Les Bleus abrègent leurs souffrances avec une victoire poussive contre la Côte d’Ivoire

Intercalée entre le Soudan du Sud et le Japon… Après trois podiums internationaux d’affilée, la nouvelle photographie de la réalité du basket tricolore est cruelle : 18e de cette  Coupe du Monde 2023, l’équipe de France figure juste derrière les Bright Stars, novices sur la scène FIBA, dans la hiérarchie mondiale. Une seule statistique qui vient cruellement résumer le constat d’échec de cette huitaine indonésienne, à peine sauvée par les trois dernières victoires, pour la forme, qui évitent au moins l’affront de l’humiliation aux Bleus. Vous en voulez une deuxième ? Cette 18e place est le deuxième pire classement de son histoire après les Jeux Olympiques de… 1936, bouclés à la 19e place.

Cordinier bien chaussé

Que cette dernière rencontre face à la Côte d’Ivoire a été une souffrance pour tout le monde. « On est tous humains, il y avait moins de motivation », confirmait Isaïa Cordinier. « On va être honnête, c’était notre dernier sortie et nous ne sommes pas venus ici pour jouer ces matchs de classement. » Cela s’est particulièrement vu en première mi-temps où les Bleus se sont faits balader par Nisre Zouzoua (18 points à 6/10), 7,4 points de moyenne en Pro B en 2021/22 avec l’Alliance Sport Alsace, simplement aperçu à deux reprises en match officiel la saison dernière, avec Aix-Maurienne. « Défensivement, notre première période a été faible », acquiesce Vincent Collet. « La défense commence avec de l’énergie. La volonté est essentielle et honnêtement, elle n’était pas très haute cet après-midi. C’est aussi pour cela qu’on est heureux d’avoir trouvé un moyen de gagner ce match. »

Une victoire rendue possible par l’investissement de plusieurs seconds couteaux. Parmi les leaders, seuls Rudy Gobert (17 points à 7/8 et 8 rebonds), pour sa 100e sélection, et Nando De Colo, auteur de sa meilleure mi-temps de la compétition (11 unités en deuxième), ont été au niveau attendu, tandis qu’Evan Fournier et Nicolas Batum, dans des circonstances compréhensibles pour son cas personnel, avaient déjà la tête dans l’avion. Ainsi, salué par Vincent Collet, Isaïa Cordinier a clairement gagné des points pour l’avenir, en apportant l’étincelle dans l’ennui de ce samedi (19 points à 6/8, 5 rebonds et 4 passes décisives pour 26 d’évaluation en 28 minutes). Sylvain Francisco a également prouvé qu’il avait digéré son échec contre la Lettonie en jouant ce rôle d’électron libre offensif (15 points à 5/10 et 7 passes décisives).

Six vols différents pour la France

Et pourtant, après un panier d’Assemian Moularé, jeune espoir du bout du banc chez les Metropolitans 92 de Vincent Collet en 2021/22, l’équipe de France était encore malmenée par la Côte d’Ivoire à la 38e minute (74-75). Il aura fallu une dernière accélération (87-77), facilitée par la faute antisportive de Cédric Bah à 95 secondes du buzzer final (à 78-75), pour éviter d’ajouter une ultime touche déceptive à la faillite globale. Et maintenant, après un dernier dîner commun à Jakarta, les Bleus vont se scinder dès dimanche, avec six vols différents pour regagner la France, ou le stage monégasque en Turquie pour le cas de Terry Tarpey. L’analyse sera faite, les langues se délieront peut-être, ou pas, comme celle de Moustapha Fall, première voix dissonante, et les regards se tourneront vers Paris 2024. Où, au moins, les Bleus ne pourront pas faire pire que 18e, puisqu’il n’y aura que 12 équipes. Mais ils pourront quand même toujours terminer derrière le Soudan du Sud…

À Jakarta,