La belle d’histoire Amel Bouderra, enfin récompensée à quelques jours de la retraite : « On ne pourra pas me dire que je n’ai pas de trophée »

L’émotion d’Amel Bouderra lors du buzzer final samedi à Bercy
Couronne sur la tête, Amel Bouderra parade dans les couloirs de Bercy samedi après la traditionnelle séance photos. La capitaine des Flammes Carolo a bien mérité son instant de gloire : une carrière intégralement passée à Charleville-Mézières, de la NF1 à l’EuroLeague (avec quelques crochets par la réserve en NF3 au début), une formidable histoire de fidélité mais sans le titre majeur qui viendrait tout couronner… « C’est bon, on ne pourra pas me dire que je n’aurais jamais eu de trophée et c’est ma plus grande fierté », pouvait-elle exulter.
« Seulement » championne de France NF1 jusqu’ici
Double MVP Française de LFB (2016 et 2017), son parcours était fait jusque-là de désillusion dans les grands moments… L’équipe de France ? Elle en est souvent restée à quai, mais son unique tournoi international (les JO 2016, où elle avait été appelée en dernière minute) symbolise cela : un crève-cœur lors de la petite finale face à la Serbie. Les playoffs de LFB ? Aucune finale, pour le moment… Et la Coupe de France ? Quatre échecs d’affilée en finale, entre 2017 et 2021. « J’ai souvent pleuré à Bercy », se souvenait-elle samedi. « La dernière, pendant la période de confinement, était particulièrement cruelle face à Lattes-Montpellier (74-75). »

Alors oui, il y avait bien un titre de champion de France de NF1 (deuxième division à l’époque) en 2010, mais cela faisait faible pour une telle joueuse, également sacrée championne d’Europe juniors avec les Bleuettes en 2009. D’où l’envie décuplée pour les Flammes d’aller chercher un trophée pour leur capitaine à l’occasion de sa toute dernière danse sur les parquets… « Ça a été le mantra de l’équipe », confirme la native de Mulhouse. « Les filles m’ont dit que la première victoire de l’année à Basket Landes était pour moi. Quand on bat Tarbes en demi-finale, elles m’ont dit : « On va aller la gagner pour toi. » Et là, après la finale, c’était : « On te l’avait dit qu’on irait la chercher pour toi ! » C’est incroyable et ça montre l’état d’esprit du groupe. »
« Mars et Pluton semblaient plutôt proches… »
Une volonté de faire triompher Bouderra qui s’est ressentie au moment du buzzer final… Submergée par les émotions, en larmes, l’Alsacienne a vite été ensevelie par ses coéquipières, avant de soulever le trophée avec son coach de toujours, Romuald Yernaux. « Quand le buzzer retentit, c’est juste incroyable », raconte-t-elle. « Je ne sais même pas où regarder, qui regarder, parce que je n’arrivais pas à y croire… J’avais envie de célébrer avec tout le monde : mon coach depuis 18 ans, ma famille dans les tribunes, le peuple ardennais qui m’a vu grandir. Et quand je vois mon équipe qui arrive, je me rends compte qu’elle est vraiment chez nous… »
Un bonheur infini pour Bouderra 🥹
Après 4 finales de Coupe de France perdues entre 2017 et 2021, la 5ème est la bonne 🏆 @FlammesCarolo vainqueur en 2025, pour la dernière saison d’Amel Bouderra 📕 pic.twitter.com/QNDOj7NBdK
— Lukas Nicot (@LukasNicot) April 26, 2025
Et maintenant ? Alors qu’Amel Bouderra confiait s’être interrogée sur la possibilité de faire la saison de trop, ce dernier chapitre pourrait plutôt ressembler à une fin en apothéose. Pour cause, après avoir soulevé le Trophée Joë-Jaunay, les Flammes Carolo peuvent encore rêver d’empocher le gros lot en championnat, avec une course au titre qui s’est sacrément éclaircie depuis la sortie de Bourges. Déjà repartie sur la route ce lundi, les Carolomacériennes défieront Tarbes en demi-finale.

« Cette équipe est complètement tarée », souffle la capitaine. « Mercredi, nous sommes revenues de -24 à Montpellier pour nous qualifier dans le dernier carré. Jeudi, nous sommes rentrées à 18h30 à Charleville-Mézières avant de repartir vendredi matin à Paris. On se demandait comment on allait faire mais on a joué avec le mental. Quand on avait gagné un titre en Ligue 2 (en 2010), Romu (Yernaux) avait dit que les planètes étaient alignées. Cette année, on se le cachait un petit peu intérieurement mais on savait qu’il y avait un truc qui se passait. Mars et Pluton nous semblaient plutôt proches (elle sourit) C’est magnifique que ça se confirme ! »
Ensuite, il sera temps de basculer à 100% dans ses fonctions de directrice sportive des Flammes. À moins que… L’attrait sportif d’une deuxième campagne EuroLeague pourrait-il convaincre Amel Bouderra de revenir sur sa décision ? « Non, mais je voyagerai avec l’équipe », s’esclaffe-t-elle.
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