Qualifié pour les JO et au Trophée du Futur : la saison historique d’Anthony Christophe
Anthony Christophe est un membre important du staff de l’équipe de France de 3×3.
Les dernières semaines ont été riches en réussite pour Anthony Christophe; L’ancien basketteur porte deux casquettes au sein du basket français. Il est directeur du centre de formation de l’AS Monaco basket et également assistant dans le staff technique de l’équipe de France de basket 3×3 masculine.
Après avoir vécu la qualification pour les Jeux olympiques de Paris avec le 3v3 masculin, il a également suivi de près la très belle fin de saison des Espoirs de Monaco, qui se sont qualifiés pour le Trophée du Futur. Désormais dans une période de transition avant la suite de l’aventure olympique, l’ancien meneur de jeu revient sur ces évènements importants.
La fièvre olympique
Dans quel état d’esprit se situait le groupe avant d’attaquer ce dernier TQO (Tournoi de Qualification olympique) à Debrecen ?
Après la déception du TQO d’Utsunomiya, à l’image d’autres nations, l’effectif de 6 a évolué pour participer au TQO de Debrecen. La réintégration de joueurs n’ayant pas connu le traumatisme au Japon a amené une sorte de sérénité au groupe, aux staffs. Nous repartions sur une nouvelle compétition. L’expérience de Karim (Souchu, le sélectionneur) et des joueurs professionnels du World Tour avec la Team Paris et la Team Lausanne (comme Raphael Wilson), où les tournois se sont enchainés, a permis à tous les joueurs et staffs de vite se focaliser vers ce dernier TQO.
L’équipe est bien entrée dans le tournoi, avec une victoire contre l’Égypte. Puis il y a eu la défaite contre l’Espagne. Avez-vous perçu des doutes sur vos chances de qualification ?
L’entrée sur le tournoi est plutôt convaincante. On est sur un match face à l’Égypte que l’on connaît plutôt bien car elle avait le même roster qu’au TQO à Hong Kong, et nous les avions rencontré au TQO d’Utsunomiya. Ensuite, nous rencontrons l’Espagne, difficile à scouter car elle n’a qu’un seul joueur référencé sur le circuit 3×3. Cette défaite a permis à Karim de replacer le curseur sérénité en insistant qu’elle ne devait, en aucun cas se traduire, par de la passivité. Après la défaite contre l’Espagne on ne doute pas mais on s’interroge. Pas sur la qualification. On s’interroge à comment se retrouver sur notre projet de jeu face au Canada, dès le lendemain. Le message sur le jour OFF était d’« être beau » et « fidèle » à nos principes collectif. Retrouver notre flow en attaque. Cette journée entre l’Espagne et le Canada est longue et intense émotionnellement car on attend pendant plus de 24h les 10 minutes les importantes de notre vie de sportif et de membre d’un staff. Encore une fois, l’expérience du World Tour dans lequel la Fédération nous à permis d’évoluer depuis deux ans a été décisive dans la gestion d’un tournoi aussi important que celui-ci.
« On avait un scénario de planification estivale avec une qualification Olympique et un autre sans la qualification Olympique. Le deuxième scénario est dans une poubelle à Debrecen »
Anthony Christophe sur la qualification aux JO des Bleus en 3v3
La France s’est qualifiée après un come-back et sur un tir incroyable de Timothé Vergiat. Quel est le sentiment qui vous a traversé au moment où le tir rentre et vous envoie aux JO ?
Au moment où Tim prend le tir, personnellement je me dis que c’est dedans car c’est Tim. Il a cette faculté d’être courageux et en réussite dans ces moments précis. Ensuite, il y a l’attente du retour vidéo qui permet d’avoir un peu de retenu sur la démonstration de nos émotions. Dès que l’arbitre confirme le 2-points, on a envie d’aller remercier les joueurs, de partager ça avec eux mais ce n’est pas autorisé par la FIBA. Donc je cherche la première personne habillée avec le polo Jordan France pour lui sauter dessus et partager notre bonheur.
L’équipe de France va disputer les JO à domicile, à Paris, sur la place de la Concorde. Il y a de la fierté et de l’impatience de se joindre à la fête ?
Oui, il y a eu une part de fierté suite à la qualification. Mais j’insiste encore sur l’expérience du World Tour et la capacité des joueurs, de Karim (Karim Souchu) et de la Fédération d’être dorénavant sur un logiciel spécifique au 3×3. C’est à dire que l’on passe à un nouvel objectif très rapidement. On avait un scénario de planification estivale avec une qualification olympique et un autre sans la qualification olympique. Le deuxième scénario est dans une poubelle à Debrecen. En effet, je suis très impatient de voir évoluer les deux équipes de France féminine et masculine que j’ai eu la chance d’accompagner dans leur projet de qualification olympique ces deux dernières années.
Quel est le programme pour entamer la préparation des JO ?
A deux mois du début de la compétition, comment va s’organiser l’équipe pour être prête pour les Jeux olympiques ?
Depuis plusieurs années, la FFBB développe l’activité 3×3 sur notre territoire. Elle a notamment réussi à fidéliser et accompagner plusieurs villes sur l’organisation de tournoi du circuit pro FIBA 3×3. Ce qui permettra de faciliter la préparation des joueurs qui seront concernés par la préparation olympique.
Quels sont les points importants à gérer pour les organismes des joueurs ?
Les points les plus importants à gérer sont à mon sens, sur une compétition, la charge mentale due à la répétition des matchs où les émotions s’enchainent, se mélangent. Ensuite, avec l’intensité de la discipline, il y a la gestion de la charge physique, car celle-ci dépend d’énormément de paramètres (décalage horaire, planification des différentes compétitions, nombre d’entraînement sur site,…).
En quarts et en demi-finales, la France fait deux come-back et s’impose sur le fil grâce à Thimoté Vergiat et Jules Rambaut. Le Blésois a joué toute la saison en 5×5 et il est élu MVP du TQO. De l’autre côté, Raphaël Wilson fait parler son expérience en 3×3. Est-ce important d’avoir de l’alternance entre des joueurs de 5×5 et de 3×3, qu’est-ce que cela apporte à l’équipe ?
Dans une équipe, il est important d’avoir cette sensibilité 3×3. Tim (Thimoté Vergiat) a beau avoir joué en 5×5 toute la saison (avec l’ADA Blois), il est expérimenté sur la discipline. Je ne pense pas que la question se pose car tous les joueurs de 5 qui ont accompagné ce projet ont tous été capable de s’adapter et mettre leurs nombreuses qualités humaines et basket au service d’un projet de jeu 3×3.
« J’aimerais que l’on puisse améliorer notre offre d’accueil des U18 »Anthony Christophe sur l’ascension de la jeunesse monégasque
Cinq jours après la qualification pour les Jeux olympiques de 3×3, vous avez pu entamer le premier Trophée du Futur de l’histoire de l’AS Monaco. Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec l’association du club de la principauté ?
Je suis Directeur du centre de formation depuis juillet 2023. C’était un peu dans les cartons suite à la saison 2021-2022 où le Président, Nicolas Chattahy, m’a demandé de trouver un entraineur pour l’équipe U21. Le centre de formation à réussi à lancer la carrière de plusieurs entraineurs par le passé (Ali Bouziane ou Kenny Grant), il fallait continuer dans ce sens mais avec un profil expérimenté sur le niveau U21. Mickaël Pivaud, que j’ai connu au HTV et qui souhaitait partir de Châlons-Reims (relégué en Pro B), a donc signé. Dès ma prise de fonction, j’ai dû me familiariser avec toute la dimension administrative auprès des instances Fédérales, de la LNB. Pour ceci, je suis encore accompagné par M. Biancheri et une commission d’élus qui connaissent sur le bout des doigts le club et le contexte monégasque. Je ne m’attendais pas à autant de volume de travail, j’avais l’idée que cela serait essentiellement du sportif mais cette dimension administrative et fonctionnelle me satisfait. Un rapprochement vers le sportif viendra certainement au fur et à mesure. Engager Mickaël Pivaud sur le secteur sportif me permet aussi de me concentrer techniquement et tactiquement auprès de Karim Souchu avec l’équipe de France. Le club me permet d’associer mes fonctions dans le staff de l’équipe de France 3×3 à celle de directeur du centre de formation et j’en suis satisfait.
Quel bilan pouvez-vous tirer après une saison à la direction du centre formateur ?
Je suis satisfait de plusieurs choses. Du classement U21 et du parcours au Trophée du Futur bien entendu. Bien que ce soit un championnat de centre de formation pour les jeunes, nous pensons que les sensibiliser sur le résultat est tout aussi important car ils y seront confrontés lorsqu’ils partiront de Monaco. Aussi, l’autre grosse satisfaction est le développement de Loic Noudogbessi, Nicolas Vanel et Lucas Ngombo qui sont au club depuis leurs années U18 (voire U9 pour Nicolas Vanel). Et du reste de l’effectif aussi. Enfin, l’éclosion de Mohammad Amini (1,99 m, 19 ans). Au delà de la qualité du joueur, je pense qu’il y a un vrai message derrière ça. Nous pouvons désormais apporter un contre-argument factuel lorsqu’un joueur se posera des questions sur le fait de venir ou non à Monaco sous prétexte que l’accès aux entrainements pros ne soit pas assuré. A Monaco, l’accès aux entrainements ou au banc de la Roca Team doit être une chose sacrée qui se mérite par de la constance dans le travail et de la discipline. Pas sur la base d’un accord conventionnel ou contractuel. Mais en aucun cas cela sera synonyme d’un manque de travail sur la formation et/ou le développement d’un joueur de notre part. Mohammad Amini est arrivée à 17 ans d’Iran et démarrera sa carrière professionnelle en Betclic ÉLITE en ayant fait confiance au centre de formation de l’AS Monaco. C’est factuel et nous sommes très heureux pour lui. Nous le remercions lui, ainsi que son entourage. On espère que d’autres jeunes suivront son exemple et nous rejoindrons.
Les Espoirs de Monaco ont participé au trophée du futur et les U18 ont été invité au tournoi de l’Adidas Next Generation Tournament (ANGT) à Paris en avril. On sent que le centre de formation commence à prendre de la place à Monaco. Quels sont les projets futurs ?
On a réussi à organiser notre participation à l’ANGT où je trouve que les U18 ont plutôt fait bonne figure sur tous les matchs mise à part contre le PFBB. Surtout, nous avons pu nous confronter à ce qui se fait de mieux en Europe dans cette catégorie d’âge. Cela a été très positif et formateur pour eux mais aussi pour nous. Dans le futur, j’aimerais que l’on puisse améliorer notre offre d’accueil pour les U18. Continuer à travailler avec le club et leurs entraineurs pour permettre aux locaux d’intégrer les U18 France et les U21.
Commentaires