[Andrew Albicy fête ses 30 ans] Le Top 5 des moments forts de sa carrière
Hier, 21 mars, Andrew Albicy a célébré ses 30 ans. Pour fêter l’anniversaire du meneur international (62 sélections), passé par le Paris-Levallois, Gravelines-Dunkerque, Andorre et Saint-Pétersbourg, nous avons compilé les cinq moments les plus marquants de sa carrière. Qu’il a accepté de décrypter avec nous.
5 – Au buzzer du milieu du terrain en playoffs
Déjà passé par le BCM Gravelines-Dunkerque en 2011/12, où il a été élu meilleur défenseur de Pro A à l’occasion d’une saison d’une rare régularité (seulement 3 défaites lors de la phase régulière) mais envoyée aux oubliettes par le triplé de l’Élan Chalon, Andrew Albicy opte pour un retour dans le Nord lors de l’été 2014.
Deux ans plus tard, son dernier match à Sportica reste encore dans toutes les mémoires sur la Côte d’Opale. Sixième de Pro A, le BCM est au bord de l’élimination face au Mans. Vaincu 76-67 à l’aller à Antarès, dans les cordes dans le money-time, Gravelines s’en remet à l’ancien meneur du Paris-Levallois. Le Francilien inscrit 18 points dans le dernier quart-temps, 11 points dans les deux dernières minutes et fait chavirer l’enceinte maritime d’un formidable tir au buzzer du milieu de terrain. Un véritable hold-up, sans lendemain toutefois pour le BCM qui n’arrivera pas à s’adjuger la belle dans la Sarthe (77-83). Gravelines n’a depuis plus jamais disputé les playoffs et Andrew Albicy a quitté la Pro A avec une seule ligne à son palmarès, la Coupe de France 2013 remportée avec le Paris-Levallois.
L’avis d’Andrew Albicy : « Ce moment de folie. Ah là là, c’est un bon souvenir, j’aurais tellement aimé amener un titre au BCM. J’ai passé de belles années là-bas, je me suis toujours battu, je n’ai jamais lâché et ce panier en est la preuve, même si on n’a pas réussi à aller plus loin. Le Chaudron en feu, tout le monde me saute dessus, on peut dire que c’était une belle soirée ! »
4 – Une nouvelle dimension avec Andorre
2018/19, la vraie saison de l’explosion sur la scène européenne pour Andrew Albicy. L’exercice où il prouve que son choix de rejoindre Andorre était le bon. À l’occasion de sa quatrième campagne d’EuroCup, le natif de Sèvres impressionne : 26 d’évaluation sur le parquet de l’Étoile Rouge, 28 contre Ulm, une pointe à 37 face au Cedevita Zagreb, 21 points passés à la défense de Kazan… Et surtout, Andorre gagne. L’équipe de la principauté est la surprise de la compétition, éliminant l’ASVEL en quart de finale afin de s’ouvrir les portes des demis. Albicy domine son vis-à-vis Martin Hermannsson (17 points à 58% et 9 passes décisives de moyenne sur la série) mais l’ALBA Berlin est un ton au dessus et s’ouvre les portes de la finale. L’actuel joueur du Zénith Saint-Pétersbourg se console avec le trophée de meilleur meneur de l’EuroCup, une distinction qui lui ouvre les portes de l’EuroLeague pour la première fois de sa carrière.
L’avis d’Andrew Albicy : « Andorre a été un tournant dans ma carrière. La dernière année m’a permis de faire un step (pas) de plus. J’avais les clefs de l’équipe, on m’a mis en valeur là-bas, j’étais beaucoup plus constant. On a fait vraiment une belle campagne en EuroCup, j’étais dans ma meilleure période, en pleine confiance, donc ça aide pas mal. »
3 – Héros inattendu de l’exploit contre l’Espagne en 2010
Un vrai conte de fées que cet été 2010 pour Andrew Albicy, du haut de ses 20 ans. Champion d’Europe espoirs le 18 juillet, le MVP se retrouve appelé à la rescousse par Vincent Collet le 7 août afin de pallier les défections qui s’enchaînaient à son poste (Tony Parker, Antoine Diot, Rodrigue Beaubois). Puis, le 29 août, le baptême du feu à Izmir face à ce qui se fait de mieux : l’Espagne, championne du monde et d’Europe en titre. Et là, l’éclosion au grand jour.
« Je ne savais pas qui il était mais il a joué de manière incroyable », avouait le vénérable Felipe Reyes. Ricky Rubio, lui, le connaissait. Les deux hommes sont issus de la même génération mais le Catalan en était le véritable prodige, le surdoué, celui qui était capable de tenir tête à Team USA en finale des Jeux olympiques à 17 ans, celui qui avait étouffé Tony Parker en quart de finale du championnat d’Europe 2009. Mais ce soir-là, le Barcelonais ne sait plus où il habite, croqué par Andrew Albicy. Pour son premier match officiel avec les A, le Parisien défend comme si sa vie en dépendait, contrôle le jeu et assure l’exploit (72-66) dans le money-time avec cinq lancers-francs dans les 40 dernières secondes. 13 points au total contre la Roja. Il en inscrira 6 sur le reste du tournoi, qui gardera finalement un goût de fiasco pour l’équipe de France, mais le monde du basket sait désormais qui est Andrew Albicy.
L’avis d’Andrew Albicy : « C’est le deuxième meilleur moment de ma carrière. Je sortais de l’Euro U20, j’étais en vacances et on m’appelle. J’étais choqué, excité. Le championnat commence, je ne pensais vraiment pas jouer, j’étais tellement surpris de rentrer. Dans ma tête, j’étais tellement en stress mais du bon stress et après, j’ai joué à l’instinct, je me suis donné à fond. Le match-up avec Rubio était sympa, on a le même âge mais il était déjà tellement en avance par rapport à moi. Le fait d’avoir gagné ce duel m’a donné plus de confiance pour continuer à progresser et aller plus loin. »
« Il a joué comme quelqu’un de 30 ans », disait Nicolas Batum ce soir-là. C’était il y a 10 ans…
(photo : FIBA)
2 – Pour Jo Bourhis, champion d’Europe espoirs et MVP
Zadar, terre bénie pour le basket français. 10 ans après la génération de Tony Parker, les Bleuets créent une véritable sensation en remportant le titre de champion d’Europe espoirs en 2010, encore à ce jour le seul trophée de l’histoire du basket français dans cette catégorie. L’année précédente, ils avaient terminé à la 8e place du Mondial en Nouvelle-Zélande, personne n’attendait vraiment cette génération 90/91 au tournant, pas considérée la plus talentueuse du lot et pourtant, ils ont livré une performance monumentale.
Tombeurs de l’Espagne de Nikola Mirotic en demi-finale (86-83), les Français ont vaincu la superbe génération grecque en finale (73-62). Menée par le quatuor Nikos Pappas – Kostas Sloukas – Kostas Papanikolaou – Vangelis Mantzaris, la Grèce était championne d’Europe juniors en titre et vice-championne du monde. Ils n’ont cependant jamais su trouver la solution pour contenir un énorme Andrew Albicy (20 points à 6/12, 5 rebonds et 4 passes décisives), déjà monumental la veille face à la Roja (19 points à 6/18 et 10 passes décisives), logiquement élu MVP de la compétition (12,3 points à 37% de réussite aux tirs, 2,9 rebonds et 5,9 passes décisives). Champion d’Europe espoirs : un titre que lui et tous ses coéquipiers ont dédié à leur ami Jonathan Bourhis, décédé quelques mois plus tôt dans un tragique accident de voiture.
L’avis d’Andrew Albicy : « C’est le plus beau moment de ma carrière et de loin. Avec les mecs, on a bataillé tous les ans pour avoir ce titre. Personne ne pensait qu’on allait le faire, la Grèce dominait tellement. En plus, on était soi-disant la génération sans talent et pourtant, on a réussi à le faire. C’était une année particulière avec la mort de Bourhis qui a toujours été dans le groupe, on a voulu le faire pour lui aussi. »
De gauche à droite : Lacombe, Aboudou, Rousselle, Lang, Albicy, Léonard, Tanghe, Courby, Gavrilovic, Kahudi, Prénom et Ramssamy (photo : FIBA Europe)
1 – Trois flèches pour une médaille de bronze
Seulement cinq minutes de jouées dans le premier quart-temps du quart de finale entre Team USA et l’équipe de France, les Bleus mènent 10-8. Sous les yeux de Gregg Popovich, Kemba Walker réceptionne le ballon pour lancer la nouvelle possession américaine mais un petit meneur aux dreadlocks place sa main sur la gonfle, fait les poches de l’ancien Hornet et s’en va inscrire un lay-up du dimanche matin. L’image symbole d’un match mémorable où Andrew Albicy, en mission défensive, aura éteint le quadruple All-Star NBA, participant ainsi pleinement à l’un des plus grands exploits de l’histoire du basket français.
Après l’argent européen de 2011, le bronze mondial de 2019
(photo : FIBA)
Personne, ou presque, ne l’aurait parié deux ans auparavant. Plus revu en équipe de France depuis la préparation des JO 2012, l’ancien minot de Coulommiers et Marne-la-Vallée se réoriente progressivement vers le 3×3 afin de s’imaginer un destin olympique. En 2017, il remporte notamment l’Open de Lyon pendant que les Bleus préparent l’EuroBasket (que l’on pensait alors du renouveau) en Finlande et en Turquie. Mais le nouveau système de qualifications FIBA lui remet le pied à l’étrier. Exemplaire lors de ces obscurs rencontres en Bosnie-Herzégovine ou en Bulgarie, il reprend ainsi son rond de serviette à la table des grands. Encore plus responsabilisé aux côtés de Frank Ntilikina suite au forfait de Thomas Heurtel, Andrew Albicy est irréprochable, ou presque, lors du Mondial en Chine.
À 4 secondes du buzzer lors de la sublime rencontre du deuxième tour contre l’Australie, menés 98-99, les Bleus ont la balle de match. Mais le vice-champion d’Europe 2011 rate complètement sa remise en jeu, interceptée par Patty Mills, et expédie l’équipe de France dans les bras des États-Unis. La suite, on la connait et l’histoire n’en est que plus belle. Héroïque face au Team USA, Andrew Albicy récidive lors de la petite finale face à… l’Australie. Ultra-clutch et véritable facteur X, il inscrit trois tirs primés dans le dernier quart-temps afin de verrouiller la médaille de bronze de l’équipe de France. Le sommet de sa carrière internationale.
L’avis d’Andrew Albicy : « Je ne le redirai jamais assez mais cet été a été le meilleur pour moi avec l’équipe de France, et de loin. J’ai retrouvé les Bleus, j’avais un rôle, j’ai été en mission sur tous les meilleurs joueurs adverses. J’ai montré mon niveau, ce que je peux apporter à une équipe même si je joue différemment qu’en club. Je me suis adapté alors que j’étais incapable de le faire avant. J’ai gagné en maturité et ce groupe était en or. On est resté ensemble du début à la fin et j’ai adoré travailler avec tout le monde »
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