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Vincent Collet après France – Canada : « C’est totalement inexplicable »

Équipe de France - Le sélectionneur Vincent Collet est revenu sur la très lourde défaite de l'équipe de France contre le Canada (95-65) ce vendredi en ouverture de la Coupe du monde.
Vincent Collet après France – Canada : « C’est totalement inexplicable »
Crédit photo : FIBA

« C’est un match affreux pour nous ». Après la débâcle de l’équipe de France pour son premier match à la Coupe du monde 2023, contre le Canada (95-65) ce vendredi, Vincent Collet ne s’est pas caché au moment de se présenter devant la presse. Le sélectionneur est revenu sur ce non-match total de la part des Bleus.

Vincent, au-delà de la défaite, c’est la manière qui fait tâche sur ce match…

On a vraiment lâché sur cette fin de match. Ce qui explique cet écart qui est vraiment dommageable parce que, maintenant on n’a plus notre destin entre nos mains. Non seulement il faut gagner les matches mais en plus il faut espérer que le Canada gagne tout aussi. Parce que sinon, je pense qu’on sera forcément sorti de la compétition. C’est terrible… D’autant plus que l’entame, même si elle n’était pas très bonne, nous permettait d’y croire. Malgré tout, déjà là, on ne jouait pas très juste par rapport à ce qu’on voulait faire. On voulait vraiment éviter dans le piège de leur surpression (défensive). C’est ça qui nous a tout fait péter. On a répondu par du jeu direct à une énorme pression défensive – qui en plus était tolérée, parce qu’en plus parfois c’était au-delà de la limite. Malgré tout, il fallait s’adapter et surtout faire bouger la balle. On n’a pas su le faire. En première mi-temps, on aurait dû enfoncer le clou à l’intérieur quand on a vu que Mathias (Lessort) dominait. Ce qu’on n’a pas du tout fait. Après, ce qui devait arriver est arrivé. Il fallait se douter que (Shai) Gilgeous-Alexander n’allait pas faire une deuxième mi-temps du même tonneau que la première. C’est par lui que nos malheurs sont arrivés.

Humiliés par le Canada d’entrée (-30), les Bleus déjà en grand danger

Quels ont été les premiers mots des joueurs dans le vestiaire après le match ?

(Il s’est dit) qu’il fallait se relever, même si ce n’est pas facile dans un premier temps, 5 minutes après un match comme ça. Malgré tout, il faut absolument le faire pour gagner le match de dimanche. On n’est pas devenu une mauvaise équipe. C’est comme un combat de boxe, on a pris un uppercut qui nous a mis KO. On a bien vu qu’à la fin, parfois on a l’impression que certains joueurs étaient totalement sonnés. Au-delà de ça, la Lettonie (le prochain adversaire des Bleus, NDLR) n’est pas le Canada. C’est à nous aussi de rebondir, de retrouver nos esprits et surtout notre jeu.

« La pression défensive sur nos arrières, on n’a pas vu ça depuis très, très longtemps »

On a eu l’impression d’une équipe de France apathique en deuxième mi-temps.

Gilgeous-Alexander Canada
Shai Gilgeous-Alexander a inscrit 27 points, dont 19 en deuxième mi-temps (photo : FIBA)

Au-delà de l’apathie, c’est surtout qu’on a raté deux-trois tirs en jouant de la même manière, au lieu d’aller chercher dedans. Tout de suite, on a repris des tirs extérieurs, qu’on a ratés. Certains étaient bons d’ailleurs, mais on les a ratés. Eux au contraire… ça a été le numéro de Gilgeous-Alexander qui a mis trois-quatre tirs consécutifs, parfois difficiles, deux passes décisives dans les corners pour des tirs à 3-points et tu prends un 11-2. Le fait de ne pas s’y attendre nous a été très préjudiciable. Pourtant on a été prévenus. Je ne m’attendais vraiment pas à ce que nous on soit dans cet état là. Mais par contre, je savais que cette équipe du Canada était potentiellement redoutable. Ce que j’avais vu en préparation, je la voyais monter en puissance. Connaissant les qualités intrinsèques des joueurs, je me disais bien… Surtout leur soif d’en découdre et de montrer. Ça se voit, ça se ressent. La pression défensive sur nos arrières, on n’a pas vu ça depuis très, très longtemps. Même les Américains, aux Jeux olympiques de Tokyo, ne défendaient pas aussi dur sur la balle.

Est-ce la pression défensive qui explique que certains cadres soient passés au travers en première mi-temps ?

Vu la réponse qu’on a apporté, c’est à dire par l’agressivité par le dribble pour échapper à leur pression défensive… À la mi-temps, je l’ai dit aux joueurs qu’il n’y a que Evan qui s’en sortait. On ne pouvait pas gagner qu’avec ça. Il fallait qu’on trouve d’autres solutions et en particulier avec le (jeu) intérieur pour justement desserrer cet étau. Quand tu attaques sur des défenseurs de cette férocité, si tu veux systématiquement les passer en dribbles, ça ne marche pas. Surtout quand il y a une tolérance arbitrale maximale.

« J’avais imaginé qu’on puisse perdre, bien entendu, mais pas de cette façon là »

On vous a vu tenter beaucoup de choses, comme le small-ball

Nicolas Batum
Nicolas Batum a attendu la fin de rencontre pour prendre son premier tir (photo : FIBA).

On a tenté beaucoup de choses mais malheureusement je pense qu’on était déjà sonné. On l’a vite été. On le voyait dans les refus de tirs, par des joueurs qui normalement (ne les refusent pas), comme Guerschon (Yabusele) Quand Nicolas Batum prend ses deux premiers tirs, juste avant je lui dis « mais Nico il faut quand même que tu tentes un tir, on joue depuis 27 minutes et t’as toujours pas tenté de tirs ». Je pense que les joueurs ne s’attendaient vraiment pas à cette opposition, alors qu’ils les connaissent. Mais je pense que ça a participé au fait qu’on coule quand on a eu 12 ou 14 points de retard.

Rudy Gobert : « Avec cette mentalité, on ne va pas aller très loin »

Rudy Gobert a déjà évoqué qu’il fallait rebondir ce dimanche face à la Lettonie.

Dès qu’on prend le premier temps-mort, à -10, on leur dit de jouer à fond quoiqu’il arrive car il y a le goal-average. J’avais déjà en tête le fait que l’on peut battre la Lettonie, le Liban et, j’espère, les deux adversaires du deuxième tour, mais le Canada peut aussi perdre. On a vu en première mi-temps qu’ils n’étaient pas non plus injouables. En première mi-temps, on a fait, je pense, ce qu’il fallait pour les entourer, leur empêcher de prendre du rythme. Malheureusement déjà avec trop de balles perdues (9), c’est pour ça qu’on est derrière à la mi-temps. Sinonn on est devant. Même si là ils ont fait une démonstration, on n’est pas à l’abri qu’ils échouent contre un autre adversaire. […] Si on bat la Lettonie, on va se qualifier au deuxième tour. Mais pour se qualifier pour les quarts de finale… Si d’aventure, le Brésil ou l’Espagne battent le Canada et qu’il y a une égalité à trois, on sera marron.

Avez-vous le souvenir d’une telle claque depuis que vous êtes sélectionneur ?

Non, malheureusement. On ne peut pas prévoir ça. J’avais imaginé qu’on puisse perdre, bien entendu, mais pas de cette façon là. C’est totalement inexplicable. C’est le sport. Il y a eu un effondrement. C’est comme ça, malheureusement.

À Jakarta,

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