Vincent Collet avant France – Iran : « J’aimerais qu’on puisse avoir le visage du quatrième quart-temps contre le Liban »
Ce jeudi, l’équipe de France joue son premier match de classement à la Coupe du monde, contre l’Iran à 15h30 heure française (20h30 à Jakarta), après avoir été éliminée dès le premier tour. Après leur succès contre le Liban, les Bleus veulent enchaîner en appliquant les mêmes principes que sur la fin de match de mardi : agressivité, intensité, activité et course. De plus, ils pourront bénéficier du retour d’un pivot, Moustapha Fall, et peut-être d’un deuxième, Rudy Gobert. À la veille de ce match, le sélectionneur Vincent Collet a fait le point.
On voit un peu plus de sourires sur la séance d’entraînement. La victoire contre le Liban a du faire un petit peu de bien.
Ça fait toujours un peu de bien une victoire, c’est indéniable. Surtout quand on imagine ce qui aurait pu se passer si on n’avait pas gagné justement. Je ne sais pas si la tension est redescendue mais en tout casn on commence à évacuer… On commence à se dire que de toute façon on est là. Autant faire de vrais matches pour en profiter plutôt que de porter notre fardeau jusqu’au bout, même si ce n’est pas facile. À l’entraînement, on a fait une mise en place pour demain (jeudi). On a modifié quelques petites choses et travaillé l’attaque de zone.
Avec l’objectif de, si possible, prendre un peu de plaisir.
J’aimerais bien mais ça je ne peux pas le commander. J’aimerais qu’on puisse avoir le visage du quatrième quart-temps contre le Liban. C’était quand même régénérant pour tout le monde. Ce sont des basketteurs, à un moment donné l’amour du basket doit leur en permettre d’en profiter.
« Ce qui est terrible, c’est que la compétition a duré 48h »
Comment tient-on les joueurs et le staff mobilisés dans cette semaine un peu particulière ?
Il n’y a pas de remède miracle. Si on est là, on est les fautifs, il faut assumer tout simplement. Ce qui est terrible, c’est que la compétition a duré 48h. Jamais ça ne nous est arrivé dans n’importe quelle condition. On a pu être éliminé prématurément, mais pas en deux jours. Même en n’ayant pas été meilleurs, on aurait quand même dû passer dimanche. On serait en train de préparer un potentiel exploit, qui était loin d’être fait bien entendu. Mais au moins, on se serait donné la possibilité vendredi soir de jouer l’Espagne pour rêver. Sachant que le Canada va peut-être battre tout le monde. Mais ça, on se l’est enlevé.
La formule de la compétition est difficile cette année. Au bout de deux matches seulement, la compétition était terminée.
Oui, le format est terrible. Surtout, il y avait très peu de poule aussi compétitive que la nôtre. Il y en a qu’une autre, c’est celle de la Finlande, l’Australie, l’Allemagne et du Japon. Parfois, il n’y avait même pas de grosse deuxième équipe. Même si nous, nous n’avons pas été bons, on a affronté une équipe de Lettonie qui a montré mardi soir en première mi-temps (contre le Canada, NDLR) qu’ils sont quand même capables (de battre de grosses sélections) cette année.
Mais l’adversaire à venir, c’est l’Iran. Que pouvez-vous nous dire de cette équipe ?
C’est une équipe qui a plus de shooteurs. Mohammad Amini, Behnam Yakhchali et Piter Girgoorian sont vraiment de bons shooteurs. Ils sont un peu plus organisés que le Liban. Ils vont plus loin dans les continuités. Je pense quand même que la fin du match de mardi va nous donner un peu d’élan.
Surtout qu’il y a un gros enjeu pour eux avec la qualification pour les Jeux olympiques.
C’était aussi le cas contre le Liban. Sur les deux premiers matches, ils ont utilisé tout le monde. Même le bout de banc qui, vraiment, n’avait pas le même niveau. Ils ont resserré leur rotation parce que gagner mardi était presque synonyme de ticket pour les Jeux olympiques. La Côte d’Ivoire, que l’on joue samedi, est en concurrence avec trois-quatre équipes africaines, l’Angola, Cap-Vert et l’Égypte. Ils ont tous gagné un match donc celle qui va en gagner un deuxième (fera une bonne opération). Si la Côte d’Ivoire gagne le Liban et nous éventuellement derrière, cela leur assure la place aux Jeux. On sait qu’on a des équipes en face qui sont mortes de faim, c’est normal.
Ces deux matches là permettent aussi de travailler pour l’avenir…
Cela ne permet pas de faire des mises en place mais d’évaluer certains joueurs, oui. En particulier nos rotations. On les regarde. Quoi qu’il se passe dans l’avenir, le problème défensif sera la préoccupation de qui que ce soit. Si on regarde toutes les compétitions où on a été médaillés, c’est toujours adossé à un socle défensif, de combativité aussi. Dans ce domaine là, on a vraiment reculé de beaucoup. Même contre le Liban sur le début de match. Je veux bien que Wael Arakji soit un bon joueur mais la façon dont il est allé au cercle facilement en première mi-temps, ce n’est pas dans nos standards.
Donc c’est le maître mot du match contre l’Iran.
Oui, et même de l’avenir, quel qu’il soit. C’est obligatoire.
Avez-vous souvenir de matches officiels aussi peu importants dans l’histoire de l’équipe de France ?
Dans la mienne non, pour avant, ça je ne pourrais pas répondre. En fait ce sont des matches qui sont joués pour le ranking. Mais nous, on est déjà qualifié pour les Jeux.
D’autant plus que ça ne changera rien pour le tirage au sort des Jeux olympiques.
Non, on va encore être rétrogradé (au ranking), mais de peu. À Paris, on sera encore tête de série probablement. Le ranking FIBA est sur huit ans. On ne va pas perdre le bénéfice de nos quatre médailles depuis l’Euro 2015 (la dernière compétition internationale prise en compte à ce jour).
Autrement, lors d’une conférence de presse du président de la Fédération Jean-Pierre Siutat ce mardi, la question de votre avenir à la tête des Bleus a été abordée. A ce jour, il n’a pas confirmé que vous serez toujours sur le banc des Bleus l’année prochaine.
C’est normal (que la question soit posée). Je vous l’ai dit dès le premier jour, je ne pouvais pas être plus franc et sincère, mais après ce n’est pas moi qui (choisit).
Le fait qu’il ne vous confirme pas de suite…
C’est normal de ne pas se précipiter alors qu’en plus on n’a pas terminé la compétition, même si ce sont des matches qui ne sont pas importants. Il faut quand même les jouer. Je ne pense pas que ça soit le bon timing.
Vincent Collet n’est pas (encore ?) confirmé à la tête des Bleus pour 2024
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