ITW Victor Wembanyama : « On sait qu’on a la possibilité d’atteindre notre rêve »
Victor Wembanyama va vivre sa première grande compétition internationale avec les Jeux Olympiques
Victor, depuis combien de temps vous préparez-vous à jouer des Jeux Olympiques, encore plus à la maison ?
Depuis la première fois que j’ai vu les JO à la télé. Ça a toujours été un rêve, et ça s’est transformé en objectif en grandissant. C’est un évènement vraiment unique dans le sport, certainement l’évènement sportif le plus important du monde.
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— Équipes de France de Basket (@FRABasketball) June 27, 2024
« Un objectif, ce n’est pas seulement des mots, mais aussi des actes »
Votre association avec Rudy Gobert fait fantasmer : peut-elle, quelque part, révolutionner la défense française, voire la défense tout court ?
Le but, c’est d’apporter quelque chose de nouveau. Nos objectifs sont quelque chose qu’on n’a jamais atteint par le passé (la médaille d’or olympique) donc il faut trouver le moyen de les atteindre. Je suis très excité, impatient de partager le terrain avec tous mes coéquipiers, et notamment Rudy. On en parle beaucoup avec le staff, avec les joueurs. Je pense qu’on est sur la même longueur d’onde, j’apprécie qu’il y ait une bonne synergie entre nous. On partage le même projet, la même ambition, même si on n’a pas encore commencé à s’entraîner avec le groupe.
Quel est votre regard sur cette campagne olympique, un an après le fiasco de la Coupe du Monde ?
Les mauvais résultats font partie du jeu, d’une carrière. Ce n’est pas quelque chose qui m’inquiète personnellement. Je ne faisais pas partie de cette équipe de France l’année dernière donc je ne peux pas en parler. Mais de ce que je vois cette année, tout le monde rêve de ces Jeux Olympiques, tout le monde est dans les starting-blocks, prêt à poser le pied sur le terrain dès les matchs amicaux avec intensité. Le niveau d’implication est juste incroyable, la concentration aussi. Les objectifs de cet été ne sont pas seulement des mots, mais aussi des actes, de la part des joueurs et du staff. Tout cela part d’un rêve (la médaille d’or olympique) et du fait de savoir qu’on a la possibilité de l’atteindre. L’équipe de France a fini avec la médaille d’argent lors des derniers JO, n’était pas loin (défaite 82-87 en finale contre Team USA). J’espère pouvoir apporter ma pierre à l’édifice.
« L’intensité et la concentration sont incroyables »
Pensez-vous que ce sera le tournoi olympique le plus relevé de l’histoire ?
Je ne sais pas si c’est le plus relevé de tous les temps. On pourra tirer les conclusions après la fin. C’est vraiment excitant d’avoir la chance de se confronter à l’équipe américaine, j’espère qu’on pourra les jouer. Ce sera un match-up très intéressant. C’est un rêve aussi de jouer contre Team USA et contre toutes ces légendes, ne serait-ce qu’en NBA.
Est-ce frustrant de ne pas avoir l’autorisation de vous entraîner avec le groupe pour l’instant (débuts programmés ce vendredi) ?
Absolument. C’est frustrant de regarder les entraînements depuis le côté. Mais l’intensité est incroyable, la concentration aussi. Le niveau d’écoute et d’auto-correction sur les consignes du coach est impressionnant. Mon but, en intégrant le groupe, sera de ne pas baisser le niveau d’entraînement, c’est dire à quel point c’est relevé. C’est très compétitif, pas de manière malsaine entre joueurs, vraiment pour le bien. Les partenaires d’entraînement, ou ceux qui sont partis hier (Ousmane Dieng et Killian Hayes), pourront se dire qu’ils auront apporté leur pierre à l’édifice. S’il y a une médaille à la fin, ils y auront participé. C’est beau cet esprit généreux.
« La Draft NBA ? On peut le faire une troisième fois d’affilée ! »
Vous étiez l’année dernière le premier Français drafté en première position, vous avez été rejoint la nuit dernière par Zaccharie Risacher. Que vous inspire la profusion de Français à la Draft cette année ?
Beaucoup de fierté ! Je suis resté éveillé. Mais ma première impression, c’est de me dire que ce n’est pas encore assez pour le basket français. Si on l’a fait deux fois d’affilée, on peut le faire une troisième fois (Nolan Traoré est, pour l’instant, annoncé en deuxième position en 2025, ndlr), pourquoi pas une quatrième. Même s’il y a toujours des années meilleures que d’autres, ça témoigne du phénomène qu’on voit depuis des années, de plus en plus d’Européens arrivent et dominent en NBA, notamment des Français. C’est une énorme fierté.
Que donneriez-vous comme conseil à Zaccharie Risacher ?
Bien sûr que je pourrais avoir des conseils pour lui mais je ne sais pas comment il se sent à propos de ça, à propos des difficultés qu’il pourrait traverser. Si je devais lui en donner un, ce serait juste de rester lui-même, ne pas laisser la pression le changer, ne pas laisser la célébrité ou l’argent le changer. Mais je ne crois pas dans son caractère.
Cette campagne sera également la dernière avant la retraite de votre premier entraîneur en pro, Pascal Donnadieu. Cela peut-il constituer une motivation supplémentaire ?
Je connais Pascal depuis très longtemps, même avant mes débuts professionnels avec Nanterre. C’est clairement un ami, quelqu’un avec qui j’ai toujours eu une très bonne relation tout au long de mes années à Nanterre. J’ai la chance d’être avec lui en équipe de France. Je ne pense pas qu’on ait besoin de motivation supplémentaire pour ces JO mais on la prendra quand même. Le jour où il faudra faire un contre de plus, je penserai à Pascal (il sourit).
Propos recueillis par Maxime Bodilis,
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