Vincent Poirier et l’équipe de France, des choses à éclaircir
Surprise majeure de l’EuroBasket 2017, présent dans la sélection de Vincent Collet au terme de sa première vraie saison professionnelle avec le Paris-Levallois, Vincent Poirier (2,13 m, 30 ans) était devenu un incontournable de la maison bleue ensuite, présent lors de toutes les campagnes entre 2019 et 2022, pour trois médailles au compteur. Pourtant, l’été dernier, l’enfant du Bussy Basket Club a été recalé au profit de Mathias Lessort, pour des questions de complémentarité avec le reste de l’effectif. Ce qui ne l’a pas empêché d’avoir eu l’honneur d’effectuer un aller-retour vers Tokyo pour aider l’équipe de France, au cas où le Martiniquais ne soit pas apte pour la Coupe du Monde. Interrogé par Stephen Brun sur RMC, lors de son émission Stephen Time, le pivot du Real Madrid est revenu sur son rapport à l’équipe de France, alors que son nom redevient central pour Paris 2024, notamment en raison du choix de Joel Embiid d’opter pour Team USA et de l’incertitude autour de la volonté de Moustapha Fall de ré-enfiler la tunique tricolore tant le géant du Pirée est apparu frustré à Jakarta.
« Pour être totalement honnête, je ne pense pas à l’équipe de France. Il s’est passé ce qui s’est passé cette année. Je ne vais pas cacher que le fait que c’était au Japon a pesé dans la balance, j’ai pu y aller avec ma femme. Mais… Paris 2024, je n’y pense, les fenêtres non plus. Je suis uniquement concentré sur ma saison puisque c’est ma dernière année de contrat (au Real Madrid). Si l’on m’appelle en équipe de France, on discutera et on verra. Je ne suis pas vexé, ça fait partie du sport et je comprends totalement. Mais on m’a dit un truc l’année dernière et j’en prends note. Ce que c’était ? Ça reste entre eux et moi. Si on m’appelle, je voudrais savoir ce qui a changé par rapport à l’année dernière. Il n’y a rien de dingue. On m’a juste dit que mon profil n’était pas forcément ce qu’on recherchait. Je ne l’ai pas mal pris, je comprends. Je ne veux pas que ce soit interprété en disant que j’ai le seum : Mathias a fait une grosse saison, je n’ai pas joué à la fin, le choix a été fait et je n’en ai pas voulu à qui que ce soit. J’en ai profité pour travailler pendant mon été. »
« Je le prends grave mal, je n’étais pas une pipe ! »
Un travail qui a porté ses fruits en ce début de saison. Cantonné à un rôle de l’ombre derrière l’omnipotent Edy Tavares l’an dernier, Vincent Poirier s’impose de nouveau comme un rouage majeur du Real Madrid. Brillant lorsque le Capverdien était blessé, l’intérieur aux 33 matchs NBA a pris confiance, a tissé une superbe relation avec Sergio Rodriguez et se distingue désormais par sa rentabilité (9,2 points à 72% et 5 rebonds pour 13,3 d’évaluation en 18 minutes). À tel point qu’il est parfois mentionné parmi les meilleures progressions de la saison. Ce qui est un peu vexant pour un joueur qui a déjà été meilleur rebondeur de l’EuroLeague et élu dans le deuxième meilleur cinq de la compétition (en 2018/19 avec Vitoria)…
« J’étais frustré l’année dernière. Il y a des trucs qui ne me plaisaient pas forcément mais je me suis aussi remis en question sur comment je gérais ça. […] J’ai profité de la blessure d’Edy pour saisir l’opportunité et montrer à tout le monde… Là, je vois mon nom dans les 10 meilleures progressions de l’EuroLeague mais je n’étais pas une pipe hein ! Je ne sais pas ce que vous racontez. Je le prends grave mal quand on dit que j’ai progressé. Non, j’ai toujours été là, il y a juste des circonstances qui font qu’on voyait moins le Vincent Poirier de Vitoria ou de la première saison au Real. Je me suis toujours considéré comme un top joueur et je pense que les gens ré-ouvrent les yeux là. »
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