Szilard Benke (Hongrie), les feux de l’EuroBasket avant Gravelines-Dunkerque

À 400 kilomètres à l’ouest de Cologne, les sourires devaient être de rigueur jeudi après-midi. Devant la rencontre entre la Bosnie-Herzégovine et la Hongrie, l’état-major du BCM Gravelines-Dunkerque a dû se régaler. Si les joueurs de Stojan Ivkovic se sont inclinés (85-95), la recrue maritime Szilard Benke (1,96 m, 27 ans) a crevé l’écran avec 20 points à 8/11, 4 rebonds, 6 passes décisives, 2 interceptions et 0 balle perdue pour 29 d’évaluation en seulement 25 minutes. Une très belle manière de se faire connaître sur la scène internationale, surtout qu’il s’agissait de son premier match dans une telle compétition. Mais lui n’en avait cure, évidemment… « Je me fiche de ma performance individuelle car nous avons perdu », nous disait-il vendredi soir. « C’est une défaite difficile à digérer. J’aurais préféré marquer 0 point et que l’on gagne. » Malheureusement , pour lui, il a eu tout l’inverse le lendemain : un nouveau revers (88-103 contre la Slovénie) et une contre-performance individuelle (3 points à 1/7, 3 rebonds et 3 passes décisives).

Benke face au défi français

Huitième de finaliste en 2017, la Hongrie a quasiment perdu tout espoir de voir les phases finales dès jeudi. Dans le groupe de la mort, la rencontre contre la Bosnie-Herzégovine était censée permettre au vainqueur d’entretenir le rêve de créer la surprise dans la course aux quatre premières places. Certes pas mathématiquement éliminée, la Hongrie joue désormais pour l’honneur. Prochaine étape ce dimanche, à 20h30, face aux Bleus. Et deux mois après avoir pris la marée à Mouilleron-le-Captif (40-81), les coéquipiers du néo-gravelinois sont conscients de l’ampleur de la tâche devant eux. « On vient de les jouer en qualification donc on sait à quel point ça va être difficile. La France a l’un des effectifs les plus costauds de tout l’EuroBasket, ils ont des stars à tous les postes. Ça va vraiment être très dur pour nous. »

Bon shooteur (42% à trois points la saison dernière), joueur très intelligent, Szilard Benke tentera de prouver sa valeur face à son futur pays d’accueil. « Sans grande pression » mais avec l’envie de profiter de l’évènement, tout en sachant que tous les pontes du club maritime seront derrière leur écran pour le soutenir. « On s’écrit en permanence, je suis en contact avec eux presque tous les jours. Ils me suivent à l’EuroBasket et je suis leur présaison, je sais qu’ils jouent un match amical alors même que nous parlons en ce moment. » Exact, mais pas pour le meilleur, puisque le BCM se faisait parallèlement concassé par Paris (88-108), payant ses nombreuses absences (outre Benke et Olejniczak à l’Euro, Gauzin, Seeley et Fofana étaient laissés au repos).

Gravelines, pour se faire un nom ?

À moins d’un miracle, l’ailier hongrois devrait donc rapidement débarquer dans le Nord, pour ce qui sera vraisemblablement une saison bascule dans sa carrière. Depuis son premier match professionnel (le 23 février 2013 avec Kaposvari), Szilard Benke n’a jamais évolué ailleurs qu’en Hongrie, s’imposant ces dernières années comme un maillon essentiel du club majeur du pays, le Falco Szombathely, double champion national en titre. À 27 ans, peut-être motivé par la réussite du pari Olejniczak l’an passé, le BCM lui tend la main afin qu’il puisse s’étalonner à l’étranger. Une vraie opportunité de carrière pour l’ancien joueur de Szolnoki. « Gravelines m’a contacté dès le début de la présaison. Je voulais me tester dans un championnat plus relevé que la ligue hongroise donc je n’ai pas trop réfléchi. Dès que l’offre est arrivée, je l’ai accepté immédiatement. Je sais que Gravelines a été un grand club, une ville orientée vers le basket. Je suis très curieux et enthousiaste. En plus, l’équipe a l’air très bonne sur le papier. Je souhaite que cette saison soit un tournant dans ma carrière. » D’ici là, au sein de l’un des plus groupes les plus denses de l’histoire de la compétition, un EuroBasket réussi constituerait déjà un excellent moyen de se faire repérer par des clubs plus huppés. Par exemple, avec une meilleure prestation que lors de sa dernière confrontation contre les Bleus début juillet (-1 d’évaluation) pour commencer…

À Cologne,