T.J. Parker, clap de fin à l’ASVEL : que retenir de son mandat ?
Il était le coach d’EuroLeague dont le contrat était le plus long. Le troisième plus ancien, aussi, derrière Georgios Bartzokas (Olympiakos) et Ettore Messina (Milan). Mais tout ça, c’est de l’histoire ancienne. À la tête de l’ASVEL depuis 2020, T.J. Parker (39 ans) n’est plus l’entraîneur de l’équipe villeurbannaise, officiellement débarqué ce vendredi 20 octobre. En attendant la nomination d’un coach plus référencé (Gordon Herbert ?), c’est le duo Jean-Christophe Prat / Pierric Poupet qui prendra temporairement les rênes de l’ASVEL.
Suite à ce début de saison en deçà des attentes, la direction du club a pris la décision de se séparer de son coach, TJ Parker, et ce avec effet immédiat.
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— LDLC ASVEL (@LDLCASVEL) October 20, 2023
Une issue attendue depuis plusieurs jours, tant le technicien rhodanien avait vu son nombre de soutiens en interne diminuer ces derniers mois, au fil d’une saison 2022/23 ratée, d’un automne catastrophique et d’une effroyable série de 17 défaites de rang en EuroLeague, avec une dernière victoire qui remonte au 26 janvier 2023. Jusqu’au bout, son frère, Tony, propriétaire et président du club, aura tenté de le défendre mais la position de son cadet était devenue intenable.
Il a tout gagné en France…
Pourtant, au cours de l’été 2022, au moment de parapher sa prolongation de trois années, T.J. Parker semblait avoir enfin gagné son procès en (il)légitimité. Contesté depuis sa prise de poste en raison de sa position de « frère de », l’ancien combo-guard de Paris, Nancy, Villeurbanne et Orchies avait signé deux premières saisons magistrales, ponctuées par deux titres de champion de France décrochés dans des conditions dantesques : lors d’un Final Four sur matchs secs sans cinq de ses cadres (Thomas Heurtel, Charles Kahudi, William Howard, Guerschon Yabusele, Moutapha Fall) en 2021 puis lors d’une série épique contre l’AS Monaco en 2022, où il avait dominé tactiquement son homologue Sasa Obradovic.
… Mais l’Europe a eu raison de lui
Sauf que depuis, malgré un nouveau trophée en début d’année avec la Leaders Cup, tout ce crédit s’est progressivement envolé. Avec l’imminence de l’entrée dans la LDLC Arena, la nouvelle salle de 12 000 places à Décines, l’affreuse série continentale a énormément pesé, d’autant plus qu’elle s’accompagne de deux dernières places consécutives en EuroLeague, en 2022 (8v-20d, à égalité avec le Zalgiris Kaunas) et 2023 (8v-26d). Sa gestion des prospects non plus, avec la difficulté de concilier les ambitions personnelles des jeunes et l’exigence de résultats : les départs successifs de Victor Wembanyama, une véritable catastrophe au regard de l’engouement suscité l’an dernier à Levallois, et Zaccharie Risacher, pour incompatibilité avec les décisions techniques, ont considérablement effrité sa réputation. « Les joueurs qui partent, ça parle d’eux-mêmes », avait lâché Yves Pons au printemps dernier dans une interview lapidaire accordée au Quotidien du Sport. « Si les joueurs ne restent pas, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche au niveau du management. Il y a certainement quelque chose à revoir dans comment ils gèrent les joueurs. » Comme de nombreux autres (Matthew Strazel, Amine Noua, Paul Lacombe), l’actuel intérieur de Gérone avait fini par se lasser de son utilisation fluctuante à l’ASVEL.
L’insuffisance des résultats de cet automne (7 défaites en 11 matches), couplée à la médiocrité du jeu développé depuis un an et demi, auront fini par sceller le destin de T.J. Parker, peu aidé par un staff sous-dimensionné à l’échelle EuroLeague, surtout depuis le départ de Frédéric Fauthoux l’année dernière. S’il s’est construit le plus beau palmarès français de ce début de décennie, le natif de Valenciennes aura vécu trois années éprouvantes, devant toujours se battre pour sa crédibilité, à l’image de la méfiance dont il a toujours fait preuve dans sa communication, avec, par exemple, des conférences de presse expéditives après les matchs.
À 39 ans, avec quatre trophées en poche, T.J. Parker a encore toute une carrière devant lui. Avec, peut-être, la perspective de poursuivre sa route de l’autre côté de l’Atlantique… Intégré au staff des Milwaukee Bucks lors de la Summer League 2022, l’ancien Wildcat de Northwestern n’a jamais caché son ambition d’officier en NBA ou au sein du basket universitaire. Là où personne ne le regarderait comme le titulaire du poste en raison de ses liens familiaux avec le patron. À la fois sa force et sa pénitence à l’ASVEL…
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