Un bon rodage pour les Bleus, victorieux face au Monténégro
Était-ce le sixième système promis par Vincent Collet pour ce deuxième match amical de l’été ? Une touche ligne de fond d’Élie Okobo, Rudy Gobert ouvert à 6,75 mètres, une petite seconde d’hésitation, le ballon qui s’élève haut dans le ciel de Montpellier et… de la ficelle, rien que de la ficelle. Un premier tir à trois points réussi en carrière (!) pour le pivot picard, après 22 échecs, alors qu’il disputait son 900e match dans le circuit professionnel.
Fournier retrouvé
Pour le sixième système, on espère que non, évidemment, mais ce shoot restera incontestablement comme l’image forte de la soirée, avec le alley-oop monumental du zébulon Francisco. « J’ai l’impression d’avoir perdu ma virginité », se marrait le géant des Timberwolves, qui avait eu le temps de savamment préparer sa réplique avant d’arriver devant les micros. « J’attendais cette question », avait-il ainsi immédiatement glissé, petit sourire en coin. Au-delà de l’anecdote de cette seule banderille lointaine, Gobert préférait retenir « plein de bonnes choses ». En premier lieu, même si personne n’était réellement inquiet, on pourra citer le bon match d’Evan Fournier, en manque de rythme avec seulement quatre apparitions sur les parquets depuis le mois de février. Très discret lundi contre la Tunisie (3 points à 1/3), l’arrière des Knicks s’est libéré avec une première mi-temps aboutie (15 unités), pour finalement terminer meilleur marqueur du soir avec 20 points. « Ce n’est que de la préparation », évacuait-il. « Après, oui, c’est toujours mieux de bien jouer, de mettre dedans. J’essaye juste d’être moi-même, d’être agressif et juste dans mes choix, de montrer l’exemple. » Alors qu’il a réussi bon nombre de shoots difficiles (7/12), Fournier est surtout moins ciblé que l’été dernier, bénéficiant des retours de Nando De Colo et Nicolas Batum. « Ça me fout un peu les boules qu’ils ne soient pas venus l’année dernière », ressasse-t-il en riant.
Mais on ne va pas au bout d’une compétition internationale en se réjouissant d’une bonne prestation individuelle en match amical. Encore plus après la parodie de match lundi à Pau contre la Tunisie (+57), l’essentiel en préparation est de travailler, d’améliorer les automatismes, d’être confronté à de vraies difficultés. À ce titre, les Bleus pourront se satisfaire d’une opposition bien plus relevée, avec des Monténégrins qui n’étaient encore qu’à -3 au début du money-time (63-60, 31e minute).
Le point noir des rebonds
Dans le sillage d’Élie Okobo, superbe étincelle offensive en sortie de banc (12 points à 4/6 et 7 passes décisives), les tricolores ont encore montré de belles intentions dans le partage, malgré quelques balbutiements offensifs. « Je suis plutôt satisfait de voir que l’on a su garder une trame identique dans notre jeu, malgré plus d’agressivité et de rugosité adversaire », relevait Vincent Collet. « Le point positif, c’est l’ensemble de ce qu’on a produit en attaque : il y a une réussite très moyenne mais nos renversements nous ont permis d’avoir une trentaine de tirs ouverts, c’est que l’on cherche. » Et défensivement, laisser le Monténégro, et sa raquette quatre étoiles (Nikola Vucevic – Bojan Dubjlevic), à seulement 69 points est plutôt encourageant. D’autant plus au vu des quelques largesses constatées, comme sur les un-contre-un en défense de zone et, surtout, les rebonds… Beaucoup trop laxistes dans le domaine (32-42), les Bleus ont abandonné 17 prises offensives aux protégés de Bosko Radovic et 13 points sur seconde chance. À la fois une vraie marge de progression et des standards beaucoup trop élevés pour s’espérer un avenir en troisième semaine à Manille… « Il y a une vraie faiblesse aux rebonds », acquiesce le sélectionneur. « On doit s’en préoccuper. C’est une question de concentration, de responsabilité individuelle. » Soit moins de trois points, plus de rebonds, Rudy Gobert ? Non, ce sont plutôt les extérieurs qui étaient visés, du fait des absences d’écrans retard. Mais si tout était parfait au bout d’une petite semaine de préparation, ce ne serait pas drôle. En plus, l’équipe de France s’est trouvée un nouveau shooteur sur les bords de la Méditerranée.
À Montpellier,
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