Toujours invaincus avant la Coupe du Monde, les Bleus maîtrisent le Japon
Avec l’expérience de 2021, on a appris à relativiser la portée d’un match amical à Tokyo tenu dans la foulée du débarquement sur le sol japonais. À l’époque, les Bleus avaient enchaîné en cinq jours une correction reçue des mains du Japon (75-81 ; -20 en première mi-temps) puis un exploit contre Team USA en ouverture des Jeux Olympiques. Mais au moins, ce jeudi, ce que l’on a vu sur le parquet de la superbe Ariake Arena est conforme à ce que l’on observe depuis le début de la préparation : du sérieux, une volonté de se partager le ballon qui n’a pas disparu avec le voyage en Asie (19 passes décisives), une défense solide face au jeu atypique des Japonais (13/44 à trois points) et, aussi, malheureusement, toujours les mêmes faiblesses sous les panneaux.
Du temps de jeu pour Cordinier et Poirier
Accrochée pendant toute une mi-temps (42-40, 19e minute), l’équipe de France a attendu le retour des vestiaires pour lâcher les chevaux et se libérer complètement (68-54, 29e minute). Pour cela, les Bleus ont notamment pu compter sur un Rudy Gobert logiquement dominateur. Face à une équipe sous-dimensionnée pour les standards mondiaux, le géant picard n’a aucun adversaire à sa mesure et s’est régalé (16 points à 100%, 9 rebonds et 2 passes décisives en 20 minutes). De son côté, après le forfait de Frank Ntilikina, Sylvain Francisco a haussé son niveau, prenant plus d’épaisseur à la mène (14 points à 5/7, 3 rebonds et 3 passes décisives), les exactes mêmes statistiques que son compère Nando De Colo. Dans la colonne des satisfactions, on pourra également apposer le nom de Yakuba Ouattara, qui exploite son rôle à 150% (8 points à 3/4, 1 rebond et 1 passe décisive). Enfin, pour sa 100e sélection, Evan Fournier s’est lui fendu de 10 unités.
Victorieux 88-70 sans leur capitaine Nicolas Batum, les tricolores ont aussi, pour une fois, remporté la bataille du rebond (43-29). Mais ce n’est pas cette sortie tokyoïte qui rassurera Vincent Collet sur ce problème majeur depuis le début de la campagne estivale. Malgré la taille modeste de ses joueurs, le Japon a capté 11 rebonds offensifs, soit plus que les Français. Encore beaucoup trop pour être serein sur des grands matchs, une demi-finale de Coupe du Monde au hasard… À ce titre, l’arrivée de Vincent Poirier pourrait faire du bien. En seulement 14 minutes de jeu, le Madrilène en a aspiré 8 (pour aller avec ses 4 points). Une utilisation qui confirme qu’il sera bien le remplaçant de Mathias Lessort, s’il venait à renoncer au Mondial, plutôt que Yoan Makoundou, seulement envoyé sur le parquet pour se dégourdir les jambes dans les deux dernières minutes. L’autre nouveau venu, Isaïa Cordinier, a également eu droit à un temps de jeu conséquent (16 minutes). Le remplaçant de Frank Ntilikina a manqué de réussite (4 points à 1/6) mais a été entreprenant et a montré l’ensemble de sa palette (3 rebonds, 2 passes décisives et 1 interception). Des promesses à conserver dimanche (6h), pour le dernier match de la préparation. Le plus attendu, aussi, face à l’Australie, un autre vrai prétendant au podium à Manille.
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