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Le mauvais DJ, monsieur TikTok ou celui qui déteste les Espagnols : Alexandre Bouzidi présente les champions d’Europe U20

Dimanche soir, la génération 2004/05 a écrit l'histoire du basket français en remportant la troisième couronne tricolore en U20, après 2010 et 2023. Meneur titulaire des Bleuets, Alexandre Bouzidi présente tous ses coéquipiers, entre qualités sportives et anecdotes humaines.
Le mauvais DJ, monsieur TikTok ou celui qui déteste les Espagnols : Alexandre Bouzidi présente les champions d’Europe U20

Trois jours après le sacre des U20, Alexandre Bouzidi (n°21) nous a présenté tous les champions d’Europe Espoirs

Crédit photo : FIBA

La question a été posée à Guillaume Vizade : quel joueur, parmi les champions d’Europe U20, serait assez à l’aise, au micro, pour présenter tous ses coéquipiers avec un regard avisé sur le plan sportif et un côté comique pour faire ressortir quelques anecdotes humaines ? La réponse est vite tombée : « Je pense qu’il faudrait contacter Alexandre Bouzidi : il est très réfléchi, assez prolixe et il a une pointe d’humour, je pense qu’il peut être bon dans l’exercice. » Le technicien avait vu juste : le meneur titulaire des Bleuets a brillamment fait les présentation de tout l’effectif tricolore.

Pour la deuxième année d’affilée, l’équipe de France a remporté le trophée de champion d’Europe U20 !
Lucas Fischer, trophée en main (photo : FIBA)

#0 Lucas Fischer (3,3 points à 64%, 0,7 rebond et 0,6 passe décisive pour 3,1 d’évaluation en 15 minutes) : « C’est un joueur fort, qui va très vite : il est vraiment rapide, il saute haut. Quand il a la balle en main et qu’il est lancé, c’est très dur de l’arrêter. Il a su avoir de vrais flashs pendant l’Euro qui nous ont aidé, même en finale (6 points à 100% en 11 minutes). Côté humain, ça ne se voit pas trop (il rit) mais il est rarement sérieux. Il aime beaucoup rigoler, surtout des autres. C’est le type de personne qu’on ne voit pas mais qui se moque toujours de tout le monde. Un chambreur, toujours là pour ajouter son grain de sel. On rigolait beaucoup avec lui ! »

Roman Domon a séduit cet été avec les U20 ! (photo : FIBA)

#2 Roman Domon (11,3 points à 52%, 3,4 rebonds et 1,4 passe décisive pour 12,3 d’évaluation en 17 minutes) : « Il n’était pas super en confiance avant de commencer l’Euro, il ne connaissait pas trop son rôle mais il est vite devenu un gros facteur X. Il est pourtant jeune, il jouait encore en Espoirs la saison dernière, contrairement à la plupart des joueurs. Il nous a tous, entre guillemets, épatés, il a vraiment été un élément fort de l’équipe. Je ne le connaissais pas du tout avant l’Euro, on n’avait jamais parlé. Mais c’est quelqu’un de posé, de calme, de réfléchi, avec qui on peut avoir des grosses discussions, il est intelligent. Il a beaucoup de superstitions, il faut parler de son survet’ noir sans t-shirt (il rit). En fait, il mettait toujours sa veste noire France, sans t-shirt en dessous, car il avait fait un jour comme ça, il n’avait pas eu le temps de mettre un t-shirt, et on avait gagné. C’était pour le deuxième ou troisième match de l’Euro. Du coup, il a dit qu’il ne mettrait plus de t-shirt ! Et pour manger et tout, il a fait tout l’Euro que avec sa veste 

Aurèle Brena-Chemille, auteur de 12 de ses 30 points en finale (photo : FIBA)

#4 Aurèle Brena-Chemille (4,3 points à 39%, 0,4 rebond et 0,9 passe décisive pour 1,7 d’évaluation en 12 minutes) : « Même s’il est bon délire, ce n’est pas forcément quelqu’un qui parle énormément. Ça se voit d’ailleurs sur le terrain qu’il est réservé. Après, ça a vraiment été le facteur X de la finale (12 points en 16 minutes) : contre la Slovénie, ça a juste été le Aurèle que je connaissais, je savais qu’il pouvait faire ça. En dehors du terrain, il est très discret donc ce n’est pas sur lui qu’il y aura beaucoup d’anecdotes ! Il rigole bien discrètement quand même car il aime bien se moquer. »

Romain Parmentelot, l’explosion après le buzzer de Noah Penda (photo : FIBA)

#7 Romain Parmentelot (7,8 points à 34%, 2,3 rebonds et 2,7 passes décisives pour 7 d’évaluation en 22 minutes) : « Il fait un bon tournoi ! Il a des vraies qualités de percussion, de finition, près du cercle ou plus loin ! Pour faire des différences en un-contre-un, c’est très fort ! Ça nous a fait du bien. Quand les intérieurs ne recevaient pas beaucoup de passes de lui, ils lui disaient : « Arrête tes workouts un-contre-un, fais des passes ! » C’était pour rigoler, ça faisait marrer tout le monde. En dehors, t’as l’impression qu’il est tout le temps en train de se réveiller de sa sieste. À chaque fois que les gars le voyaient, ils le prenaient par la tête pour le secouer histoire de le réveiller alors que tout allait bien (il rit). Il s’énervait direct, il en avait marre que tout le prenne pour un endormi ! En fait, c’est juste sa nature, il a les yeux plissés comme s’il allait s’endormir alors qu’il est super en forme. On lui disait qu’il fallait se réveiller pour le faire chier. »

Mohamed Diawara, chien de garde attitré des Bleuets (photo : FIBA)

#12 Mohamed Diawara (7 points à 51%, 3,7 rebonds et 1,6 passe décisive pour 8,9 d’évaluation en 19 minutes) : « La première fois qui m’a choqué chez lui, c’est qu’il peut jouer sur tous les postes de 1 à 4, et encore je pourrais presque dire 5 ! Il maîtrise tout, il est polyvalent de fou, il sait vraiment tout faire. Il était souvent en mission défensive sur les montées de balle des gros scoreurs adverses. Au début, je le vois mettre une pression de fou furieux tout terrain et je me dis : « Houlà, il va être fatigué au bout de 2-3 minutes lui quand même ! » J’allais le voir pour lui proposer de switcher. Il me répondait : « Non non, j’ai, il ne passera pas t’inquiète ! » Tous les matchs, c’était comme ça ! Mais il n’avait jamais les jambes lourdes, jamais fatigué, tout le temps à vouloir manger le joueur adverse. Un mec de 2,05 m qui bouge comme lui, waouh (il souffle), on ne voit pas ça tous les jours ! Il a de vrais appuis, il fléchit super bien, il court, il monte haut… C’est spectaculaire ! Humainement, c’est quelqu’un de simple. Il aime bien l’ambiance : quand fallait mettre de la musique, lui c’était Aya Nakamura, des petites musiques douces. Dès qu’il y avait un peu de rap, il n’était pas trop chaud (il sourit). Il aime bien l’enjaillement lui. »

Zacharie Perrin, « le papa » d’Izan Almansa (photo : FIBA)

#25 Zacharie Perrin (15,4 points à 49%, 7,7 rebonds et 3,4 passes décisives pour 18,4 d’évaluation en 26 minutes) : « On lui doit beaucoup… C’était ma quatrième campagne avec lui, je l’apprécie fortement. Tout le monde a vu ce qu’il est capable de faire niveau basket : MVP, cinq majeur, il a tout fait, il a montré à (Izan) Almansa que c’était son papa. Vu que j’ai lu pas mal de commentaires disant qu’il boudait, etc, je crois que ça ne se voit pas sur le terrain mais c’est vraiment un meneur d’hommes. Dans les moments compliqués, quand il fallait booster l’équipe, il prenait la parole directement, il parlait bien, avec le cœur, il réveillait tout le monde. Dès que quelqu’un était moins bon, sans être méchant, il savait mettre le coup de force nécessaire. Les gens ont beaucoup parlé sur son attitude mais ce n’est pas du tout le cas. En finale, je commence mal et il est venu me voir : « Franchement, ce n’est pas possible que tu sois comme ça, t’es mon meneur, je compte sur toi, je sais que t’es super fort et on ne gagnera pas sans toi ! » Ce sont des choses qui font du bien. En plus d’avoir été un grand joueur, ça a été un grand meneur d’hommes.

Et en dehors, c’est un vrai clown ! Avant les matchs, ce n’est pas le type de gars qui va se mettre dans sa bulle à ne pas parler : il va faire des blagues, il va danser dans le vestiaire avec la musique – même s’il ne sait pas danser ! -, crier, rigoler avec tout le monde. Il ne se met pas une pression de fou avant le match. Mais quand ça commence, il est sérieux ! En fait, il est relou car il met des sons qu’il est le seul à aimer. Dans le vestiaire, tout le monde est dégoûté mais lui est le seul à s’ambiancer et à rigoler que l’on n’aime pas ça. Lui, faut dire que c’est le mauvais DJ à écouter des sons nuls que seul lui kiffe ! Je ne pourrais même pas dire ce qu’il mettait, c’était des rappeurs de chez lui, des rappeurs de Besançon pas trop connus (il rigole).

Alex Bouzidi – Théo Pierre-Justin, de la relégation de Roanne au titre européen (photo : FIBA)

#30 Théo Pierre-Justin (1,5 point à 38% et 1 rebond pour 1,5 d’évaluation en 6 minutes) : « On était ensemble à Roanne toute la saison et toute la prépa, on s’est dit que c’était maintenant où l’on pouvait vraiment s’exprimer et réussir un truc ensemble. On n’avait pas trop notre destin entre les mains à la Chorale et c’était un peu frustrant. Il ne connaissait pas trop l’équipe de France, il était un peu en retrait au début, avec un peu d’appréhension. J’essayais de l’aider pour le mettre en confiance car ce n’est pas évident d’intégrer un groupe où tout le monde se connait. Petit à petit, il est entré dans la prépa à faire ce qu’il savait faire et il en a épaté plus d’un. Ça m’a fait super plaisir de le voir comme ça. En plus, alors qu’il ne jouait pas forcément beaucoup, qu’il ne faisait pas forcément ses meilleurs matchs, il était toujours super content, souriant, heureux d’être là. Il est de nature discrète, pas très émotif, mais on l’entendait beaucoup depuis le terrain, il encourageait énormément depuis le banc. C’est quelqu’un qui a apporté des ondes positives et ça, c’est super important dans un groupe ! »

Halvine Dzellat-Diakeno, soldat de l’ombre (photo : FIBA)

#65 Halvine Dzellat-Diakeno (8 points à 43%, 4,4 rebonds et 0,9 passe décisive pour 8,7 d’évaluation en 20 minutes) : « Pendant toute la préparation, on a travaillé la défense step-out. Dès qu’on arrive au tournoi, on commence à switcher avec Halvine et on voit qu’il défend comme un extérieur. Avec lui, on a notre pivot qui peut défendre du 5 au 1 adverse ! À partir de là, le coach a changé ses plans : on s’est mis à switcher partout. Défensivement, il était super important. On ne s’en rendait peut-être pas compte mais c’est incroyable ce qu’il faisait. Qu’il ait le meilleur +/- de la finale (+17), ça ne m’étonne pas du tout. Il fait le sale boulot : les écrans retard au rebond, il pose bien ses écrans en attaque, etc. Pourtant, il avait de sacrés joueurs en face : Zougris de la Grèce, ce n’est pas facile par exemple. En fait, c’est un putain de guerrier ce gars : je vais à la guerre les yeux fermés avec lui. C’est incroyable d’être avec lui sur le terrain, il sait remotiver tout le monde, il est toujours positif, jamais à baisser la tête. C’est pour ça qu’il était capitaine !

Ce qui est marquant, c’est qu’il est complètement différent en dehors du terrain : lui, c’est vraiment un grand clown, c’est Monsieur Imitations. Je pense que le coach ne le saura jamais (ou sûrement que si maintenant, ndlr) mais toutes les fois où il a imité Guillaume… Il a un petit accent belge ou canadien et Halvine faisait que parler comme lui toute la prépa (il rit).  En partant à l’aéroport, on lui faisait tous un peu. Il imitait tout le monde : une phrase marrante de Bienvenu Kindoki, tous les joueurs, etc. C’est un rayon de soleil dans un groupe. C’est long une compétition, on peut être fatigués et quand t’as un mec qui arrive dès 8h avec une blague, c’est top ! Et c’est Monsieur Caméra aussi : tout ce qu’on faisait, il filmait. On lui demandait pourquoi il faisait ça et il répondait qu’il se faisait des souvenirs, qu’il montrerait ça à ses enfants. Nous, on était juste là à manger et lui filmait, on en avait marre… « Vous me remercierez quand on regardera ça ensemble dans 10 ans ! »

Battu 57-58 en quart de finale de l’Euro U18 en 2022 par la Slovénie, Maël Hamon-Crespin a pris sa revanche (photo : FIBA)

#84 Maël Hamon-Crespin (3,9 points à 30%, 0,9 rebond et 0,6 passe décisive pour 2,3 d’évaluation en 11 minutes) : « Il avait un rôle différent par rapport à son club, l’adaptation était parfois compliquée. Il a un vrai tir à 3-points, il pouvait passer d’un match à 0 point à mettre tous ses tirs longue distance donc tu n’es jamais prêt à ce qu’il va faire. Il a une confiance hors-norme : il peut rater 10 tirs et prendre le 11e comme si c’était le premier. Lui aussi faisait le sale boulot, toujours à encourager l’équipe. Il disait qu’il s’en foutait de jouer ou pas, qu’il voulait juste gagner un putain de trophée. C’était le plus important pour lui ! Côté basket, c’est sûr qu’il ne sera pas le plus satisfait s’il devait faire un bilan individuel de son tournoi mais c’était le collectif qui primait à ses yeux. Humainement, il ne se prend pas souvent au sérieux, il aime bien être remarqué : il met la musique à fond, il sort torse nu, il aime bien qu’on le regarde quoi ! Il voulait faire rire le groupe : il taille tout le monde, il fait des petites remarques, c’est un clown. Il aime bien faire chier le monde, mais gentiment quoi. »

Noah Penda, le sauveur (photo : FIBA)

#93 Noah Penda (11,7 points à 56%, 8,6 rebonds et 3 passes décisives pour 18,9 d’évaluation en 26 minutes) : « Pendant un mois, avant la prépa, il m’appelait tous les jours : « Alex, faut qu’on gagne cette année ! L’Espagne nous a volé notre titre l’an dernier, on n’a pas le droit de se rater. J’espère que t’es focus, que t’es dedans, on a vraiment un truc à faire ! » Et ça, tous les jours… Il est un peu arrivé en retard en prépa à cause des workouts NBA mais il n’est pas venu pour blaguer : tout le tournoi, il était focus, focus, focus… Que ce soit lui qui mette le tir contre l’Espagne, c’était presque écrit dans le sens où il parlait tous les jours d’eux. C’est lui qui avait le plus une certaine haine contre l’Espagne. Dès qu’on gagnait un match, il disait : « Les gars, on s’en fout de cette victoire, nous ce qu’on veut, c’est battre l’Espagne et aller remporter le titre. » Dès que ça se relâchait un peu à l’entraînement : « Oh les gars, vous vous rappelez qu’on a l’Espagne à taper ?! » Les gens ne le voient pas mais dès qu’on affronte l’Espagne en amical, ça ne se passe jamais bien. Il y a toujours un petit truc, la culture du vice espagnole. En prépa, on est allé chez eux, à Cadix, (défaite 56-68) et on s’est fait huer, siffler, insulter dans les tribunes. Ça a failli un peu partir en cacahuètes avec leur arbitrage : Penda est parti en contre-attaque à un moment et se fait attraper le pied par un Espagnol à terre. Le fait de les voir gagner quasiment tous les ans contre nous, ça créé une haine. La finale de la Coupe du Monde l’année dernière, c’était clairement le Graal pour tout le monde ! Et là, qu’il mette le buzzer beater à la fin, on lui a tous dit qu’il n’y avait que lui pour le mettre.

 

Son tir, c’est une émotion de fou, presque inqualifiable. Il est à 0/6, il ne fait pas son meilleur match, même s’il prend des rebonds importants et fait des vrais stops. Mais avec la confiance de son coach et sa confiance à lui, ça a joué ! Sur le banc, on n’y croyait plus, on se disait : « Putain, ça va encore finir comme ça, on va encore se retrouver à pleurer… » Et quand il le met, c’est la fête ! Même à l’hôtel, on était encore comme des fous ! On se dit qu’on a enfin droit au bonheur après toutes ces années.

Penda, faudra dire que lors des repas, son assiette ne ressemblait à rien ! Il assimilait tous les aliments possibles dans son assiette. Halvine prenait toujours en photo ce que Noah mangeait et il m’a dit qu’il allait faire un récap’. Nous, on ne mangeait pas, on se disait que ce n’était pas possible de manger ici et lui se régalait : il arrivait avec une assiette remplie et allait se resservir en 10 minutes. Dès le petit dej, il se faisait des sandwichs sans queue ni tête mais il se régalait. »

Narcisse Ngoy, première campagne et premier titre ! (photo : FIBA)

#94 Narcisse Ngoy (1,5 point à 29% et 2,3 rebonds pour 2,8 d’évaluation en 8 minutes) : « Monsieur TikTok, monsieur live TikTok. C’était sa première campagne en équipe de France donc il ne savait pas trop comment ça allait se passer. Physiquement, c’est un monstre, il a des atouts incroyables et il ne va faire que continuer à progresser. Parfois, il dunkait sur trois joueurs à l’entraînement, tout le monde était choqué. Je parle beaucoup avec lui, il veut vraiment progresser donc c’est cool de le côtoyer. Par contre, en dehors du terrain, il fait 2,09 m donc les gens peuvent se dire qu’il n’est pas commode mais c’est typique un nounours. Il est super gentil, adorable, passe sa vie à rire. Il est beaucoup sur les réseaux sociaux donc il discutait beaucoup des petits trucs à la mode sur les réseaux. On ne lui faisait que des blagues dessus, on l’imitait tout le temps, on parlait comme lui, il en avait marre. Et du coup, il est sur TikTok, il faisait pas mal de lives. On disait qu’il fallait qu’il fasse un live pour être bon sur le terrain ! Dès qu’il ne faisait pas un live le soir, on allait le voir dans sa chambre pour lui dire d’en faire un. « On a besoin de toi, va sur TikTok ! » Il est très sociable, aime bien parler avec les gens donc c’est pour ça qu’il fait des lives. A contrario, quand on était en réunion, il ne parlait pas. Du coup, on lui disait : « Narcisse, on va te mettre un live et tu vas parler et nous dire ce que t’en penses. » Les coachs ont appris qu’il était sur TikTok et ils se sont mis à l’appeler par son pseudo 2N. Il passait sa vie en live, on le rejoignait, on lui disait des blagues et ça le faisait kiffer. Il y avait 100-150 personnes qui regardaient ses lives, ça dépendait ! On lui posait des questions sur le basket, il répondait.

Alexandre Bouzidi, enfin sacré avec les Bleuets ! (photo : FIBA)

#21 Alexandre Bouzidi (8,4 points à 51%, 2,4 rebonds et 5,4 passes décisives pour 11,6 d’évaluation en 22 minutes) : « Partir en équipe de France et se dire que c’est la dernière campagne juniors, déjà, ça faisait mal ! C’est beaucoup d’années de travail, souvent avec les mêmes gars. C’était ma quatrième compétition internationale cet été et j’avais une très grosse envie de gagner et de prendre du plaisir, surtout après ma saison à Roanne. Avec tout ce que j’avais déjà vécu en sélection, j’ai essayé de prendre un rôle d’ancien, entre guillemets. J’ai beaucoup parlé, j’ai voulu être le coach sur le terrain, montrer la voie à suivre. Fermer la page des équipes de France jeunes sur cela, c’est vraiment un bonheur !

L’année dernière, j’ai connu une finale difficile (7 balles perdues, ndlr). J’ai beaucoup appris de ça, ça m’a fait grandir. C’était la première fois que je jouais un tel match : une finale de Coupe du Monde, avec tout l’engouement autour, le nombre de vues sur Internet. J’avais eu du mal à gérer la pression. Ce n’était pas le basket qui m’avait posé problème car les balles perdues venaient de mon stress. Dimanche, contre la Slovénie, honnêtement ça a encore été compliqué à gérer, certes moins que l’an dernier, notamment à cause des réseaux. J’accepte les critiques de tout cœur mais j’en ai lu beaucoup qui me semblaient gratuites. Ça m’avait quand même touché car je donne tout pour la nation et ça fait mal de voir que je me fais terminer quand même sur les réseaux. J’en ai pas mal parlé à Guillaume, qui m’a dit de ne pas y prêter attention : j’ai enlevé Twitter après le 1/8e de finale. Pour gagner, il fallait que je sois bon en tant que meneur titulaire donc c’était quand même une petite revanche personnelle. La victoire était le plus important mais gagner avec une telle performance individuelle, j’avoue que ça fait pas mal plaisir ! »

L’œil de Guillaume Vizade sur Alexandre Bouzidi

« Le chef d’orchestre. Meneur de jeu distributeur de grande taille. Alexandre s’est investi à fond pour relancer le jeu et trouver des solutions autour des picks and roll.  Connecteur en dehors du terrain toujours près à échanger sur le basket et mieux comprendre ses coéquipiers. Il a été un relais important tout au long de la campagne et même quand il a été bousculé il a prouvé son caractère pour rebondir au sein des matchs comme lors de la finale où il a finit très très fort pour nous amener jusqu’au titre. »

Le staff Vizade – Andrieux – Kindoki au grand complet pendant la Marseillaise (photo : FIBA)

Le staff, Guillaume Vizade (coach), Thomas Andrieux et Bienvenu Kindoki (assistants) : « On ne connaissait pas du tout Guillaume ! Avec cette génération, on n’avait presque eu que Lamine (Kebe) en coach. On avait demandé à (Noah) Penda comment il était mais c’était un peu compliqué au début car il a un certain tempérament. Il peut vite s’énerver, se mettre à crier mais quand tu le connais, tu sais que c’est parce qu’il est passionné de fou et qu’il a une envie de gagner monstrueuse. Il veut transmettre cela à ses joueurs. Quand il m’engueulait, c’est parce qu’il croyait vraiment en moi et qu’il savait ce que je savais faire. En dehors du terrain, il est très gentil, c’est une crème : j’ai adoré sa manière d’être. Je parle au nom de l’équipe là. Jour après jour, on a appris à le connaître et c’est vraiment un grand, grand coach. J’ai énormément de respect pour l’homme. La petite anecdote, c’est que je recevais pas mal de critiques sur les réseaux sociaux et que lui est allé prendre ma défense directement sur X pendant le tournoi. Rares sont les coachs qui auraient fait ça. Plus qu’un grand entraîneur, c’est un grand humain.

Par rapport à Guillaume, Thomas (Andrieux) et Bienvenu (Kindoki) sont plus réservés. Au début, ils avaient moins la facilité à venir vers vous mais on a créé des liens au fil des jours. Ils étaient assez complémentaires de Guillaume, plus calmes, plus posés, capables de l’aider sur les choix tactiques. On gagne aussi parce qu’on a eu un gros staff qui se complétait très bien. En plus, ils étaient dévoués tous les jours à l’entraînement, à prendre les rebonds, à proposer du travail individuel. Ils étaient vraiment là pour nous et ça nous fait kiffer ! Surtout qu’ils nous imposaient pas des règles de vie. Des fois, c’est normal de vouloir aller manger un petit truc en ville et c’était bien d’avoir cette confiance ! »

Commentaires


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ryosanada- Modifié
J'adore ces interviews tout les étés. Ca permet de mieux connaitre les joueurs et le staff. Merci à l'équipe de Bebasket. Alexandre Bouzidi est vraiment un joueur intéressant qui a progressé d'été en été en EDF de jeunes. Il a un profil de meneur de grande taille, très bon passeur et habile sur PNR qu'il manque un peu aujourd'hui dans le Basket Francais. Ce n'est pas le plus rapide ni athlétique mais il est très rusé. Il sent bien les coups des deux cotés du terrain. Je ne pense pas que ce soit un hasard que la génération 2004 ait été vice-championne du monde et championne d'Europe sur les deux derniers étés avec Bouzidi comme meneur titulaire.
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fussoire38
Très sympa ce retour sur ce groupe Champion d'Europe. Messages à tous ce jeunes talentueux : mais arrêtez de regarder tout le temps les réseaux sociaux, c'est dangereux pour votre carrière et votre équilibre ! Vous le comprendrez surement un peu plus tard...
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jeildo
Toujours top ce genre d'articles
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arnaudben
Génial cette interview. Exercice réussi avec brio par Bouzidi.
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derniermot
Mais quelle idee d'etre sportif pro et de lire les réseaux. Debranche mon gars, lis un bouquin. Que ça le perturbe, ça me tue
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