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« Je pensais arrêter le basket » : Assitan Koné, le maillot bleu au bout des épreuves

À 27 ans, Assitan Koné a fêté sa première sélection dimanche contre la Bosnie-Herzégovine. Un formidable accomplissement après un début de carrière marquée par plusieurs graves blessures et l'envie, parfois, de tout arrêter.
« Je pensais arrêter le basket » : Assitan Koné, le maillot bleu au bout des épreuves
Crédit photo : Sébastien Grasset

À quoi a-t-elle bien pu penser en marquant son premier panier international au buzzer du premier quart-temps ? A-t-elle un flash des blocs opératoires, qu’elle n’a malheureusement que trop fréquenté ? A-t-elle songé à sa période arrageoise, en 2016/17, où elle a failli perdre pied, considérant sérieusement le fait d’abandonner le basket à seulement 21 ans ? Ou a-t-elle simplement profité de l’instant, savourant son premier coup d’éclat sous le maillot tricolore ? On pariera sur la dernière option… « Il y a beaucoup de fierté d’avoir joué mon premier match avec l’équipe de France, je suis hyper contente », glissait Assitan Koné (1,90 m, 27 ans), dans un grand sourire, à l’issue de la rencontre.

8e minute de jeu : Assitan Koné remplace Héléna Ciak et devient officiellement internationale (photo : Sébastien Grasset)

Dimanche, à Marseille, trois joueuses ont fêté leur première sélection contre la Bosnie-Herzégovine (87-52) : Marie Pardon, Pauline Astier et, donc, Assitan Koné. Toutefois, leurs histoires sont diamétralement opposées. Respectivement nées en 2001 et 2002, les deux meneuses étaient pratiquement destinées à évoluer un jour avec les Bleues. En revanche, pour l’intérieur, c’était devenu beaucoup moins évident. « L’équipe de France est quelque chose que j’avais mis de côté », confirmait-elle. La faute à un début de carrière cabossé, cruel, abîmé par les blessures.

Pratiquement trois ans sans jouer !
« Je n’en voyais pas la fin »

Premier coup dur en 2012, avec les U18. Alors que les Bleuettes se préparent pour l’EuroBasket, Assitan Koné se rompt les ligaments croisés lors du dernier entraînement avant le départ pour Bucarest. Sans elle, l’équipe de France sera sacrée championne d’Europe, avec notamment ses actuelles coéquipières Mamignan Touré et Marième Badiane dans l’escouade victorieuse. Une saison blanche plus tard, la native de Bondy reprend à Toulouse en 2013/14, avant de voir son autre genou se dérober au printemps. « Il y a eu pas mal de complications ensuite », se souvient-elle, en écho à une autre opération forcée par un kyste en fin d’année puis à une rééducation rendue impossible par des gonflements. « Pendant quasiment trois ans, j’étais loin des parquets », ajoute-t-elle : seulement 17 rencontres officielles entre l’été 2012 et novembre 2015… « C’était difficile de revenir. »

Surtout que la suite n’est guère plus reluisante. Pas au niveau en LFB avec Toulouse (1,1 d’évaluation en 2015/16), Assitan Koné descend en Ligue 2 et s’enlise avec Arras. « Je ne me sentais pas bien. Je me suis donc réfugiée dans la nourriture », contait-elle l’année dernière à Ouest France. « Mon corps a évolué, j’ai dû prendre 10 kilos. » Plusieurs fois, l’envie de tout plaquer lui traverse l’esprit. « Oui, arrêter le basket est vraiment quelque chose que j’avais en tête. C’était une période hyper difficile et je n’en voyais pas la fin, tout simplement. Je me suis dit que je devrais peut-être tout arrêter pour voir autre chose. »

Sauvée par l’EuroLeague et le 3×3

Ici à droite, Assitan Koné lors du sacre aux Jeux Européens de 3×3 en 2019 (photo : CNOSF)

Deux coups de téléphone la sauveront finalement : celui de Lattes-Montpellier et celui de son ex-coéquipière toulousaine Marie Mané, l’incitant à se mettre au 3×3. Avec le BLMA, dans la foulée de la LF2, la Francilienne goûte à l’EuroLeague et s’y distingue occasionnellement (9 points en 11 minutes lors de sa quatrième sortie contre Nadezha). « Découvrir l’EuroLeague, c’était « ouf », je ne pouvais même pas l’imaginer ! J’ai repris goût au basket. » En 3×3, elle se hisse un temps dans le Top 4 mondial et enrichit son palmarès (double championne de France, Jeux Européens de 2019). « Dans la continuité de Lattes-Montpellier, ça m’a redonné le plaisir et l’envie de continuer. »

Depuis, Assitan Koné a poursuivi son petit bonhomme de chemin, faisant successivement l’unanimité à Mondeville, Saint-Amand et La Roche Vendée. Mais dans l’histoire d’une carrière tortueuse, même ses premiers pas en équipe de France ne pouvaient pas se faire dans une fluidité totale. En février dernier, Jean-Aimé Toupane la convoque une première fois pour les éliminatoires de la Coupe du Monde mais, rongée par le stress, elle se rate et ne convainc pas. « À l’époque, on lui avait dit : « Mais tu es arrivée ? On ne t’a pas vu ! » », explique le sélectionneur. « On lui a expliqué les choses et elle revient avec un autre état d’esprit. Elle est capable de beaucoup nous apporter, elle est tournée vers ses coéquipières. Au départ, elle était un peu timorée et elle n’avait pas montré grand chose. Ce n’est pas qu’elle n’avait pas le niveau, c’était juste une histoire de timidité. » Résultat, au lieu d’accompagner le groupe France à Belgrade, la joueuse avait été priée de retourner à La Roche-sur-Yon. « J’étais déçue », soupire-t-elle.

Objectif Coupe du Monde

Assitan Koné pourra-t-elle participer à la Coupe du Monde ? (photo : Sébastien Grasset)

Six mois après, Assitan Koné a donc pu prendre sa revanche et étrenner le maillot bleu. Une vraie histoire de résilience… « C’est surtout l’histoire de la vie », coupe-t-elle. « Cela prouve qu’il ne faut jamais abandonner, mais bien toujours se battre. Tant qu’on est encore en vie, on a toujours la possibilité de faire quelque chose. » En seulement 9 minutes passées sur le parquet marseillais, l’ancienne gamine du club d’Aulnay-sous-Bois a été rentable, cumulant 6 points à 100%. L’essentiel est ailleurs… Maintenant qu’elle a mis le pied dans l’entrebâillement de la porte, elle compte bien s’y engouffrer totalement afin de composter son billet pour l’Australie. « Cette première sélection donne envie d’aller plus loin », glisse-t-elle avec gourmandise. « L’équipe de France, c’est vraiment le top niveau donc je veux y rester et aller le plus loin possible avec. Maintenant que je suis dans le groupe, imprégnée du truc, je vais me donner à fond pour aller au bout. » Le fait qu’elle soit la seule joueuse en dessous de la barre symbolique des 10 minutes de jeu dimanche ne plaide pas forcément en sa faveur, ni le retour attendu des cadres dans la raquette (Sandrine Gruda, Iliana Rupert). Mais après tout, dans sa carrière, Assitan Koné est déjà revenue de beaucoup plus loin…

À Marseille,

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