L’ASVEL gagne, encore et toujours : Villeurbanne remporte la Leaders Cup !
« Est-ce que je trouve la capacité de Villeurbanne à tout gagner sur la scène française ces derniers temps impressionnante ? Je ne sais pas, c’est plutôt à vous qu’il faut poser la question », rétorque le MVP Nando De Colo, dans un sourire. Alors oui, on le dira : c’est impressionnant. Ça en est même remarquable. L’ASVEL s’est adjugée quatre des cinq derniers trophées possibles en France (laissant seulement une Coupe à l’Élan Béarnais), et six des huit derniers. Même dans une saison extrêmement agitée, pour ne pas dire décevante, jusque-là, l’ASVEL continue de gagner. Même dans une semaine agitée par de sérieux remous internes, l’ASVEL continue d’enrichir son palmarès. Il y a là une tradition de la gagne qui confine à l’excellence, presque un savoir-faire unique en France. Et cela vient corriger une petite anomalie aussi : le club rhodanien avait déjà remporté 21 trophées de champion de France, 10 Coupe de France mais une seule Leaders Cup, sous l’appellation Semaine des As, via un tournoi à domicile (en 2010). « C’était le seul titre qui nous manquait et ça fait plaisir », confirme T.J. Parker.
Or, cette différence fondamentale dans l’approche d’une finale s’est ressentie, parfois de manière cruelle pour la JL Bourg. Certes l’ASVEL a connu une voie royale pour y parvenir, matant tranquillement deux équipes dépeuplées, tandis que l’équipe de Frédéric Fauthoux devait gravir deux cols hors-catégorie. Mais il y a tellement d’autres éléments que la différence physique pour expliquer le triomphe villeurbannais (83-74). L’expérience, déjà, incarnée par un Nando De Colo rayonnant (20 points à 7/11, 4 rebonds et 3 passes décisives en 24 minutes). Le vice, aussi, symbolisé lui par un Charles Kahudi digne de ses jeunes années (13 points à 5/7, 9 rebonds et 2 passes décisives), au point d’aller planter l’un des dunks de l’année sur Kevin Kokila. Ah oui, là-dessus, il m’a surpris », en riait T.J. Parker. Et puis l’agressivité, avec 10 lancers-francs tentés à zéro à la mi-temps, même si certaines décisions n’ont pas aidé…
« Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de personnes qui nous voyaient aller au bout »
Tout cela a fait que l’ASVEL avait presque déjà plié l’affaire dès la mi-temps. Alors que la JL Bourg avait été étincelante offensivement avec 196 points inscrits sur les deux premiers matchs, les coéquipiers de l’éternel David Lighty, reparti avec le ballon du match, ont su éteindre la folie burgienne grâce à l’impact physique. Partis aux vestiaires avec 20 points de débours (25-45), les Burgiens ont ensuite pourtant eu les shoots pour revenir à -10 au cœur du troisième quart-temps, via Alexandre Chassang et Pierre Pelos, mais le mojo s’était envolé. De quoi rendre le score final trompeur (83-74) puisque la Jeu a passé son money-time à naviguer entre 15 et 20 unités de retard, jusqu’à -26 même (73-47, 33e minute).
Le collectif burgien a été vanté pendant tout le week-end mais c’est finalement l’ASVEL qui s’est trouvée pendant ces trois jours à Saint-Chamond. Il y a un mois, l’équipe villeurbannaise était aux prémisses d’une profonde crise sportive, lestée de six défaites de rang. Mais l’arrivée de Dee Bost a changé beaucoup de choses et a rééquilibré tout l’effectif, apportant une sérénité supplémentaire dans la gestion. Cela ne suffit pas toujours pour gagner un trophée mais force est de constater qu’il y a quelque chose en plus dans ce club. « Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de personnes qui nous voyaient aller au bout », note Nando De Colo. « Mais on savait que la Leaders Cup est une compétition à part. On a eu un début de saison très difficile mais on ne lâche pas. Le match de Roanne nous a mis un peu dans le rythme des matchs à élimination directe. Cette semaine, on a trouvé un collectif qui a voulu faire les efforts pour le coéquipier et c’est important. On avait déjà eu cette alchimie par moments mais on savait que si on voulait aller au bout de la Leaders Cup, il fallait être consistant sur toute la compétition. On a vraiment fait les efforts pour être concentré du début à la fin et c’est ça qui a fait la différence. » De quoi provoquer un déclic durable pour la suite, particulièrement en vue des retrouvailles envisagées avec l’AS Monaco à l’heure où la Roca Team a déjà pris le dessus à quatre reprises cette saison ? « Chaque chose en son temps, savourons déjà ce trophée », répond le meilleur marqueur de l’histoire des Coupes d’Europe. Mais quand un homme habitué à gagner (19 trophées en carrière désormais) rejoint le club le plus couronné du basket français, il se passe parfois ce qui était attendu. Ensemble, les deux remportent des titres.
À Saint-Chamond,
Commentaires