pense que cette Coupe du Monde a prouvé qu’on pouvait jouer avec des joueuses de moins grande taille, ce qui nous a apporté beaucoup de mouvement, de l’adresse et on sait qu’au 3×3 ce sont des qualités importantes. Mais encore une fois, aujourd’hui, c’est l’état de notre projet et pour demain on laisse toutes les portes ouvertes.
« Je veux qu’on continue à expérimenter »
Et donc ce groupe de 4 joueuses qui a maintenant montré de belles choses, en plus de prouver qu’elles pouvaient gagner au plus haut niveau, est-ce qu’on pourrait être amené à le revoir ?
Bien sûr. Si elles continuent à afficher des performances ensemble, ça pourrait effectivement continuer. Mais ça n’est pas une certitude. Comme je l’ai dit, on a d’autres joueuses d’excellents niveaux parmi les 12, et d’autres peuvent venir taper à la porte. Une mauvaise performance sportive, c’est une chose qui peut arriver et je sais que dans ces cas-là, il y a d’autres joueuses qui sauront se mettre au niveau. Aujourd’hui, je ne veux surtout pas sanctuariser une équipe. On est encore trop loin des Jeux olympiques et je veux qu’on continue à expérimenter. C’est forcément un très bon message que ce groupe a envoyé mais ça n’est pas une finalité.
Concernant la construction d’un groupe fiable sur la durée justement, on a appris que la FFBB avait envie de créer une équipe professionnelle masculine de 3×3, comme on le voit dans d’autres pays, afin de continuer à passer des caps. Est-ce qu’on peut s’attendre à la même chose avec la construction d’une équipe professionnelle féminine ?
Aujourd’hui, nous, on est en train de monitorer ce qui se passe au niveau international. Ce qui nous obsède actuellement, c’est d’avoir la meilleure configuration possible pour préparer des joueuses aux Jeux olympiques 2024. C’est sûr qu’avoir des joueuses à plein-temps pourrait être un atout, si et seulement si, on a des compétitions à très haut niveau à mettre en face tout au long de l’année. Car aujourd’hui, les seules grandes compétitions qu’on a, c’est la Coupe d’Europe, la Coupe du Monde et les Women’s Series. Et ces compétitions là se déroulent du mois de mai au mois de septembre. Le reste du temps, pour l’instant, il n’y a rien. Donc dans l’état actuel des choses, je préfère solliciter régulièrement mon groupe de 12 joueuses entre mai et septembre, tout en prenant en compte leur projet de joueuses de 5×5 dans lequel elles vont pouvoir participer à de grandes compétitions toute l’année comme l’EuroLeague, la Coupe de France ou tout simplement la Ligue féminine, plutôt que d’avoir des joueuses professionnelles de 3×3 avec qui je pourrais avoir de la compétition seulement de mai à septembre. Le reste du temps, on tournerait simplement en rond et ce serait contre-productif. Maintenant, si le contexte change d’ici à Paris 2024, on pourra peut-être envisager d’autres choses.
Vous avez commencé à l’évoquer, mais on va le rappeler pour toutes les personnes qui ne le savent pas forcément. Outres les compétitions internationales de mai à septembre, à quoi servent les Wowen’s Series et tous ces tournois à travers le monde ?
Les Women’s Series, c’est une compétition qui s’étale de mai jusqu’à septembre avec des tournois qui vont se dérouler partout dans le monde, auxquels on va essayer de participer. Premièrement, ces tournois nous servent à continuer à spécialiser des joueuses, à s’entraîner contre d’autres grandes nations. Et deuxième objectif, ces tournois nous servent à obtenir beaucoup de points de ranking. Et ces points de ranking sont fondamentaux pour pouvoir se qualifier aux grandes compétitions type Coupe du Monde, type Coupe d’Europe mais surtout type Jeux olympiques. Parce qu’aujourd’hui, le règlement fait qu’on n’est pas sûr d’avoir les garçons et les filles aux Jeux olympiques. On aura au minimum une des deux équipes, celle qui sera la mieux classée. Mais la deuxième équipe sera elle obligée de passer par un système de qualification. Et donc ce qui nous obsède avec Karim Souchu (sélectionneur de l’équipe de France masculine et féminine 3×3) c’est de pouvoir faire grimper ce ranking de la France chez les filles comme chez les garçons pour pouvoir participer à toutes les plus grandes compétitions par la suite.
« Je ne veux plus qu’on compare le basket 3×3 au basket 5×5 »
Pour revenir sur le jeu pur, vous en avez parlé tout à l’heure mais les filles restent avant tout des joueuses de 5×5. Pour prendre l’exemple de Laëtitia Guapo qui a terminé la saison très tard avec Bourges et qui a eu peu de temps pour enchaîner avec le stage de préparation, comment se fait la réadaptation au niveau du 3×3 ?
Tout d’abord, il y a un grand travail de préparation physique en amont, ce qui veut dire qu’on a suivi les joueuses lors de leur dernier mois de compétition 5×5 pour savoir dans quel état de forme elles étaient. Parce que si on avait des joueuses qui étaient épuisées, on aurait aménagé la préparation. Dans le cas de Laëtitia, elle bénéficie d’une capacité de récupération extraordinaire et donc avec elle on a tout de suite fait un choix. Plutôt que de lui donner une semaine ou 15 jours de repos en fin de saison, on a décidé de tout de suite la faire venir en 3×3 pour qu’elle soit dans la continuité. Et ensuite, il y a tout un travail de réadaptation avec le 3×3 car la discipline est différente du 5×5. Donc ça passe par des entraînements mais aussi des situations de groupe où on essaie de revoir tous les éléments de jeu. Et après, plus on a l’expérience de ça, plus ça fonctionne. Donc les joueuses qui sont habituées à enchaîner les saisons, arrivent facilement à switcher entre les deux disciplines.
On sait que dans cette discipline, on a à faire à un groupe réduit et qu’en plein match, les joueuses se coachent elles-mêmes. Est-ce que le côté relationnel est plus important dans le 3×3 ?
Effectivement, quand on est en compétition on a la chance d’avoir quatre athlètes. Donc logiquement, on peut leur consacrer plus de temps que dans le 5×5, et de manière plus homogène. On a également beaucoup de temps pour pouvoir débriefer mais aussi pour pouvoir construire le projet parce que l’idée c’est de pouvoir s’améliorer en tant que groupe même pendant la compétition. Donc on a des temps de préparation, des temps de vidéo et des discussions qui sont vraiment importantes et qui nous permettent de continuer à s’entraîner sans pour autant être sur le terrain. Une autre chose qui est également hyper importante c’est qu’il faut s’assurer qu’il y a une forte cohésion entre les quatre joueuses. Si jamais vous avez une planche pourrie, au contraire du 5×5 où tu peux essayer de l’isoler, dans le 3×3 ce n’est pas possible. Il faut être sûr et certain que les quatre joueuses vont pouvoir traverser les épreuves, joyeuses comme douloureuses, pour pouvoir rester ensemble. Cette semaine, quand on a perdu contre les États-Unis, il y a des moments où on pouvait douter, mais les joueuses ont été suffisamment fortes pour ne rien lâcher.
Dernière question, les audiences sur la chaîne L’Équipe sont tombées et ils sont très bons. La discipline, qui reste relativement nouvelle, prend année après année de plus en plus d’ampleur. Est-ce que vous le ressentez en tant qu’acteur du 3×3 ?
Bien sûr, c’est incontestable. Je pense qu’il y a eu l’effet Jeux olympiques qui est une première marche extrêmement importante. À Tokyo, ça a été un combat incessant et je pense que les gens l’ont ressenti à travers leurs télévisions. Il y a eu ensuite la Coupe d’Europe où, après avoir perdu contre l’Espagne, on a su se relever pour aller chercher une médaille de bronze, dans un lieu qui était complètement incroyable. Quand vous jouez au Trocadéro, devant la Tour Eiffel, vous ne pouvez que vibrer. Et là on a trouvé de la continuité avec la Coupe du monde et je pense qu’on est également bien porté par de bons résultats. Mais je pense surtout que les gens ressentent ce mélange de suspense, de spectacle, d’abnégation, de détermination et de cohésion qui font cette discipline. Nous ça fait déjà longtemps qu’on ressent ça et forcément on est fier quand une chaîne comme L’Équipe investit là-dessus, pour transmettre ces belles images. On a tellement envie de montrer notre discipline au monde que c’est top.
Et le format d’un match court, plus physique, avec des règles différentes du 5×5 peut aider également certaines personnes à s’y intéresser …
Je ne veux plus comparer le 3×3 au 5×5, je pense qu’on part dans une mauvaise direction en faisant ça. Je reste un fan de la première heure du 5×5, de ce qu’on peut voir dans différents championnats, ce que peut faire l’équipe de France mais je ne veux plus m’amuser à les comparer parce que ce sont deux disciplines tellement différentes, avec leurs spécificités, que les deux ont droit à leur éclairage aussi fort l’une que l’autre.
Un dernier mot ?
Suivez le 3×3 ! Il va y avoir des compétitions absolument magnifiques. Des Challengers, des Masters, des Wowen’s Series et puis la Coupe d’Europe en septembre à Graz en Autriche pour l’équipe de France Féminine. Vous allez vous éclater en regardant ça.
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